Rédigé par
Wim D'Haese
Head Investment Strategist
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A présent que Joe Biden est intronisé, à quoi les investisseurs peuvent-ils s’attendre au vu des priorités du nouveau président ? Notre analyse.
La priorité de Joe Biden dès le début de mandat est claire : guérir. Guérir le pays de la crise de santé publique qui touche dramatiquement les Américains, mais aussi guérir l’économie des dégâts causés par cette pandémie.
Avec ces deux priorités, l’administration Biden est dans un contexte bien différent de celle d’Obama en 2008. Rappelez-vous, le président Obama est arrivé à la Maison-Blanche juste après la crise financière mondiale et a dû consacrer ses 100 premiers jours à repenser le système bancaire et sa régulation. Ces considérations sont aujourd’hui loin des priorités de Joe Biden. Ses futures missions sont de restaurer la santé publique et trouver les bonnes ressources pour l’économie afin de stimuler la croissance. Notons dans cette optique les nouvelles mesures de relance budgétaires à l’étude au Congrès US.
À ces défis particuliers s’ajoute la polarisation entre le camp démocrate et le camp républicain, qui se ressent dans la population américaine. Cette division au sein de la société pourrait jouer un rôle dans les missions prioritaires de Biden. Par exemple, si on pense à la vaccination contre la Covid-19, 60% des Américains disent qu’ils se feront vacciner si le vaccin est approuvé par la FDA (Food and Drug Administration).
Ce pourcentage chute cependant à 35% chez les républicains. Quand on sait que la reprise de la croissance économique passe par la maîtrise de la pandémie, on comprend que cette polarisation est bien plus qu’une représentation politique. D’un point de vue politique, la domination du Sénat est clé et il est fort probable que celui-ci restera contrôlé par les républicains. Le résultat sera connu après les élections spéciales en Géorgie le 5 janvier, mais notons qu’historiquement, les marchés financiers performent mieux avec un Congrès divisé.
L’administration Biden a déjà communiqué clairement son engagement pour les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Pour preuve, la nomination de John Kerry au poste de représentant spécial pour le climat. En y plaçant celui qui signa, au nom des États-Unis, l’accord de Paris sur le climat de 2015, Joe Biden démontre l’importance de cette thématique dans sa politique globale. Considérant la demande croissante des investisseurs pour ce type d’investissements, il s’agit d’une réelle opportunité pour tous les acteurs des marchés financiers.
Alors que la pandémie a mis un coup d’arrêt aux investissements en infrastructure, ceux-ci devraient reprendre fortement, soutenus entre autres par un plan de relance massif à long terme. Cet effort ne se concentre pas uniquement sur les routes et autres infrastructures liées aux transports, mais aussi sur les technologies de nouvelle génération, comme la 5G ou la bande passante, ou encore l’amélioration du réseau électrique. Ces investissements en infrastructures sont soutenus par les deux camps politiques, et pourraient se concrétiser en 2021.
Il y a aujourd’hui un consensus entre démocrates et républicains pour maintenir une attitude ferme vis-à-vis de la Chine. Il ne devrait donc pas y avoir de changement radical dans les relations avec Pékin. Cependant, l’administration Biden devrait renforcer la diplomatie avec l’arrivée comme représentante au Commerce de Katherine Tai, avocate américaine d'origine taïwanaise. Fine connaisseuse de la Chine, elle a défendu les États-Unis devant l’OMC pour les désaccords face à la Chine sous l’administration Obama. Parlant couramment le mandarin, elle démontre la volonté des États-Unis de donner une chance à la diplomatie.
Dans le secteur technologique, l’administration Biden devrait aller dans la continuité de la transition amorcée il y a plus de 10 ans maintenant. Auparavant vu comme une opportunité énorme pour le business et pour attirer talents et investissements dans le pays, le secteur technologique fait face depuis plusieurs années à une volonté de régulation, suite entre autres à des litiges touchant la confidentialité ou à des pratiques anticoncurrentielles.
Dans ces deux domaines, les politiques devraient rester dans la continuité des actions menées par Trump, mais le ton sera très différent. Alors que Trump représentait un risque par ses tweets impulsifs, l’idéologie de Biden se matérialisera elle dans ses politiques, que ce soit par une augmentation des taxes ou par des dépenses dont les résultats mettraient du temps à être visibles, des situations qui pourraient représenter un risque pour les marchés financiers.
Nous amorçons l’année 2021 avec des perspectives positives pour les actifs risqués, et ce pour au moins 3 raisons :
Au regard de ces 3 facteurs, les marchés boursiers devraient évoluer positivement dans les premiers mois de l’année.
Il reste évidemment des incertitudes qui pourraient peser sur les marchés. Tout d’abord le succès de la vaccination, tant du côté de l’adhésion de la population que de sa gestion logistique.
D’autre part, tout délai potentiel dans l’approbation de mesures d’aide à l’économie serait mal accueilli. Enfin, il reste peu d’outils à la Fed pour stimuler davantage la consommation des ménages.
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