Payer par carte, régler une addition avec son smartphone ou effectuer un virement, voilà autant d’opérations qui se déroulent aujourd'hui en un tournemain. Cette facilité cache cependant un réseau complexe de technologies et de règles qui veillent à ce que chaque transaction soit finalisée rapidement, de manière fiable et sécurisée, partout dans le monde. Deutsche Bank Group est l’un des maillons clés de ce gigantesque réseau, qui traite quotidiennement un volume de paiements de plus de 1.100 milliards d'euros. Une partie non négligeable de ce volume transite tous les jours via notre cellule Institutional Cash & Trade Finance, établie à Bruxelles.
Après l’agriculture, la roue et l’ordinateur, l’argent est sans doute l’invention la plus ingénieuse. Que ce soit pour un agriculteur européen ou un commerçant asiatique, l’argent est un concept universel, compris par tout le monde et utilisé comme monnaie d’échange pour d’autres biens, par-delà tous les clivages géographiques, politiques, culturels ou religieux.
Pour trouver la source de l’argent, il faut remonter au troc. Un système efficace, mais qui a ses limites. Vous avez élevé un poulet, et vous souhaitez l’échanger contre un marteau ? Pour obtenir cet outil, il vous fallait nécessairement trouver un forgeron qui soit intéressé par votre poulet. Le recours aux métaux précieux, tels que l’or et l’argent, a résolu ce problème, en facilitant considérablement le commerce local, mais aussi international. Ces monnaies d’échange ont été remplacées plus tard par le numéraire papier, et aujourd'hui par l’argent digital.
90% de l’argent est invisible
Aujourd'hui, 90% de tout l’argent du monde est virtuel1. Selon les dernières estimations, quelque 1.300 milliards de paiements digitaux ont été effectués en 20232, soit 41.200 transactions par seconde. « Pour permettre tous ces transferts d’argent, un réseau digital est indispensable. Ce réseau, à l’instar du code de la route pour le réseau routier, est régi par de multiples règles qui en garantissent la fluidité et la sécurité », explique Roel Fredrix, Head of Institutional Cash & Trade Benelux chez Deutsche Bank. « Sans priorité de droite ou limitations de vitesse, rares sont les conducteurs qui se risqueraient encore à prendre le volant. Et sans règles strictes et instances de contrôle, personne n’oserait effectuer des paiements digitaux. »

Roel Fredrix - Head of Institutional Cash & Trade Benelux
Des règles et réseaux au service des paiements digitaux
Les banques et les organismes de traitement des paiements jouent un rôle crucial dans ce système, en assurant la gestion du réseau et la vérification des transactions. Le clearing et le settlement sont deux concepts qui composent l'épine dorsale du système de paiement.
« Lorsque vous effectuez un paiement, notamment par virement ou avec une carte de crédit, cette transaction est soumise à un processus de vérification et de finalisation », poursuit-il. « Le clearing est le nom donné au processus d’échange, de validation et de vérification des transactions par les banques. Il consiste à s’assurer que toutes les données sont correctes et que l’émetteur dispose de moyens suffisants pour honorer cette transaction. Ce processus a pour finalité de garantir l’accord entre les deux parties - le payeur et le bénéficiaire - sur les conditions de la transaction avant que l'argent ne soit transféré".
Après le settlement vient le clearing. C’est le moment où l’argent est réellement transféré du compte du payeur vers celui du bénéficiaire. L’argent change de propriétaire, et la transaction est définitivement clôturée. Lors du settlement, le solde des deux comptes est modifié. Ce règlement peut être instantané ou journalier, en fonction du mode de paiement choisi.
Le clearing et le settlement se déroulent généralement à la vitesse de l’éclair et de manière presque totalement automatique, grâce à des technologies et des réseaux de pointe. Il s’agit d’un processus complexe, mais indispensable, qui garantit la stabilité et la confiance dans notre système financier.
Paiements intra-européens
Si vous transférez des euros depuis un compte à vue belge vers un compte à vue belge d’une autre banque, le processus est relativement simple. Toutes les banques actives en Belgique sont en effet soumises aux mêmes règles nationales et européennes. Idem pour les dispositifs de prévention de la fraude et du blanchiment, qui sont identiques. Quant au settlement, il se produit via la Banque Nationale de Belgique.
« Les choses sont moins simples lorsque vous virez des euros vers un compte au Portugal ou en Italie. Bien que ces pays fassent également partie de la zone euro et qu’ils soient régis par le cadre SEPA (Single Euro Payments Area), le processus requiert davantage de coordination entre les différentes banques centrales », poursuit Roel.
« La transaction parcourt les mêmes étapes mais, comme plusieurs institutions sont impliquées,
son règlement est plus complexe. »
Paiements internationaux : pourquoi ce délai supplémentaire ?
