Sur les trois premiers trimestres de 2021, les bourses européennes et américaines ont engrangé des gains remarquables de près de 20% des deux côtés de l’Atlantique. À l’inverse, les pays émergents ont déçu en n’enregistrant qu’une progression modeste depuis le début de l’année, mais avec des différences notables, entre par exemple l’Inde (+25%) et la Chine (-10%).
Et en comparaison avec le plancher de mars 2020 ? Les progressions boursières sont encore plus éloquentes aux USA et en Europe, mais aussi dans les marchés émergents :
Ces performances étincelantes ne sont pas étonnantes. Les États et les banques centrales ont en effet sorti la grosse artillerie pour amortir le choc économique de la crise sanitaire. Lorsque les confinements ont été levés, le consommateur s’est empressé de dépenser à nouveau. Avec pour conséquence immédiate de booster les bénéfices des entreprises. Dans le même temps, la persistance de taux réels négatifs a incité les entreprises à investir et les ménages à consommer.
Aujourd’hui, les fondamentaux économiques continuent à indiquer une croissance soutenue, mais amenée à ralentir. Après une ascension aussi forte, on peut supposer que les bourses vont s’accorder un petit moment de répit, voire se replier de façon temporaire. Même si plusieurs éléments penchent en cette direction et sont susceptibles d’accroître la volatilité, ces paramètres n’ont eu jusqu’à présent aucun impact sur les cours, ni en Europe ni aux États-Unis :
En raison de ces différents éléments, notre avis sur les marchés boursiers est plutôt prudent dans l’immédiat, mais il reste fondamentalement positif. La hausse des anticipations d’inflation est scrutée de près par les banques centrales. Elles répètent à qui veut l’entendre qu’elles s’attendent à ce que la poussée d’inflation soit temporaire. L’inflation va retomber, sans cependant revenir aux très bas niveaux d’avant-Covid.
Les banques centrales maintiennent leur politique monétaire ultra-souple, et ne réduiront que très progressivement leur soutien à l’économie. Ce faisant, elles souhaitent éviter que se répète le ‘taper tantrum’ de 2013. Pour rappel, l’annonce par la Fed qu’elle réduirait ses achats d’obligations avait alors provoqué une onde de choc sur les bourses. Les marchés financiers sont aujourd’hui mieux préparés à ce ‘tapering’ annoncé, qui verrait le rythme des achats ralentir, sans cesser complètement. De cette manière, des liquidités continuent à être injectées sur les marchés, ce dont profitent aussi les actions.
Dans les prochains mois, les taux à long terme pourraient augmenter quelque peu, mais ils restent particulièrement faibles (voire nuls) en termes absolus. Combinés à une inflation un peu plus élevée, ils engendreront pendant longtemps encore des taux réels négatifs. Dans un tel contexte, l’épargne – et donc le pouvoir d’achat – ne cesse de s’éroder, tandis que les actions se portent généralement bien.
Outre le coup de pouce des banques centrales, les résultats des entreprises sont un autre facteur de soutien pour les actions. Au deuxième trimestre, ces résultats ont largement surpassé les attentes, et entraîné un ajustement à la hausse des prévisions bénéficiaires, surtout aux États-Unis et en Europe. De notre point de vue, c’est là que réside la clé d’éventuelles nouvelles hausses des cours boursiers.
Le ratio cours/bénéfices du S&P 500 s’établit actuellement à environ 22, un chiffre historiquement élevé. Toutefois, à la lumière des taux réels négatifs qui persistent, ce niveau est justifié. Nous partons du principe que le ratio cours/bénéfices restera autour de ce niveau. Les cours des actions pourraient cependant continuer à progresser à moyen terme en raison de l’augmentation attendue des bénéfices des entreprises. Bien entendu, cette évolution peut s’accompagner de périodes de reculs temporaires ou de volatilité plus forte.
Nous n’avons pas de préférence marquée parmi les différentes régions. Les bénéfices des entreprises continuent à progresser fortement aux États-Unis et font souffler un vent porteur sur les bourses.
En Europe, les actions de valeur et les actions cycliques pourraient profiter de la légère augmentation des taux obligataires. La situation à court terme est toute différente en Chine. La vague de régulation y pèse provisoirement sur les actions, mais cet effet devrait s’atténuer à plus long terme.
Un portefeuille robuste, caractérisé par une diversification judicieuse des classes d’actifs, reste indispensable pour résister aux tempêtes potentielles.
Un tel portefeuille se compose d’un cœur robuste, sur lequel viennent s’articuler plusieurs satellites :
Dans la partie ‘actions’, nous conseillons d’équilibrer d’une part les actions de valeur et les cycliques (qui profitent davantage de la reprise de la croissance économique) et, d’autre part, les actions de croissance (qui sont davantage recommandées dans un contexte de taux réels négatifs).
Quant aux investisseurs en obligations, ils semblent encore condamnés à quelques années de vaches maigres, eu égard à la politique des grandes banques centrales. Pour espérer obtenir des rendements attrayants, il est nécessaire de prendre davantage de risques, par exemple en investissant dans les obligations spéculatives ou dans les obligations des marchés émergents.
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1 Le terme “fonds” est l’appellation commune pour les Organismes de Placements collectifs (OPC). Les OPC sont soit des OPCVM soit des OPCA; ils existent sous la forme d’une société d’investissement (SICAV) ou d’un fonds commun de placement (FCP). Les fonds sont des instruments financiers dont le prix dépend des fluctuations des marchés financiers ; ils ne bénéficient donc pas du droit de rétractation lorsqu’ils sont achetés.