L’inflation et la guerre en Ukraine font plier les marchés financiers

Marchés

L’inflation et la guerre en Ukraine font plier les marchés financiers

4 avril 2022 - Lu en 5 min. 

Rédigé par

David Ghezal
Investment Strategist

En résumé :
  • L’indice S&P 500 et l’indice Stoxx Europe 600 ont fini les 3 premiers mois de l’année dans le rouge et signé leur plus mauvais trimestre depuis le début de la crise du Covid.
  • Les banques centrales vont durcir leur politique monétaire pour ramener l’inflation dans les clous tout en s’efforçant de préserver la croissance économique.
  • Les thèmes à long terme sont une réelle source de valeur ajoutée dans un portefeuille bien équilibré et bâti sur des fondations robustes.

Un début d’année très compliqué pour les marchés boursiers

Les marchés financiers ne sont pas sortis indemnes d’un 1er trimestre tumultueux et fertile en rebondissements. Les investisseurs ont eu énormément de grain à moudre avec l’accélération continue de l’inflation, le coup d’envoi du cycle de hausse de taux de la Réserve fédérale (Fed) et, bien évidemment l’autre principal fait marquant, à savoir la guerre en Ukraine et les sanctions de l’Occident à l’encontre de Moscou qui ont encore fait grimper la nervosité de plusieurs crans. Bien qu’ils aient récupéré les pertes subies depuis le 1er jour de l’invasion, l’indice S&P500 (-4,9%) et l’indice Stoxx Europe 600 (-6,5%) ont fini les 3 premiers mois de l’année dans le rouge et signé leur plus mauvais trimestre depuis le début de la crise du Covid il y a 2 ans. De leur côté, les marchés émergents (indice MSCI EM -7,3%) ont chuté pour le 3e trimestre consécutif.

Les marchés obligataires font aussi grise mine

La hausse de l’inflation et la perspective d’un resserrement monétaire plus agressif que prévu ont aussi provoqué une remontée spectaculaire des taux obligataires. Les emprunts d’Etat, dont les cours évoluent à l’inverse des taux, ont été fortement mis sous pression. Résultat : les bons du Trésor US ont lâché -5,6% et les emprunts d’Etat de la zone euro ont perdu en moyenne 5,3% sur le trimestre écoulé, qui a été l’un des pires de leur histoire. Les catégories obligataires plus dynamiques n’ont pas davantage échappé à la morosité ambiante. Les obligations d’entreprises Investment Grade en euros ont ainsi cédé -5,4% et les obligations spéculatives en USD -4,8%.

Les matières premières très entourées

En fait, seules les matières premières ont eu le vent poupe à tous les niveaux. L’or a par exemple profité de son statut de valeur refuge pour se renchérir de 5,9%. Mais c’est le pétrole brut qui, avec un gain de plus de 30%, a affiché la plus forte hausse trimestrielle, une hausse qui aurait sans doute été encore plus importante sans l’annonce des Etats-Unis de puiser dans leurs réserves stratégiques pour apaiser les tensions sur le marché.

L’inflation toujours en hausse

Alors que les dégâts et les souffrances humaines infligés par la guerre en Ukraine continuent, les marchés financiers concentrent leur attention sur les répercussions économiques du conflit. La croissance mondiale va inévitablement marquer le pas à la suite de ce choc, mais une récession globale est selon nous peu probable. Si l’Europe cristallise logiquement les craintes des marchés, un scénario de stagflation n’est pas une fatalité tant que les livraisons vitales de gaz et de pétrole de la Russie se poursuivent, et la région pourra aussi compter sur un soutien budgétaire accru. L’inflation risque pour sa part d’évoluer à des niveaux records pendant quelque temps encore en raison de la flambée des prix des matières premières – énergie en tête - et des pénuries d’approvisionnement.

