L’incertitude ambiante mine la confiance des investisseurs

Marchés - 4 mai 2022

L’incertitude ambiante mine la confiance des investisseurs

Rédigé par David Ghezal - Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés financiers n’ont pas connu de répit ces derniers mois entre l’intensification des inquiétudes pour la croissance mondiale et l’inflation record.
  • L’environnement de marché devrait rester difficile à court terme eu égard aux nombreuses incertitudes actuelles.
  • Il convient de rester investi sur les marchés en privilégiant une approche cœur-satellite s’efforçant d’allier robustesse et flexibilité.

Pas de répit pour les marchés financiers

Après un mauvais 1er trimestre, les marchés financiers n'ont guère connu de répit lors du mois écoulé, l’intensification des inquiétudes pour la croissance mondiale venant s’ajouter à celles concernant l’inflation.

Le risque de nouvelle escalade dans le conflit militaire russo-ukrainien, la poursuite de la stratégie zéro-Covid en Chine face au variant Omicron et les craintes qu’un resserrement monétaire agressif de la Réserve fédérale (Fed) pour maîtriser une inflation record provoque un atterrissage économique brutal sont autant de facteurs qui ont pesé sur le sentiment des investisseurs. Les résultats du 1er trimestre jusqu’ici globalement meilleurs que prévu n’ont pas été d’un grand soutien, les marchés sanctionnant lourdement certains bulletins décevants dans les secteurs de la technologie et de l’industrie.

Du rouge pour les marchés boursiers

Dans ce contexte, la plupart des classes d’actifs ont fini avril dans le rouge. Du côté des bourses, c’est Wall Street qui a le plus souffert : l’indice S&P 500 (-8,8%) a affiché sa plus forte baisse depuis la vague initiale du Covid en mars 2020, et l’indice Nasdaq à dominante technologique a dévissé de plus de 13%. Les marchés émergents (indice MSCI EM - 5,7%) ont signé un 4e mois de baisse d’affilée alors qu’en Europe, l’indice Euro Stoxx 50 a limité son repli à 2,6%, l’impact direct sur le marché du conflit en Ukraine étant moins marqué qu’au cours des 2 derniers mois.

Les marchés obligataires n’ont pas été épargnés non plus

Il n’y a pas que les bourses qui ont été malmenées : l’augmentation continue des anticipations de hausse des taux directeurs a aussi laissé des traces sur les marchés obligataires. Les bons du Trésor US ont cédé du terrain pour le 5e mois consécutif (-3,1%) et les emprunts d’Etat de la zone euro (-3,8%) ont même connu leur pire mois jamais enregistré. Pénalisée par la hausse des taux d’intérêt et des spreads de crédit, la dette corporate n’en a pas mené large non plus, avec pour résultat que tant les obligations Investment Grade que les obligations High Yield se sont inscrites en net recul. Enfin, on notera la vigueur du dollar US (+4,7%) sur le marché des changes, le billet vert atteignant notamment son meilleur niveau face à l’euro depuis 5 ans.

L’Europe est la région la plus vulnérable

L’environnement de marché devrait rester difficile à court terme eu égard aux incertitudes actuelles. Les perspectives de conjoncture se sont dégradées ces derniers mois mais, bien que les risques de récession aient augmenté, ce n’est cependant pas notre scénario central. L’Europe apparaît comme la région la plus vulnérable aux conséquences de la guerre en Ukraine, mais nous ne nous attendons pas à une récession sévère sauf en cas de rupture de l’approvisionnement en gaz russe.

Par ailleurs, la brève inversion récente de la courbe des taux US (= taux à 10 ans inférieur au taux à 2 ans) a fait couler beaucoup d’encre. S’il convient de ne pas négliger la capacité de la courbe des taux à prédire une récession, le signal envoyé par cet indicateur ne doit pas être considéré de façon isolée et d’autres éléments comme la santé du marché de l’emploi, l’ampleur du soutien budgétaire ou encore l'épargne des ménages sont également très importants pour déterminer la production future. En outre, l’histoire montre qu’il s’écoule en moyenne 18 mois entre l’inversion de la courbe des taux US et le début de la récession suivante et que, dans l’intervalle, la performance des actions est en général positive.

Focus sur les banques centrales

Dans ce contexte, l’attention des marchés est logiquement focalisée sur les banques centrales qui doivent trouver un juste milieu entre la nécessaire reprise en main de l’inflation et les risques pour la croissance économique. La Fed devrait procéder à une série de hausses de taux de 50 bps dans les mois à venir et aussi commencer à réduire la taille de son bilan. Nous pensons cependant que sa réponse sera appropriée et déterminée et que l’économie américaine sera en mesure de digérer ce resserrement monétaire.

Dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) reste plus hésitante à agir que la Fed. Elle devrait néanmoins commencer à relever ses taux d’ici à juillet et aussi mettre en place un mécanisme pour stabiliser les spreads sur la dette de la périphérie de la zone euro si besoin.

Des hausses de taux gérables

Enfin, nous observons que les valorisations boursières ont fortement baissé et intègrent déjà un ralentissement significatif de la croissance. A cet égard, la décote des secteurs cycliques (par ex. secteurs financier et de l’industrie) par rapport aux secteurs défensifs (par ex. secteurs des soins de santé et de la consommation courante) est historiquement élevée (40%) et a atteint des niveaux inédits depuis la dernière récession. L’évolution des marchés promet certes de rester chahutée mais une plus grande confiance dans le fait que la croissance ne va pas se contracter et que les hausses de taux directeurs seront gérables pourrait faire office de catalyseur positif et offrir un potentiel de rebond aux marchés boursiers.

Rester investi en privilégiant une approche cœur-satellite

Dans un contexte de répression financière persistante, nous restons d’avis que les actions sont la classe d’actifs qui offre la meilleure couverture contre une inflation élevée. Cela dit, il faut aussi pouvoir supporter la forte volatilité inhérente qui les caractérise. C’est pourquoi nous recommandons de rester investi sur les marchés en privilégiant une approche cœur-satellite s’efforçant d’allier robustesse et flexibilité. Cette approche repose sur un cœur de portefeuille solide et bien diversifié basé sur une allocation d’actifs stratégique, complété par des investissements avec un potentiel de rendement plus élevé à long terme dans la partie satellite. Ces moteurs de rendement additionnels pour le portefeuille incluent notamment des thèmes d’investissement séculaires comme la cybersécurité, les soins de santé ou encore la transition énergétique.

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