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Biens immobiliers à l’étranger : 5 questions-réponses sur la fiscalité et la planification patrimoniale

9 juin 2021 - Lu en 13 min 50

La réglementation évolue rapidement. Nous estimons donc qu’il est essentiel de partager cette information avec vous.

Découvrez les auteurs de cet article :

Levi De Feyter

Levi De Feyter (34 ans) est diplômé en planification successorale et financière et est également titulaire d'un Master en gestion patrimoniale et successorale. Il a plus de 10 ans d’expérience en fiscalité de planification patrimoniale et se concentre principalement, chez Deutsche Bank, sur les aspects civils et fiscaux de la planification patrimoniale familiale. D'autre part, Levi enseigne également à l’Antwerp Management School. Durant son temps libre, il aime lire et marcher.

Philippe Baervoets

Philippe Baervoets (60) est titulaire d’une maîtrise en droit (RUG) et d’une maîtrise en droit fiscal (Fiscale Hogeschool). Il est également chargé de cours à l’Antwerp Management School, dans le cadre du Master en planification financière personnelle. En tant que Head of Estate Planning, il se spécialise dans la planification fiscale et successorale depuis plus de 30 ans. Il passe son temps libre à marcher, à jouer au tennis, à écouter de la musique classique et à lire des livres (d’histoire et d’art).


Les Belges possèdent environ 150.000 biens immobiliers à l’étranger. Les propriétaires de ces biens ne sont pas seulement concernés par la fiscalité belge, mais aussi par les règles fiscales en vigueur dans le pays où se trouve leur seconde résidence.

Dans cet article, nous faisons le point de la situation si vous possédez un bien immobilier aux Pays-Bas, en France, en Espagne, en Italie, au Portugal ou en Allemagne. Nous abordons les conséquences fiscales en cas de décès (droits de succession) et en cas de donation (droits de donation).

Nous nous attardons ensuite sur les règles d'évaluation des biens immobiliers étrangers et l'effet international d'un mandat extrajudiciaire (belge). Enfin, nous vous expliquons également de quelle manière vos biens immobiliers étrangers sont taxés à l’impôt des personnes physiques belge.

1. À combien s'élèvent les droits de donation si je fais don de mes biens immobiliers étrangers et dans quel pays sont-ils dus ?

Il est souvent possible de réduire les droits de succession en faisant une donation de biens de votre vivant. Une donation de biens immobiliers situés en Belgique est soumise aux droits de donation belges. En revanche, aucun droit de donation belge n'est dû sur les donations de biens immobiliers situés à l’étranger.

Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas de droits de donation à payer. Dans certains cas, des droits de donation sont dus dans le pays où se trouve le bien immobilier. Voici l’aperçu des règles en vigueur dans les pays les plus populaires auprès des Belges pour l’acquisition d’une résidence secondaire.

Nous partons du principe qu’en tant que donateur, vous habitez en Belgique et que le donataire (par exemple, vos enfants ou votre partenaire) a également sa résidence principale en Belgique. En outre, nous supposons que vous avez acheté le bien en tant que particulier, et pas au travers d’une société. Si ce n'est pas le cas, le résultat peut être différent de la description donnée ci-dessus.

2. À combien s'élèvent les droits de succession que mes héritiers devront payer sur mes biens immobiliers étrangers et dans quel pays sont-ils dus ?

À votre décès, vos héritiers paieront des droits de succession en Belgique sur votre patrimoine mondial, y compris donc sur vos biens immobiliers étrangers. En outre, la plupart des pays percevront également des droits de succession sur les biens immobiliers situés sur leur territoire au décès d'un non-résident du pays.

Afin d'atténuer les doubles droits de succession sur les biens immobiliers, un régime spécifique a été mis en place en Belgique. Vos héritiers peuvent réduire les droits de succession belges d'un montant égal aux droits de succession payés à l'étranger. Vous trouverez ici les conditions et la procédure pour le faire en Flandre.

Il est important de noter que la réduction ne peut pas donner lieu à un remboursement si les droits de succession étrangers sont plus élevés que les droits de succession belges. Des règles d'évaluation spécifiques s'appliquent également aux biens immobiliers étrangers.

Voici un aperçu des règles en vigueur dans les pays les plus populaires.

Nous partons du principe qu’en tant que futur défunt, vous habitez en Belgique et que l’héritier (par exemple, vos enfants ou votre partenaire) a également sa résidence principale en Belgique. En outre, nous supposons que vous avez acheté le bien en tant que particulier, et non au travers d’une société. Si ce n'est pas le cas, le résultat peut être différent de la description donnée ci-dessus.

3. Comment la valeur d'un bien immobilier étranger est-elle déterminée en cas d’héritage ?

À votre décès, vos héritiers paieront des droits de succession en Belgique sur vos biens immobiliers étrangers. Les règles d'évaluation qui s'appliquent aux biens immobiliers nationaux sont les mêmes en Belgique que pour les biens immobiliers étrangers.

Tout comme pour les biens immobiliers belges, vos héritiers peuvent évaluer et déclarer eux-mêmes la valeur des biens immobiliers étrangers.
Légalement, c'est la « valeur de vente au jour du décès » qui s'applique. Cependant, la loi reste vague sur ce qu'est exactement cette « valeur de vente ». En général, on se base sur un prix auquel le bien immobilier serait vendu dans des circonstances normales. Autrement dit, si le bien était mis en vente, toute offre d’achat tenant compte des éléments objectifs permettrait de déterminer la valeur de vente du bien immobilier.

