Les nouvelles règles en matière d’enseignement pèsent sur le secteur technologique chinois

Rédigé par

Jason Liu

Head Chief Investment Office APAC

Le gouvernement chinois a annoncé de nouvelles règles en matière de cours particuliers, visant à interdire le soutien scolaire à but lucratif dans les principales matières scolaires pour les étudiants au cours des neuf années d’enseignement obligatoire. Ces cours sont également interdits pendant les vacances et les jours fériés. Toutes les institutions qui proposent le programme scolaire doivent désormais être enregistrées en tant qu’organisations à but non lucratif. Il sera interdit aux institutions de soutien scolaire basées sur les programmes de lever des capitaux par le biais d’introductions en bourse ou d’autres activités sur le marché des capitaux. Les capitaux étrangers ne sont pas non plus les bienvenus dans ce secteur.

Selon le document officiel, les écoles publiques élargiront leurs activités extrascolaires pour les élèves. Ces écoles doivent également réduire la quantité de devoirs des élèves.

Les nouvelles règles ont déclenché une réaction significative sur le marché boursier chinois. Certaines entreprises éducatives chinoises cotées en bourse ont vu le cours de leurs actions chuter de plus de 50% après l’annonce des nouvelles règles. Cette faiblesse s’est également étendue à d’autres secteurs d’actions chinoises, en particulier aux sociétés technologiques chinoises. 

La refonte du système de cours particuliers constitue une étape majeure du gouvernement dans la réforme du secteur de l’enseignement en Chine. L’objectif de cette nouvelle politique est de réduire le coût de l’éducation des enfants pour les familles. D'après une enquête menée par la Société chinoise de l'éducation en 2016, plus de 75% des élèves âgés de 6 à 18 ans ont suivi des cours de soutien scolaire après l'école. Celui-ci était déjà l’une des principales dépenses des familles.

Avec cette nouvelle politique, le gouvernement souhaite élargir les activités extra-scolaires fournies par les écoles publiques, réduisant ainsi le coût de l’éducation. Cette mesure s’inscrit dans le cadre d’un plan plus large visant à augmenter le taux de natalité, la Chine ayant annoncé la politique des « trois enfants » ces derniers mois.

La nouvelle politique d’éducation a affecté l'attitude des investisseurs pour les raisons suivantes :

1. L’incertitude politique augmente pour certains secteurs d’actions chinois. Les sociétés d’enseignement cotées en bourse ont été fortement affectées par la nouvelle annonce. Il est craint que des contrôles supplémentaires soient introduits dans d'autres secteurs.
2. Alors que les enquêtes anti-monopoles se poursuivent dans le secteur de la technologie, un durcissement de la politique pourrait affecter le secteur technologique dans son ensemble. C’est pourquoi les valeurs technologiques ont été sous pression ces derniers temps. Une réglementation et un contrôle plus stricts sont attendus, car certaines entreprises technologiques pourraient devenir « trop importantes pour échouer ».

Si nous restons positifs sur les actions chinoises à long terme, nous pensons que l’incertitude augmente à court terme. L’incertitude politique, en particulier l’examen anti-monopole des entreprises technologiques, est susceptible d’affecter l'attitude des investisseurs au deuxième semestre de cette année. Outre les indicateurs de croissance chinois qui ont déjà atteint leur pic à la fin du deuxième trimestre.

Toute nouvelle modération de la croissance pourrait également affecter le marché. Les politiques monétaires et fiscales pourraient continuer à se durcir compte tenu des préoccupations des régulateurs concernant les risques financiers. Cela dit, nous pensons que la faiblesse actuelle du marché pourrait être une opportunité pour les investisseurs à long terme.

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