Marchés

Nos pistes pour ne pas confiner vos rendements en 2021

23 décembre 2020 - Lu en 3 min 30

Rédigé par

Wim D'Haese
Head Investment Strategist

En résumé
  • En 2020, les marchés US se sont mieux comportés que leurs alter égos européens. Les actions de croissance (fortement représentées aux USA) ont fait mieux que les actions de valeur (davantage représentées en Europe).
  • La valorisation des actions est historiquement élevée, mais elles restent bon marché par rapport à d’autres investissements, tels que les obligations.
  • En 2021, les bourses européennes devraient davantage profiter de la relance économique et de l’actuelle rotation sectorielle.

L’année 2020 sur les marchés financiers ? Elle a été résumée dès… 1863 par le négociant en bourse français Jules Regnault dans son ouvrage ‘Calcul des Chances et Philosophie de la Bourse’ : “La bourse évolue comme un homme ivre. Certes, il avance, mais il est difficile de savoir où ses prochains pas le mèneront”.

Après leur plongeon de mars 2020, les marchés boursiers se sont redressés en quelques semaines à peine, à la surprise générale. Ce fut donc la chute boursière la plus rapide, suivie du rebond le plus prompt de l’histoire, grâce aux soutiens budgétaires et monétaires massifs.

Géométries variables

Malgré la pire crise économique depuis la Grande Dépression de 1929, de nombreux marchés boursiers ont signé de brillantes performances en 2020. Même les indices boursiers qui clôturent l’année en recul par rapport à début janvier 2020 ont limité la casse de manière considérable, au vu des circonstances. Néanmoins, de grandes différences se cachent derrière les graphiques des principaux indices boursiers mondiaux.

Sur le plan économique, la crise du coronavirus est aussi celle des extrêmes. Certains secteurs ont complètement dû s’arrêter, tandis que d’autres ont prospéré. En termes de performances boursières, cela a entraîné de grandes différences régionales, mais aussi des évolutions sectorielles désynchronisées. Les marchés américains ont surperformé les marchés européens, et les actions de croissance (fortement représentées aux États-Unis) ont connu des évolutions de cours bien plus soutenues que les actions de valeur (fortement représentées en Europe).

S’il est bien un secteur qui a particulièrement brillé, c’est celui de la technologie. Il suffit pour s’en rendre compte d’observer les excellentes performances de l’indice technologique Nasdaq (+44,23% entre le 1er janvier 2020 et le 15 décembre 2020) et du S&P 500 (+14,36% sur la même période), au sein duquel le poids de la technologie est de près de 30%.

Cette belle santé explique aussi la sous-performance relative du Stoxx Europe 600 (-5,53% sur la même période) et de l’Euro Stoxx 50 (-5,97% sur la même période), qui se composent davantage d’actions de valeur, par nature plus cycliques.

L’effet Biden

Alors que les marchés boursiers affichaient déjà une belle santé, le mois de novembre leur a apporté deux autres raisons de se réjouir. D’abord, les résultats inespérés des tests de quelques vaccins qui ont démontré une efficacité supérieure à 90% (par comparaison, un vaccin contre la grippe est efficace à 50% en moyenne). Ces bonnes nouvelles sur le front de l’épidémie ont dopé les marchés et continueront à jouer un rôle important en 2021.

Ensuite, les bourses ont salué les résultats des élections américaines. Les investisseurs s’attendent d’une part à un climat politique plus stable avec Joe Biden aux commandes. D’autre part, les marchés sont également rassurés par le fait que les républicains auront toujours leur mot à dire au Sénat, où ils conserveront probablement leur majorité. En conséquence, le nouveau président devra modérer certains de ses projets, notamment celui visant à augmenter l’impôt des sociétés.

Différences régionales marquées

En raison des politiques ultra-flexibles de la Banque centrale européenne (la BCE) et de son homologue américaine (la Fed), les taux d’intérêt resteront bas pendant encore très longtemps. Par conséquent, les actions demeureront attrayantes. La valorisation des actions est historiquement élevée, mais elles ne sont pas chères par rapport à d’autres classes d’actifs, comme les obligations. Les marchés voient le verre à moitié plein, et s’attendent à une forte reprise économique et à une augmentation des bénéfices des sociétés. Toutefois, pour continuer à justifier ces valorisations boursières élevées, les résultats des entreprises devront être à la hauteur.

Différences régionales marquées


Pour 2021, nous anticipons encore un beau potentiel de hausse pour les actions, même si les différences régionales devraient être marquées. Alors que, ces dernières années, nous avons privilégié les actions américaines, nous plaidons à présent pour une répartition plus équilibrée entre les USA et l’Europe. Les marchés boursiers européens devraient davantage bénéficier de la reprise économique et de la rotation sectorielle actuelle. Idem pour l’Asie, une région pour laquelle nous sommes particulièrement optimistes en 2021. Au sein des pays émergents, l’Asie a notre préférence sur l’Amérique latine.

Sur le plan thématique, nos secteurs favoris pour 2021 restent les mêmes qu’en 2020 : la technologie et les soins de santé. Ils affichent une croissance structurelle et de qualité et devraient surperformer le marché à moyen et long terme. L’élection de Joe Biden est également porteuse d’opportunités. Certains secteurs, tels que les infrastructures et les énergies renouvelables, devraient tirer parti des lignes de force de son programme.

