Obligations : l’importance des taux réels

Marchés et investissements - 26 janvier 2024

Obligations : l’importance des taux réels

Extrait de la publication CIO Perspectives 2024 par le CIO Office du groupe Deutsche Bank

En résumé

  • Après plusieurs années de rendements en berne, les obligations font de nouveau partie intégrante de l’univers d’investissement.
  • Les obligations Investment Grade1 ont pour le moment tout pour plaire avec des rendements réels2 intéressants et de faibles taux de défaut.
  • Les obligations d’entreprises sont plus intéressantes que les emprunts d’États en raison du supplément de rendement et de fondamentaux sains.

Si nous nous référons à nos perspectives à la fin de l’année dernière, nous pouvons dire que nos prévisions pour les obligations en 2023 se sont vérifiées. Avec la baisse de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, un certain équilibre a été atteint sur le marché obligataire au cours de l’année. Par conséquent, après des années d’extrême faiblesse des taux d’intérêt, l’univers d’investissement est à nouveau complet grâce à l’attrait retrouvé des obligations en tant que classe d’actifs - et devrait selon nous le rester dans un avenir prévisible.


Les rendements obligataires réels à nouveau positifs

L’évolution des taux d’intérêt réels, c’est-à-dire corrigés de l’inflation, est un motif de satisfaction pour les investisseurs potentiels en obligations, avec des taux désormais positifs - de manière significative même dans certains cas - dans tous les grands segments du marché obligataire. Cela signifie que les investisseurs ne doivent pas nécessairement espérer des gains de cours pour leurs titres en raison d’une possible baisse prochaine des taux d’intérêt.

À notre avis, les revenus d’intérêts réels constituent à eux seuls une raison suffisante d’investir, même si nous anticipons une légère baisse des taux en 2024 et, par conséquent, un potentiel de hausse modéré des cours (les taux d'intérêt du marché et les prix des obligations évoluent en sens inverse ).

Pour 2024, nous anticipons un potentiel de hausse à un chiffre pour la plupart des marchés obligataires mondiaux. Les obligations d’entreprises devraient être plus intéressantes que les emprunts d’États en raison de leur supplément de rendement et de fondamentaux sains. Les obligations Investment Grade (IG) ont tout pour plaire avec des rendements réels intéressants et de faibles taux de défaut. En revanche, les obligations High Yield (HY)3 présentent généralement des risques élevés en raison de leur notation de crédit inférieure dans un contexte de croissance plus faible et d’augmentation des taux d’insolvabilité, et sont susceptibles d’être considérées par de nombreux investisseurs comme une simple niche d’investissement. Pour ce qui est des échéances, nous recommandons une combinaison de titres à court terme (1 à 2 ans) et plus à long terme (jusqu’à 10 ans), avec une moyenne d’environ 4 à 5 ans.

Hausse significative des rendements réels et nominaux dans les différents segments obligataires

Source : Bloomberg Finance L.P., Deutsche Bank AG. Données au 19 janvier 2024.

Préférence pour les obligations Investment Grade en euros

D’un point de vue régional, les obligations américaines offrent un net avantage en termes de rendement par rapport au marché européen par exemple, offrant aux investisseurs d’autres zones monétaires des opportunités d’augmenter l’exposition au dollar américain de leurs portefeuilles. Cela dit, nous nous attendons à un léger fléchissement du billet vert dans les mois à venir. Les pertes de change, pour les investisseurs de la zone euro par exemple, ne pourraient alors être évitées que par une couverture appropriée, dont les coûts pourraient dépasser l’avantage potentiel en termes de rendement. Voilà pourquoi les obligations d’entreprises IG en euros ont notre préférence pour les investisseurs de la zone euro en 2024. Comme leurs homologues américaines, elles conservent de bons fondamentaux et, grâce à
leurs rendements plus élevés, pourraient bénéficier d’un éventuel retour de capitaux en provenance d’autres formes d’investissement comme l’immobilier.

„Les obligations d’entreprises IG en euros ont notre préférence en 2024 en raison de leurs bons fondamentaux et pourraient bénéficier d’un retour de capitaux en provenance d’autres formes d’investissement.“

L'Italie focalise l’attention

En ce qui concerne les emprunts d’États de la zone euro, l’Italie pourrait être une piste intéressante. L’écart de taux (spread) par rapport aux emprunts d’État allemands (Bunds) est actuellement d’environ 200 points de base pour les titres à 10 ans et pourrait légèrement augmenter dans les mois à venir. Cette prime s’explique par l’incertitude politique qui règne en Italie et le débat sur le budget et la dette publique du pays. Même si nous nous attendons à certains moments difficiles, nous ne prévoyons pas de bouleversements durables en Italie. D’un côté, la plupart des emprunts d’État italiens (rating BBB) sont détenus par le pays lui-même ; de l’autre côté, les programmes européens comme NextGenerationEU ou les instruments monétaires de la BCE (TPI, PEPP) devraient quelque peu rassurer les acteurs du marché. A contrario, les Bunds offrent une sécurité bien plus grande avec leur rating AAA.

Cela dit, leur rendement est particulièrement faible en raison de leur statut virtuellement unique de valeur refuge dans la zone euro.

Les marchés des obligations d’entreprises dans les économies émergentes devraient rester largement tributaires de la Chine. La croissance modérée et la faible inflation de la superpuissance économique devraient garantir un calme relatif dans la région. Dans le segment High Yield, cependant, la forte proportion de banques et de promoteurs immobiliers chinois pourrait être un facteur de perturbation.


Les produits d’investissement sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et l’investisseur peut ne pas récupérer le montant de son investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID. À cet égard, d’avantage d’informations sur deutschebank.be/financialid.

Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler erronés. Fourni exclusivement à titre d’illustration. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent pas un conseil en investissement.

Les rendements passés ne sont pas un indicateur fiable des rendements futurs.

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1Les obligations 'Investment Grade' sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme robuste. Elles ont une notation allant de AAA à BBB- chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Plus la notation est élevée, plus la probabilité que l'investisseur soit remboursé par l’émetteur à l'échéance finale (sauf en cas de faillite) est grande.

2 Rendement nominal moins l'inflation.

3 Les obligations 'Non-Investment Grade' (High Yield) sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme beaucoup plus risquée. Elles ont une notation comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Comme le risque de défaut de paiement des émetteurs High Yield est sensiblement plus élevé, elles offrent un rendement potentiel plus élevé que les obligations 'Investment Grade'.

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