Vos parents avancent en âge et n’ont encore rien prévu ? En tant qu’enfant, cela peut soulever de nombreuses questions. Que se passera-t-il s’ils ne sont soudainement plus en mesure de gérer leurs finances ? Qui héritera de quoi lorsqu’ils ne seront plus là ? Et si rien n’est organisé, vais-je devoir payer des droits de successions exorbitants.?
L’argent reste un sujet délicat, même au sein des familles les plus unies. En tant que fils ou fille, vous pourriez hésiter à aborder la question. Peut-être craignez-vous de paraître intrusif ou condescendant aux yeux de vos parents. Ou peut-être trouvez-vous tout simplement inapproprié d’initier cette conversation. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul dans ce cas.
Entamer un dialogue ouvert
Parler d’héritage n’est jamais une démarche évidente. C’est d’autant plus vrai lorsque vos parents sont encore parfaitement capables de gérer leur vie et n’ont pas l’habitude que leurs enfants s’intéressent à leur patrimoine. Pour eux, l’idée d’impliquer leurs enfants dans la gestion de leurs bien peut même donner l’impression d’une première étape vers une certaine dépendance.
Pourtant, un dialogue ouvert sur la planification patrimoniale peut apporter une grande sérénité, tant pour les parents que pour les enfants. Il permet d’anticiper ensemble les décisions importantes et d’éviter de mauvaises surprises à l’avenir.
C’est pourquoi les experts en planification successorale de Deutsche Bank, qui accompagnent chaque jour des familles dans l’organisation de leur patrimoine, partagent quelques conseils pratiques pour vous aider à aborder sereinement cette conversation essentielle.
1. Mieux vaut trop tôt que trop tard
Dans la pratique, nous constations souvent qu’une discussion sérieuse sur la planification du patrimoine n’a lieu que lorsque la situation est déjà critique. Une détérioration soudaine de la santé des parents ou un conflit autour d’un héritage au sein de la famille peut précipiter les choses. Dans ces moments de tension, il est difficile d’avoir un échange constructif. En abordant le sujet de manière proactive et à temps, vous offrez à vos parents et à vous-même l’opportunité de réfléchir sereinement. Mieux vaut en parler dix ans « trop tôt » qu’un jour « trop tard ».
De plus, cela permet de mieux comprendre ensemble tous les aspects d’une bonne planification successorale. Il ne s’agit pas seulement de « qui hérite de quoi », mais aussi de fiscalité, de dispositions testamentaires et, surtout, de tranquillité d’esprit. En commençant tôt, vous avez le temps d’explorer progressivement ce qui convient le mieux à votre famille.
2. Se mettre d’accord avec les frères et sœurs
Les discussions financières peuvent être source de tensions familiales, en particulier lorsqu’il y a plusieurs enfants. Il est essentiel que chacun soit sur la même longueur d’onde avant d’entamer la conversation avec les parents. Discutez ensemble de qui serait le plus à même de prendre l’initiative. Cela peut être une démarche collective, mais aussi être portée par l’enfant le plus proche des parents, celui qui a le plus de connaissances financières ou encore celui qui communique le mieux.
3. Créer un cadre sûr et informel
Une atmosphère détendue est essentielle pour aborder ce sujet sereinement. Evitez d’en parler lors d’un moment de stress ou dans une période chargée, et choisissez plutôt un instant où tout le monde se sent à l’aise. Un déjeuner en famille, une promenade ou une activité commune peuvent être de bonnes occasions.
Il est important que la conversation ne paraisse pas trop formelle ou pesante. Abordez le sujet avec délicatesse, sans suggérer que vos parents ne sont plus capables de gérer leurs affaires. Une approche légère peut aider : le tri du grenier, le visionnage d’anciens albums photo… Ces moments peuvent être un point de départ naturel pour évoquer leurs souhaits pour l’avenir. Il y a des grandes chances qu’ils possèdent des objets sentimentaux qu’ils souhaitent transmettre à des membres précis de la famille.