Cette complexité augmente sensiblement lorsque vous transférez de l’argent vers un pays hors zone euro. C’est ici qu’interviennent des réseaux internationaux tels que SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication). Ce réseau fait office de grand carrefour, qui reçoit et transmet les instructions de paiement du monde entier, et ce avec précision et en totale sécurité.
« Ce règlement de transactions internationales doit tenir compte de la diversité des devises, taux de change, réglementations et fuseaux horaires », fait remarquer Roel. « Un virement en euros vers un compte américain nécessite non seulement la validation de l’opération par les deux banques, mais aussi le change de la devise. Chaque devise doit en outre obtenir le clearing dans le pays d’émission de cette devise. Prenons un exemple : si vous virez des dollars US depuis la Belgique vers une autre banque belge, le clearing de l’opération doit obligatoirement se faire via les États-Unis ! »
Les paiements internationaux sont en outre soumis à de rigoureux contrôles visant à prévenir le blanchiment, le financement du terrorisme et autres activités illégales. Dans ce domaine, chaque pays applique ses propres règles et restrictions. Ajoutons-y le fait que les plateformes techniques et les formats de paiement varient d’un pays à l’autre. Enfin, chaque maillon de la chaîne doit s’assurer que la transaction soit correcte et légale. Si une banque valide une transaction illicite vers une autre banque sans que cette transaction ait été passée au crible, elle encourt de douloureuses pénalités. Voilà pourquoi les paiements internationaux mettent parfois plus de temps à être finalisés.
Deutsche Bank, un rôle clé dans les paiements mondiaux
C’est précisément dans ce paysage très complexe que Deutsche Bank joue un rôle majeur. Deutsche Bank est la plus grande banque au monde de clearing en euros, et une des plus grandes pour les paiements internationaux en dollars. « Quand on sait que 70% des transactions mondiales sont libellées en USD ou en EUR, on se rend compte que ce sont des sommes gigantesques qui transitent par Deutsche Bank : plus de 1.100 milliards d'euros par jour », explique Roel. « Outre ces deux monnaies de référence, la banque propose aussi des paiements et services dans 130 autres devises. Depuis le siège de Deutsche Bank en Belgique, une équipe de quatre personnes gère la majeure partie de ces flux. C’est effectivement au départ de Bruxelles que plusieurs dizaines de banques du Benelux effectuent le clearing de leurs transactions internationales. »
L’humain, quand la technologie ne suffit pas
Bien que le règlement de 99% des transactions se fasse automatiquement, certaines d’entre elles requièrent une intervention humaine. Comme dans le cas d’activités suspectes ou de données incomplètes. Roel et son équipe interviennent alors pour analyser et vérifier la transaction.
Le fonctionnement précis des algorithmes est un secret bien gardé, mais Roel nous livre volontiers une anecdote : « Il y a quelques années, les paiements en USD de séjours de plongée sous-marine ont été systématiquement signalés comme suspects. Pourquoi ? Lorsque la référence mentionnait ‘scuba diving’, l’algorithme considérait que la transaction pouvait avoir un lien avec Cuba, qui faisait l’objet de sanctions américaines », sourit Roel. « Désormais, ces ‘faux positifs’ sont corrigés par l’intelligence artificielle. Les choses se compliquent quand un destinataire porte le même nom que des personnes ou entités soumises à des sanctions internationales. Dans de tels cas, des contrôles supplémentaires doivent être effectués. Il peut aussi arriver que des transactions soient gelées plus longtemps, en attendant que leur exactitude et leur légalité soient vérifiées. »
La situation géopolitique actuelle et la multiplication des sanctions et embargos internationaux représentent un défi nouveau. Aujourd'hui, il faut disposer de beaucoup d’expertise et d’une technologie de pointe pour pouvoir effectuer des paiements internationaux de manière correcte, rapide et légale.
Pourquoi les banques font-elles confiance à Deutsche Bank pour leurs paiements internationaux ?
Le clearing de paiements internationaux requiert un vaste réseau et une infrastructure sophistiquée, et doit se conformer à des règles très strictes. Cette complexité représente un écueil insurmontable pour la plupart des banques. Nombre d’entre elles assurent elles-mêmes leur clearing en euros, mais font appel à Deutsche Bank pour leurs transactions dans d’autres devises. « Un de nos grands atouts, c’est l’envergure planétaire de notre groupe. Qu’il s’agisse d’un paiement depuis la zone euro vers la Pologne, la Chine ou le Brésil, nous disposons de collègues sur place qui savent qui contacter en cas de problème », conclut Roel.
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30 août 2024
L’espace Self-service de Deutsche Bank, un vrai gain de temps, en toute simplicité
1 Source : weforum.org/agenda/2023/10/what-are-central-bank-digital-currencies-advantages-risks/
2 Source : capgemini.com/news/press-releases/global-non-cash-transaction-volumes-set-to-reach-1-3-trillion-in-2023/