- La récente baisse des actifs risqués n’a constitué qu’un repli typique, qui se produit tous les x mois, et il semble que le pire soit désormais derrière nous.
- Même si la prudence des investisseurs a été alimentée par l’incertitude entourant les baisses de taux aux États-Unis et par un ralentissement du rallye lié à l’intelligence artificielle, les résultats des entreprises ont à nouveau pu se confirmer.
- Les perspectives à long terme restent positives, soutenues par des résultats solides dans le secteur technologique ainsi que par des opportunités prometteuses au sein des banques européennes et des entreprises technologiques asiatiques.
Les marchés financiers marquent une pause
Ces derniers jours, les actifs risqués ont fait face à une pression notable, les actions mondiales et le Bitcoin enregistrant des baisses significatives avant de rebondir en fin de séance mercredi 19 novembre. Parallèlement, la volatilité1 s’est accrue, comme en témoigne l’indice de volatilité américain (VIX), qui a atteint son plus haut niveau en un mois. Le S&P 500 a reculé d’environ 5% entre son record de fin octobre et son point bas de mercredi, tandis que le STOXX Europe 600 a perdu 4,5%2 entre le 12 novembre et hier.
Le Bitcoin a lui aussi nettement reculé, de plus de 25% par rapport à son pic de septembre. L’élargissement des spreads de crédit a reflété un sentiment généralisé d’aversion au risque, pesant également sur la performance sectorielle. En novembre, le secteur des soins de santé s’est distingué comme le secteur le plus performant, tandis que la consommation discrétionnaire, la technologie et l’industrie ont occupé les trois dernières places du classement.
Les moteurs du repli récent
Deux facteurs principaux expliquent ce repli. D’une part, les investisseurs ont revu à la baisse leurs attentes concernant une nouvelle baisse de taux de 25 points de base par la Réserve fédérale (Fed) en décembre. Alors que la probabilité atteignait près de 100% fin octobre, elle est désormais tombée à seulement 30%. Ce changement a été influencé par les déclarations des responsables de la Fed, dont son président, Jerome Powell, rappelant qu’une baisse de taux en décembre est loin d’être acquise. Les minutes de la réunion du FOMC d’octobre, publiées hier, ont également montré qu’un plus grand nombre de membres privilégiaient le statu quo plutôt qu’un assouplissement.
La décision du Bureau of Labor Statistics (BLS) de ne pas publier aujourd’hui le traditionnel rapport sur l’emploi d’octobre, et d’intégrer ces données à celui de novembre attendu le 16 décembre, a également pu réduire la probabilité d’un assouplissement dès décembre. Les investisseurs estiment en effet que la Fed est peu susceptible de modifier sa politique monétaire sans disposer de données officielles suffisamment solides.
D’autre part, le rallye sur les actions liées à l’IA a marqué une pause, les investisseurs exprimant des inquiétudes concernant les valorisations, un risque de surinvestissement dans les infrastructures d’IA et certaines opérations de financement circulaire. Les « Magnificent Seven » - un groupe d’entreprises au cœur du développement de l’IA - ont perdu près de 8% entre leur pic d’octobre et le début de cette semaine. Ces préoccupations ont été renforcées par des commentaires d’investisseurs influents annonçant des ventes d’actions ou la prise de positions vendeuses significatives. Par ailleurs, de nombreux investisseurs semblaient également attendre la publication des résultats trimestriels de la plus grande entreprise du S&P 500, publié mercredi 19 novembre. Ces derniers ont dépassé les attentes et ont largement contribué au rebond observé aujourd’hui.
Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?
Nous considérons le récent recul des marchés comme une correction saine au sein d’un marché haussier durable. Le fort rebond observé aujourd’hui en Asie, en Europe et en Amérique renforce cette analyse. Historiquement, le S&P 500 enregistre des baisses de 5% ou plus environ tous les trois à quatre mois. Nous pensons qu’il s’agit d’un repli tout à fait typique, et recommandons aux investisseurs à long terme de ne pas réagir de manière excessive.
Il est intéressant de noter que des indicateurs tels que l’indice Fear and Greed3 de CNN signalent actuellement un sentiment majoritairement négatif – ce qui historiquement, n’est pas un moment opportun pour vendre des actions. Par ailleurs, le positionnement des investisseurs est revenu à des niveaux neutres, un facteur qui peut faciliter un retournement à court terme si le sentiment s’améliore.
Comme nous l’expliquons dans notre analyse récemment publiée « IA : effet de mode ou révolution ? », nous ne pensons pas que le marché soit actuellement dans une bulle liée à l’intelligence artificielle, une conclusion confortée par la dernière saison des résultats. Les grandes entreprises technologiques ont affiché de solides performances financières, avec une croissance des bénéfices de près de 30% au troisième trimestre, soit plus de 8% au-dessus des attentes. Nous restons convaincus que le secteur technologique du S&P 500 peut atteindre l’objectif consensuel d’une croissance des bénéfices de 25% en 2026. Ces solides perspectives bénéficiaires constituent une base pour de nouvelles hausses des cours, même si les valorisations restent stables ou diminuent.
Diversifier pour capter les opportunités
Néanmoins, nous estimons que les portefeuilles doivent rester diversifiés en termes de zones géographiques et de secteurs. Nous considérons les banques européennes comme un secteur de prédilection, aux côtés de la technologie américaine. Malgré leur fort rebond ces dernières années, les banques européennes restent attractivement valorisées. Leur ratio cours/bénéfices à douze mois se situe à 9,1x. Elles sont bien positionnées pour bénéficier d’un environnement de taux plus élevé, et devraient également tirer parti d’une amélioration du contexte économique, que nous anticipons pour l’an prochain. En Asie, nous voyons des opportunités sur les marchés fortement orientés vers le secteur technologique, tels que la Corée du Sud, Taïwan et la Chine.
Conclusion
Nous pensons que le marché haussier des actions reste solide. Des replis ponctuels comme celui récemment observé ces dernières semaines sont normaux et peuvent offrir de bonnes opportunités d’achat. Comme indiqué précédemment, nous ne considérons pas les actions liées à l’IA comme étant en situation de bulle. Les résultats impressionnants publiés mercredi renforcent encore cette analyse.
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1 La volatilité fait référence à la mesure et à la rapidité avec lesquelles le prix d’une action, d’une obligation, d’un fonds ou d’un indice, par exemple, évolue au fil du temps.
2 Source : Bloomberg. Novembre 2025.
3 L’indice CNN Fear & Greed est un indicateur de sentiment du marché qui mesure le niveau de crainte ou d’avidité des investisseurs sur la base de sept facteurs différents, tels que la dynamique des cours des actions, la volatilité et la demande de valeurs refuges.
4 Le terme “fonds “ est l’appellation commune pour un Organisme de Placement collectif (OPC), qui peut exister sous le statut d'OPCVM (UCITS) ou d'OPCA (non–UCITS), et prendre diverses formes juridiques (SICAV, FCP etc). Un OPC peut comporter des compartiments. Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.