Rédigé par
Knut Huys
Senior Fund of Funds Manager
Investir dans des fonds, c’est tenter de profiter d’opportunités, mais c’est aussi s’exposer à certains risques. En effet, il n’est pas simple de supprimer totalement les risques. Par contre, il est possible de s’armer au maximum pour tenter de les amortir.
On peut comparer un portefeuille d’investissements à une maison : des fondations robustes préviennent les affaissements, un toit étanche protège du vent et de la pluie, tandis que de bons murs porteurs évitent l’effondrement de l’édifice. Il en va de même pour votre portefeuille d’investissements. Si son architecture de base n’est pas robuste, il risque de s’écrouler comme un château de cartes. Peut-être pas au premier souffle de vent, mais bien en cas de tempête sur les marchés.
Pour vous donner les meilleures chances d’atteindre vos objectifs d’investissement, il est essentiel de déterminer la combinaison optimale de classes d’actifs. Les stratégies d’allocation d’actifs efficaces s’exposent suffisamment au risque pour procurer à votre portefeuille un potentiel de croissance… mais pas trop non plus, pour que vous vous sentiez confortable et donc pour vous éviter de sortir du marché au mauvais moment.
Mieux vaut donc qu’un portefeuille soit constitué d’un solide noyau, complété par plusieurs ‘satellites’.
1. Le noyau peut se composer par exemple d’une solution intégrée fondée sur une allocation stratégique des classes d’actifs. Autrement dit, un investissement global qui…
2. Les satellites peuvent prendre la forme d’investissements relatifs à des thématiques (telles que le changement climatique, l’intelligence artificielle, l’eau ou la robotique), des secteurs bien précis (technologie, finance, soins de santé…) ou des catégories (petites ou moyennes capitalisations…). Autrement dit, des investissements tactiques et complémentaires, à potentiel de croissance manifeste et présentant éventuellement un niveau de risque plus élevé que le cœur du portefeuille.
Investir, c’est structurer ses actifs dans le but de recueillir un rendement potentiel intéressant à long terme, et non ramasser quelques miettes après un mois ou deux. Bien sûr, il peut être tentant d’acheter ou de vendre quand les bourses plongent, ou au contraire quand elles sont à la hausse. Sachez cependant qu’il est virtuellement impossible de choisir à chaque fois le moment optimal auquel entrer et sortir du marché. En vendant, vous risquez peut-être de rater la poursuite de la hausse ou alors la remontée qui suit généralement les fortes baisses.
Une analyse de l’histoire boursière révèle que le succès à long terme est déterminé par quelques rares pics de croissance. Ainsi, si vous aviez raté les 10 meilleurs jours de bourse des 25 dernières années, votre rendement aurait été réduit de 54% par rapport à une situation où vous auriez conservé vos positions. Voilà la conclusion marquante d’une analyse des rendements du S&P 500 au cours de ces 25 années. Les chiffres évoqués ici sont des rendements du passé et ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.
Selon plusieurs études2, pas moins de 90% du rendement à long terme d’un portefeuille est déterminé par les classes d’actifs sous-jacentes. La composition de votre portefeuille – essentiellement actions, obligations ou autres classes d’actifs – est donc essentielle.
Par le passé, les rendements des actions, des obligations et d’autres classes d’actifs n’ont pas toujours évolué dans la même direction. Les circonstances de marché qui poussent temporairement certains actifs à la hausse peuvent parfaitement avoir l’effet inverse sur d’autres actifs. Le message est donc clair : il faut tenter de les sélectionner stratégiquement, les combiner, bien les suivre, le tout en fonction d’une répartition optimale, selon votre tolérance au risque.
Au sein du cœur d’un portefeuille, la recherche de rendement s’accompagne de l’acceptation d’un certain niveau de risque. Dans la structuration de votre portefeuille, mieux vaut donc tenir compte du rendement espéré, mais aussi des périodes de volatilité plus élevée et d’incertitudes.
Prendre trop ou trop peu de risques, ou encore vous laisser influencer par une perception subjective du marché peut vous conduire à des achats ou ventes impulsifs, qui sont contraires au principe même d’une stratégie raisonnée. Cela peut non seulement s’avérer néfaste pour votre rendement potentiel, mais ce n’est en outre pas efficient en termes de coûts. Il existe différentes manières d’intégrer des amortisseurs de chocs (et donc une certaine tranquillité d'esprit) dans votre portefeuille, telles que l’adjonction dans votre cœur de portefeuille de piliers susceptibles d’amortir le risque baissier.
Curieux.se de savoir comment l’expertise, le conseil et un large choix de solutions font la différence pour vos investissements ?
1 Le terme "fonds" est l'appellation commune pour les Organismes de Placements Collectifs (OPC). Les OPC sont soit des OPCVM soit des OPCA; ils existent sous la forme d'une société d'investissement (SICAV) ou d'un fonds commun de placement (FCP). Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.
2 Voir par exemple Gary P. Brinson, L. Randolph Hood and Gilbert L. Beebower: Determinants of Portfolio Performance, Financial Analysts Journal, January-February 1995 // Vanguard/Wallick et al.: The Global Case for Strategic Asset Allocation and an examination of home bias, 2017.