BCE : la première baisse des taux est là

Marchés & Investissements - 7 juin 2024

BCE : la première baisse des taux est là

Rédigé par Dr. Ulrich Stephan - Chief Investment Officer Germany, Dr. Dirk Steffen - Chief Investment Officer EMEA & Michael Blumenroth - Senior Investment Strategist

En résumé :
  • Comme les marchés s'y attendaient, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé sa première baisse de taux. Le taux directeur a été abaissé de 25 points de base (taux de dépôt passant de 4% à 3,75%).
  • Les prévisions d’inflation de la banque centrale ont été légèrement revues à la hausse pour 2024 et 2025.
  • La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a une nouvelle fois souligné la dépendance de la politique monétaire aux données économiques, mais estime être sur la bonne voie pour atteindre l’objectif d’inflation fin 2025. D’autres changements sur les taux d’intérêt seront probablement effectués au moment où la banque centrale aura de nouvelles prévisions sur l’inflation.

Que s’est-il passé ?

Comme prévu, la BCE a abaissé son taux directeur de 0,25% après l’avoir maintenu inchangé pendant neuf mois. En effet, le taux de la facilité de dépôt auprès de la BCE est passé de 4,00% à 3,75%. La banque centrale avait suggéré ce changement déjà depuis un certain temps.

Bien que les marchés s’attendaient unanimement à la baisse des taux, la question de savoir dans quelle mesure la BCE modifierait ses prévisions par rapport à celles de la réunion de mars a suscité une certaine tension.

La BCE a légèrement relevé ses prévisions d’inflation et s’attend désormais à ce que les prix à la consommation augmentent de 2,5% en 2024 (contre 2,3% en mars). Pour 2025 et 2026, les prévisions d’inflation sont de 2,2% (contre 2,0% en mars) et 1,9% (inchangé par rapport à mars). L’inflation de base (inflation corrigée des prix de l’énergie et de l’alimentation) est désormais prévue à 2,8% en 2024 (contre 2,6% en mars), 2,2% en 2025 (contre 2,1 % en mars) et 2,0% en 2026 (inchangé par rapport à mars).

De plus, la BCE s’attend à ce que l’économie de la zone euro progresse de 0,9% cette année, ce qui est plus qu’initialement prévu. En mars, la BCE avait revu à la baisse ses prévisions à 0,6%. Pour 2025, la BCE prévoit une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,4% (contre 1,5% en mars). Les prévisions de croissance pour 2026 restent inchangées à 1,6%.

Lors de la conférence de presse, la présidente de la BCE, n’a pas explicitement exclu une nouvelle baisse de taux en juillet. Elle a souligné que la banque centrale n’agirait que sur la base de nouvelles données économiques. Davantage de données et de prévisions mises à jour seront disponibles lors des prochaines réunions du 12 septembre et 12 décembre.

Comment les marchés financiers ont-ils réagi ?

Vu que la baisse des taux était considérée d’avance comme une certitude absolue, les réactions des marchés ont été plutôt modestes. Les marchés tablent à présent sur une baisse des taux d’environ 44 points de base d’ici décembre 2024, ce qui équivaut quasiment à deux autres baisses de taux supplémentaires de 25 points de base chacune. Les rendements des obligations d’État à 2 et 10 ans de la zone euro ont légèrement augmenté, tandis que l’EUR s’est légèrement apprécié par rapport à l’USD. L’Eurostoxx 50 a grimpé de 0,66 % à la clôture.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?

Pour la première fois de son histoire, la BCE avait communiqué, avant la Réserve fédérale américaine et de manière si claire qu’elle allait initier le cycle de baisse des taux que laisser les taux inchangés n’était plus une option. Les données récemment publiées sur les prix à la consommation, les salaires et le produit intérieur brut dans la zone euro ont toutefois dépassé les attentes. La BCE estime pourtant être sur la bonne voie pour ramener l’inflation à l’objectif de 2,0% d’ici la fin de l’année prochaine.

La question de savoir dans quelle mesure la banque centrale et sa présidente donneraient des indications sur la future trajectoire des taux d’intérêt lors de la conférence de presse était d’autant plus importante bien que le consensus des marchés était que la banque ne donnerait pas de perspectives claires.

La présidente Lagarde a souligné que d’autres baisses de taux pourraient suivre. Avec sa déclaration sur les prévisions publiées tous les 3 mois, des baisses de taux pourraient donc être possibles en septembre et décembre, ce que les marchés devraient digérer rapidement.

Conclusion

La baisse des taux n’a pas eu d’impact notable sur les actions. Les données sur le marché du travail américain (vendredi 7 juin), celles sur l’inflation américaine (mercredi 12 juin) et la réunion suivante de la Fed le même jour seront probablement plus pertinentes pour les marchés. La BCE ne négligera pas la politique monétaire toujours restrictive de la Fed et n’assouplira donc sa propre politique monétaire qu’avec une grande prudence.

D’autres baisses en septembre et décembre sont susceptibles de se poursuivre. Dans ce cas, les rendements des obligations d’État pourraient diminuer modérément à court terme. La perspective de nouvelles baisses pourrait, de son côté, donner un nouvel élan aux marchés boursiers.

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