Les banques centrales vont durcir leur politique monétaire

Face à cette situation, les banques centrales seront confrontées à un exercice d’équilibre délicat. Elles vont durcir leur politique monétaire pour ramener l’inflation dans les clous tout en s’efforçant de préserver la croissance économique. A ce titre, la Fed a indiqué qu’elle continuera à relever ses taux de façon régulière, en procédant au besoin par paliers de 0,50%, tandis que la BCE a ouvert la voie à une hausse de taux au 2e semestre. Ce resserrement monétaire est cependant déjà largement reflété dans les attentes des marchés.

Enfin, si nous tablons toujours sur une croissance bénéficiaire décente cette année, l’inflation et la guerre pourraient laisser des traces sur la rentabilité des entreprises. Les résultats du 1er trimestre 2022 permettront de se forger une meilleure idée sur la question et également de savoir comment les entreprises envisagent l’avenir. Nous pensons que « Corporate America » devrait dans l’ensemble montrer une bonne résilience dans cet environnement plus exigeant. A contrario, l’Europe concentrera sans doute l’essentiel des révisions à la baisse des bénéfices étant donné que les entreprises de la région sont beaucoup plus touchées par le conflit.

Un horizon de placement suffisamment long est essentiel pour absorber la volatilité de marché

Malgré les incertitudes actuelles, investir dans des actifs réels comme les actions reste la meilleure solution pour contrer l’érosion du pouvoir d’achat causée par les taux d’intérêt réels négatifs. Ce contexte devrait également continuer à soutenir les valorisations boursières. Par conséquent, nous restons positifs sur les actions à moyen terme tout en insistant sur le fait qu’il ne faut pas extrapoler les gains engrangés par les bourses depuis leurs planchers de début mars et qu’une volatilité importante restera de mise au vu des nombreux écueils à franchir. Un horizon d’investissement suffisamment long est essentiel pour absorber cette volatilité de marché élevée.

Les thèmes de la cybersécurité, de la santé et de la transition énergétique très pertinents dans le contexte actuel

Nous restons convaincus que les thèmes à long terme sont une réelle source de valeur ajoutée dans un portefeuille bien équilibré et bâti sur des fondations robustes. Certains thèmes se démarquent davantage que d’autres dans le contexte actuel. Ainsi, le thème de la cybersécurité est devenu encore plus pertinent depuis la guerre en Ukraine étant donné que le drame qui a lieu sur le terrain se double également d’attaques dans le cyberespace. Les entreprises, les gouvernements et les particuliers n’ont d’autre choix que de renforcer les budgets alloués à la cybersécurité et, selon les estimations, ce marché déjà en plein essor pourrait croître de plus de 10% par an ces prochaines années.

Ensuite, les soins de santé restent également promis à un bel avenir. Ce secteur défensif mais aussi très bien diversifié devrait continuer à bénéficier de l’augmentation structurelle des dépenses de santé et du potentiel de rattrapage des pays émergents dans ce domaine. De plus, l’innovation continue et la numérisation devraient soutenir la croissance du marché des appareils médicaux, dont la taille pourrait presque doubler d’ici à 2030.

Enfin, nous anticipons que les conséquences de la guerre en Ukraine sur les marchés de l’énergie donneront un coup d’accélérateur à la transition énergétique. La quête de l’Europe pour devenir moins dépendante à terme de l’énergie russe met également davantage en lumière l’énorme potentiel d’amélioration existant en termes d’efficacité énergétique.

Votre portefeuille est-il encore adapté à la situation économique ?

Appelez nos experts de Talk & Invest au 078 156 157.
Prenez rendez-vous dans votre Financial Center au 078 155 150 ou en ligne.

Curieux.se de savoir quelles solutions nous offrons en matière de gestion de portefeuille ?

Curieux.se de savoir quelles solutions nous offrons en matière de gestion de portefeuille ?

Curieux.se de savoir quelles solutions nous offrons en matière de gestion de portefeuille ?

Recevez pendant un an Money Expert, le magazine pour les investisseurs.

Recevez pendant un an Money Expert, le magazine pour les investisseurs.

Recevez pendant un an Money Expert, le magazine pour les investisseurs.

×