- L’administration américaine a fermé ses portes ce 1er octobre 2025, après l’échec du Congrès à adopter un projet de loi de financement, entraînant l’arrêt de nombreuses opérations et services fédéraux.
- Cette fermeture entraîne généralement une volatilité accrue à court terme sur les marchés, les investisseurs privilégiant alors des valeurs refuges comme l’or et les obligations du Trésor américain.
- Les marchés d’actions ont finalement clôturé la journée de négociations dans le vert. Les décideurs politiques sont à la recherche de signaux de résilience économique et de points d’inflexion potentiels, en particulier maintenant que les données pourraient être publiées avec du retard.
Que s’est-il passé ?
Le 1er octobre 2025 à minuit, l’administration américaine a officiellement cessé ses activités (shutdown), faute d’accord au Congrès sur un budget ou une mesure provisoire de financement. Au cœur de l’impasse figuraient des désaccords sur les subventions de santé, les coupes dans Medicaid et des priorités budgétaires plus larges. Malgré les efforts pour éviter cette issue, aucun accord n’a été trouvé à temps, entraînant le premier shutdown complet depuis 2018-2019. Environ 900.000 fonctionnaires fédéraux ont été mis en congé forcé tandis que 700.000 autres poursuivent leur activité sans rémunération, affectant l’ensemble du pays et accentuant la pression sur l’administration en place.
Les services essentiels tels que la Sécurité sociale, Medicare, l’armée et les services postaux demeurent actifs. En revanche, des agences comme le CDC, le NIH et la FAA subissent de fortes perturbations. La FAA, par exemple, met en congé plus de 11.000 employés, ce qui suscite des inquiétudes quant à la sécurité du transport aérien et à d’éventuels retards. Les parcs nationaux restent partiellement ouverts grâce à des fonds de réserve, mais les services aux visiteurs ainsi que les missions de gestion sont suspendus.
La fermeture a fait suite à des votes serrés dans les deux chambres du Congrès. À la Chambre des représentants, le projet de loi a été adopté de justesse par 217 voix contre 212, mettant en lumière des divisions profondes. Au Sénat, le texte provisoire présenté par les Républicains a recueilli 55 voix mais n’a pas franchi le seuil des 60 nécessaires pour surmonter l’obstruction parlementaire.
Chaque jour de fermeture coûte des millions de dollars au gouvernement. Le shutdown de 2018 avait coûté 11 milliards de dollars à l’économie américaine, dont 3 milliards de pertes permanentes. Les petites entreprises, les sous-traitants et les tribunaux ressentent déjà des répercussions à travers tout le système. Malgré les tentatives pour parvenir à un compromis budgétaire, aucune solution ne semble encore en vue.
Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?
La fermeture de l’administration américaine ne constitue pas, en elle-même, un événement extraordinairement significatif pour les investisseurs, mais elle ajoute une dose supplémentaire d’incertitude, en particulier si elle devait durer longtemps. Si les marchés réagissent souvent à l’incertitude politique à court terme, l’histoire montre que les shutdowns ont un impact limité dans la durée. Lors de la fermeture de 35 jours en 2018-2019, le S&P 500 avait rebondi après un recul initial, les investisseurs ayant rapidement recentré leur attention sur les résultats d’entreprises et d’autres indicateurs économiques. Des tendances similaires avaient été observées lors des fermetures de 2013 et de 1995-1996.
À court terme, la volatilité1 pourrait néanmoins s’accentuer, notamment dans les secteurs liés à la défense, à l’aéronautique, aux infrastructures et à la santé, qui regroupent de nombreuses entreprises dépendantes des contrats publics et des autorisations réglementaires. Une fermeture prolongée pourrait également retarder la publication de données économiques essentielles, telles que les chiffres de l’emploi, de l’inflation et du PIB, compliquant les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et influençant aussi bien les marchés d’actions qu’obligataires.
Dans ce contexte, les actifs refuges comme les obligations du Trésor et l’or pourraient bénéficier d’une demande accrue, tandis que les actifs plus sensibles au risque pourraient subir des pressions. Les estimations suggèrent qu’un shutdown complet pourrait réduire la croissance du PIB trimestriel de 0,2 point par semaine. Toutefois, l’expérience passée montre que ces pertes sont en grande partie compensées dès le premier ou le deuxième trimestre suivant la fin de la fermeture, les marchés se redressant généralement rapidement une fois un accord trouvé. Les investisseurs sont donc encouragés à rester concentrés sur les fondamentaux tels que les résultats d’entreprises, les anticipations de taux et la croissance mondiale, à éviter les réactions excessives et à poursuivre leur stratégie d’investissement en fonction de leur profil de risque et de leurs objectifs à long terme.
Comment les marchés ont-ils réagi ?
Les marchés financiers n’ont pas semblé inquiets après l’annonce du shutdown, les indices boursiers clôturant la journée dans le vert.
Concernant la réunion du FOMC d’octobre, les marchés intègrent désormais à 99% la probabilité d’une nouvelle baisse de taux. Notre scénario de base reste celui de deux baisses supplémentaires d’ici la fin de 2025. La politique monétaire demeure accommodante, mais le retard potentiel dans la publication des données économiques lié au shutdown pourrait brouiller la visibilité de la Fed.
Conclusion
Les marchés ont déjà traversé plusieurs épisodes de fermeture des services du gouvernement par le passé et s’en sont toujours remis. Toutefois, les signaux actuels suggèrent des risques plus larges. Rester concentré sur les fondamentaux et sur l’évolution de la politique monétaire reste la clé pour les investisseurs.
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1 La volatilité fait référence à la mesure et à la rapidité avec lesquelles le prix d’une action, d’une obligation, d’un fonds ou d’un indice, par exemple, évolue au fil du temps.