Attention : si l’estimation de la valeur de vente du bien hérité était trop élevée, vos héritiers paieraient ‘trop’ de droits de succession si le bien était vendu ultérieurement à un prix inférieur. En effet, les droits de succession payés ne pourraient plus être récupérés. A contrario, si la valeur de vente du bien immobilier hérité était sous-évaluée, le fisc pourrait établir une imposition pour sous-évaluation d’actif. Outre les droits de succession, le risque serait alors de subir une majoration d’impôt.

4. Puis-je inclure dans mon mandat extrajudiciaire (belge) des dispositions concernant mes biens immobiliers et mes actifs étrangers ?

L’établissement d’un mandat extrajudiciaire vous aide à anticiper la situation où vous ne seriez plus en mesure de gérer votre patrimoine en raison d’une incapacité, temporaire ou non, d’exprimer votre volonté ou d’agir. En prévoyant des instructions spécifiques dans le mandat extrajudiciaire, vous pouvez vous assurer de la continuité de la gestion et de l’intégrité de votre patrimoine, et ce, sans que l’intervention d’un juge de paix ne soit nécessaire.

Le mandat extrajudiciaire vous procure, en tant que mandant, une grande latitude d’établissement des instructions dont le mandataire doit tenir compte. Vous pouvez, par exemple, stipuler que l’immobilier mis en location ne peut pas être vendu ou que votre stratégie d’investissement ne peut pas être modifiée.

Le mandant peut révoquer à tout moment son mandat extrajudiciaire s’il est encore capable d’exprimer sa volonté au moment de la révocation, ce qui en fait dès lors un instrument de planification très flexible.

La protection du mandant est en principe déterminée par le droit de l'État sur le territoire duquel le mandant a sa résidence habituelle au moment de l'enregistrement du mandat extrajudiciaire. Il peut en résulter une situation dans laquelle un mandat extrajudiciaire, rédigé et exécuté conformément au droit belge, n'a aucun effet si le mandant a déménagé à l'étranger entre-temps. Ce problème a été résolu au début de cette année avec l'entrée en vigueur en Belgique d'un choix possible de la loi applicable dans le mandat extrajudiciaire.

Cette possibilité est utile si, par exemple, vous envisagez de vous installer à l'étranger après votre retraite : premièrement, vous pouvez rédiger maintenant un mandat extrajudiciaire en Belgique et le faire exécuter à l'étranger. Deuxièmement, les mandats extrajudiciaires étrangers peuvent désormais être utilisés aussi en Belgique. Et troisièmement, une personne ne résidant pas en Belgique peut également établir un mandat extrajudiciaire en Belgique pour son patrimoine belge.

Concernant le choix de la loi applicable, vous pouvez choisir :

  • soit l’État dont vous avez la nationalité en tant que mandant ;
  • soit l’État dans lequel vous aviez précédemment votre résidence habituelle en tant que mandant ;
  • soit un État où se trouve votre patrimoine (par exemple, une résidence secondaire). Dans ce dernier cas, l’effet du mandat extrajudiciaire est limité à cette partie spécifique du patrimoine.

Attention : l’effet territorial est actuellement encore limité en raison du nombre restreint de pays ayant ratifié la convention : Belgique, France, Portugal, Allemagne, Autriche, Monaco, Suisse, Chypre, République tchèque, Finlande et Lettonie. Autrement dit, la personne désignée comme mandataire dans votre mandat extrajudiciaire ne peut pas, par exemple, vendre votre résidence secondaire aux Pays-Bas ou en Espagne si vous vous trouvez dans l’incapacité d’exprimer votre volonté ou d’agir.

5. Comment mes biens immobiliers étrangers sont-ils taxés en Belgique ?

Si vous avez une résidence secondaire à l’étranger, vous devrez déclarer le revenu cadastral de ce bien immobilier étranger dans votre déclaration à l’impôt des personnes physiques à partir de l’exercice d’imposition 2022 (année de revenus 2021). Et donc plus la valeur locative brute ou vos revenus locatifs réels.

Dans le prochain article :

Nous vous guiderons, dans le prochain article, de la théorie à la pratique. Nous aborderons brièvement certains aspects pratiques de la planification patrimoniale et fournirons quelques conseils sur la manière de documenter correctement votre patrimoine. Nous ferons également un petit détour par les donations de biens mobiliers. Bien que la donation semble être une chose simple, il est préférable de tenir compte d'un certain nombre d'aspects pratiques afin d'éviter les mauvaises surprises.

Vous souhaitez en savoir plus ?

N’hésitez pas à poser vos questions ou à parler de vos projets de planification patrimoniale en prenant contact avec votre conseiller, notaire et/ou le service « Estate planning - Private Banking » de Deutsche Bank.

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Les taux énumérés dans cet article sont applicables jusqu'à la dernière année fiscale. Des modifications peuvent intervenir à tout moment. Le présent article ne constitue ni un conseil fiscal ni un conseil juridique. Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle du client et est susceptible de changer à l’avenir. Lorsqu’il est fait référence à un régime fiscal, celui-ci doit être compris comme le régime fiscal applicable à un client de détail moyen en qualité de personne physique résidant en Belgique.

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