La durabilité est là pour rester


Nous recommandons par ailleurs de continuer à tenir compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) lorsque vous prendrez vos décisions d’investissement en 2021. Ces critères n’entrent pas en ligne de compte dans l’analyse financière traditionnelle, mais peuvent avoir un impact sur le rendement et sur la gestion des risques. Pensons aux tendances de fond comme la limitation des émissions de CO2 ou de la consommation d’eau, les droits des travailleurs ou une culture d'entreprise fondée sur la confiance et l’innovation.

Obligations : rester sélectif dans la quête de rendement

Les banques centrales poursuivent leurs achats massifs d’obligations. Leur appétit insatiable fait en sorte que les prix des titres à revenu fixe sont très élevés, et les rendements par conséquent très faibles. Le soutien indéfectible des banques centrales maintiendra les taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas pendant beaucoup plus longtemps. Les investisseurs obligataires qui recherchent du rendement devraient préférer les obligations d’entreprises aux obligations d’État.

Les obligations d’entreprises de qualité (‘Investment grade’) offrent des rendements positifs, mais si vous voulez plus que des miettes, il convient de regarder plus haut sur l’échelle des risques dans les segments plus dynamiques. Les obligations spéculatives (‘High Yield’) offrent des possibilités dans ce domaine, même si nous avons une nette préférence pour les obligations de pays émergents exprimées en devises fortes.

Cette catégorie peut bénéficier de la reprise économique plus rapide dans les pays émergents et nous estimons également que le risque de défaut est plus faible que celui généralement anticipé sur le marché. En tout état de cause, les obligations spéculatives et les obligations des marchés émergents restent des segments à haut risque, qui requièrent une large diversification et une grande sélectivité.

Le dollar devrait enrayer sa chute

La crise sanitaire a renforcé le rôle international du dollar en tant que devise de réserve. Nous nous attendons également à moins d’incertitudes à présent que les élections américaines sont passées.

D’autre part, la flexibilité et la résilience de l’économie américaine restent un atout. Et la prime de risque longtemps intégrée dans le cours de l’euro a diminué depuis le début de l’année suite au premier accord sur le fonds de relance de l’Union européenne. Quant aux négociations sur le Brexit, elles rajoutent aussi de l’incertitude. C’est pourquoi notre objectif pour le taux de change EUR/USD sur 12 mois reste inchangé à 1,15.

Soutien pour l’or

Le cours de l’or a fortement grimpé jusqu’au début du mois d’août, mais le métal jaune a perdu de son éclat depuis. Le contexte actuel de risques et de taux d’intérêt devrait toutefois soutenir le prix de l’or à plus long terme. Enfin, les banques centrales achètent aussi régulièrement de l’or, ce qui contribue à soutenir la demande.

Quelle est la direction à prendre ?

Bien que les (fonds d’) actions recèlent le plus grand potentiel de rendement à long terme, il ne serait pas prudent d’en faire le cœur de votre portefeuille. Les fonds mixtes flexibles sont mieux adaptés. Pour ce type de fonds1, le mandat du gestionnaire lui permet de passer d’une classe d’actifs à une autre (actions, obligations, placements immobiliers, matières premières, métaux précieux, etc.).

Ces fonds font en quelque sorte office de couteau suisse et peuvent démontrer leur valeur ajoutée dans toutes les conditions de marché. En particulier dans les situations de crise, il est utile de pouvoir s’appuyer sur un gestionnaire qui garde son sang-froid et qui peut changer de cap avec souplesse. En sus, vous pouvez compléter votre portefeuille par des fonds d’actions et des fonds thématiques, si cela correspond à votre profil d’investisseur.

Comme le faisait remarquer Jules Regnault il y a plus de 150 ans, il est impossible de prévoir l’évolution des cours de bourse. 2020 nous en a fourni une nouvelle preuve. Cette année hors du commun nous a aussi démontré que le ‘market timing’ n’est pas sans risque. Rester investi dans un portefeuille diversifié est donc résolument l’approche à suivre. Ou, comme le dirait Jules Regnault aujourd’hui : le temps passé dans le marché est préférable au timing de marché.

Vous envisagez d’ajuster votre portefeuille ?


Appelez nos experts de Talk & Invest au 078 156 157.

Prenez rendez-vous dans votre Financial Center au 078 155 150.

Articles liés

Investissements

Investissements

Investissements

4 pistes pour faire la différence grâce à vos investissements

4 pistes pour faire la différence grâce à vos investissements

4 pistes pour faire la différence grâce à vos investissements

14 décembre 2020

Lu en 3 min 50

14 décembre 2020

Lu en 3 min 50

14 décembre 2020

Lu en 3 min 50

Investissements

Investissements

Investissements

Et si vous offriez un plan d’investissement comme cadeau ?

Et si vous offriez un plan d’investissement comme cadeau ?

Et si vous offriez un plan d’investissement comme cadeau ?

09 décembre 2020

Lu en 2 min

09 décembre 2020

Lu en 2 min

09 décembre 2020

Lu en 2 min

Investissements

Investissements

Investissements

L’économie bleue : une révolution durable

L’économie bleue : une révolution durable

L’économie bleue : une révolution durable

09 décembre 2020

Lu en 1 min 30

09 décembre 2020

Lu en 1 min 30

09 décembre 2020

Lu en 1 min 30

1 Un ‘fonds’ est l’appellation commune pour désigner un organisme de placement collectif (OPC), qui peut exister sous le statut d’OPCVM (UCITS) ou d’OPCA (non-UCITS). Un OPC peut se composer de compartiments. Les fonds sont exposés à des risques. Leur valeur peut évoluer à la hausse comme à la baisse et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas le montant de leur investissement.

×