La santé, la leur comme la vôtre, peut aussi être une porte d’entrée. Par exemple, si vous venez d’établir une déclaration de don d’organes ou un mandat extrajudiciaire en cas d’incapacité, vous pouvez en parler et expliquer que vous avez pris ces dispositions « au cas où ». Cela permet de montrer que la discussion ne concerne pas uniquement leur patrimoine, mais aussi la volonté d’éviter toute confusion ou malentendu à l’avenir.
Enfin, avec la digitalisation croissante des services bancaires et administratifs, vos parents peuvent parfois se sentir dépassés. Proposez-leur de vous appeler s’ils ont des questions ou besoin d’aide pour gérer leurs comptes en ligne. Cela peut être une manière naturelle d’initier un dialogue plus large sur l’organisation de leur patrimoine.
4. Ne vous attardez pas immédiatement sur les détails
De nombreux parents hésitent à dévoiler l’ensemble de leur situation financière. Ils ne souhaitent peut-être pas partager tous les détails sur leur épargne ou leurs investissements. Il est important de respecter cette réticence et de commencer par des aspects plus pratiques, tels que :
- Où sont conservés les documents importants (informations bancaires, contrats d’assurance, actes notariés, garanties) afin de pouvoir les retrouver en cas de besoin ?
- Qui sont leurs principaux contacts (notaire, comptable, conseiller financier) ?
- Ont-ils déjà pris certaines dispositions comme l’établissement d’un mandat extrajudiciaire ou la rédaction d’un testament ?

En vous concentrant sur ces aspects concrets, vous évitez que la discussion ne soit perçue comme une intrusion dans leur vie privée. L’objectif n’est pas de tout régler en une seule conversation, mais d’aider vos parents à avancer progressivement vers un plan réfléchi et adapté à leur situation.
5. Faites appel à un professionnel pour les questions complexes
Certains sujets, comme les donations ou l’établissement d’un mandat extrajudiciaire, peuvent être juridiquement complexes. Dans ces cas, il peut être utile de faire appel à un conseiller en planification successorale et/ou à un notaire. Leur rôle est de faciliter la discussion et d’éviter d’éventuelles tensions familiales. De plus, cela permet à vos parents d’obtenir des conseils impartiaux et adaptés à leur situation.
6. Respectez leurs limites et faites preuve de patience
L’une des erreurs les plus courantes est de vouloir tout aborder trop rapidement. La planification patrimoniale est un processus qui demande du temps et de la réflexion. Si vos parents ne sont pas immédiatement réceptifs à votre aide ou à vos conseils, ne les forcez pas. Faites-leur savoir que vous êtes disponible lorsqu’ils seront prêts et laissez-leur l’espace nécessaire pour mûrir vos suggestions.
Prenez aussi le temps d’écouter leur point de vue, même si vous n’êtes pas d’accord sur tout. Il est normal que certaines informations nécessitent un temps de digestion. Restez calme et ouvert dans votre communication, afin d’éviter que la discussion ne se transforme en un débat stérile.
7. Si la discussion est difficile …
Il arrive que certains parents refusent d’aborder la question de leur patrimoine. Cela peut être dû à diverses raisons : l’incertitude sur leurs propres ressources pour leurs vieux jours, la peur de perdre le contrôle ou encore le sentiment qu’ils sont toujours parfaitement autonomes. Si le dialogue est bloqué, voici quelques approches à envisager :
- Proposer une consultation avec un expert en planification successorale, sans que les enfants y soient directement impliqués.
- Utiliser des exemples extérieurs pour aborder le sujet naturellement, par exemple : « J’ai entendu qu’un ami de la famille a organisé cela récemment. Peut-être que ce serait aussi intéressant pour vous ? ».
- Laisser du temps et y revenir plus tard, lorsque le moment sera plus propice.
L’essentiel est de maintenir un climat de confiance et de bienveillance pour que la discussion puisse avancer à son rythme.
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13 février 2025