Marchés

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Un rallye boursier à couper le souffle

Un rallye boursier à couper le souffle

03 décembre 2020 - Lu en 3 min

Rédigé par

David Ghezal
Investment Strategist

En résumé 
  • L’annonce de l’efficacité très élevée des vaccins contre le coronavirus et les élections américaines ont enflammé les marchés boursiers.
  • La Fed et la BCE se sont engagées à maintenir des politiques monétaires très généreuses le temps qu’il faudra.
  • Les obligations émergentes libellées en devises fortes restent l’un de nos segments obligataires de prédilection.

Un mois de novembre faste pour les marchés boursiers

Au cours du mois de novembre, les investisseurs ont eu droit, avant l’heure, à un véritable feu d’artifice qui restera dans les annales boursières. Ce sont surtout les très bonnes nouvelles sur les vaccins contre le coronavirus qui ont enflammé les places financières, l’efficacité observée lors des essais cliniques de phase 3 dépassant très largement les attentes. Les élections américaines ont été l’autre , les marchés étant rassurés par la victoire de Joe Biden et la perspective du maintien d’un rapport de forces équilibré entre les démocrates et les républicains au Congrès US.

Profitant de cet alignement de planètes favorable, les marchés boursiers mondiaux ont signé des performances détonantes. A la peine depuis le début de l’année, l’Europe a fini largement en tête des principales régions, plusieurs bourses, dont celle de Bruxelles, s’envolant même de plus de 20% sur le mois. Si les gains ont été moins époustouflants ailleurs, ils n’en ont pas moins été solides et Wall Street n’a d’ailleurs pas manqué d’inscrire de nouveaux records à son tableau de chasse. Suite au passage des marchés financiers en mode « risk-on », les emprunts d’Etat de référence ont été boudés par les investisseurs. Ce sont logiquement les segments obligataires les plus dynamiques qui se sont mis en évidence, à l’instar des obligations spéculatives qui ont réalisé les plus fortes hausses mensuelles.

Les investisseurs voient le verre à moitié plein

Les progrès sur le front des vaccins représentent une avancée significative et nourrissent l’optimisme d’assister à une reprise économique plus rapide que prévu l’an prochain. Avec l’élection de Joe Biden, les investisseurs font également le pari d’une politique américaine plus prévisible et de davantage de coopération internationale que sous l’ère de Donald Trump. Outre le désamorçage de ces deux sources d’incertitude majeures, la Réserve fédérale (Fed) et la BCE se sont par ailleurs engagées à maintenir des politiques monétaires très généreuses - voire à les renforcer - et à éviter tout resserrement monétaire prématuré. En d’autres mots, les marchés boursiers devraient donc continuer à profiter d’injections de liquidités massives et de taux d’intérêt planchers pendant longtemps.

Si ce contexte justifie de rester confiants envers les actions, il faut néanmoins éviter tout excès d’euphorie. D’un côté, les restrictions adoptées pour aplatir durablement la courbe épidémique sont de nature à freiner l’activité économique pendant encore plusieurs mois. D’un autre côté, les espoirs placés dans les vaccins doivent également se traduire par un déploiement sans failles et rencontrer l’adhésion de la population une fois le feu vert à leur commercialisation obtenu. Enfin, les valorisations boursières (= rapports cours/bénéfices) reflètent déjà en partie des attentes plus élevées pour la conjoncture et l’évolution des bénéfices des entreprises l’an prochain.

Les actions conservent une marge de progression mais le retour à une certaine normalité prendra encore du temps et un style d’investissement équilibré entre actions de croissance (technologie, soins de santé) et actions de valeur (financières, cycliques) censées le plus profiter d’une réouverture de l’économie semble donc approprié.

Les obligations émergentes en devises fortes, un segment dynamique qui mérite le détour

Si l’amélioration des perspectives de croissance à moyen terme est susceptible de peser sur l’évolution des marchés obligataires, le rôle d’acheteur structurel joué par les banques centrales et des pressions inflationnistes modérées devraient contribuer à limiter l’ampleur de la remontée des taux obligataires.

Quoi qu’il en soit, après une année étonnamment positive, les emprunts d’Etat ne devraient plus rapporter grand-chose à leurs détenteurs. Les obligations d’entreprises restent par conséquent l’une des pistes privilégiées pour espérer engranger des rendements plus décents. Elles devraient continuer à être soutenues par une demande robuste et les mesures de soutien monétaires conséquentes en place.

Par conséquent, un resserrement supplémentaire des spreads de crédit (= primes de risque) jusqu’aux niveaux prévalant avant le début de la crise sanitaire est envisageable. Parmi les catégories les plus dynamiques, les obligations émergentes libellées en devises fortes offrent les opportunités de portage les plus attractives et restent l’un de nos segments de prédilection.

L’or a perdu de son éclat suite aux annonces positives sur les vaccins et à la diminution du risque politique aux Etats-Unis, mais son recul depuis les sommets atteints cet été apparaît excessif. Une exposition limitée au métal jaune reste selon nous indiquée à titre de diversification.

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