ll y a deux ans que l’inflation a fait son grand retour en Europe. ‘Grâce à’ l’effet retour de la crise provoquée par la pandémie, l’inflation a progressivement gonflé jusqu’à 2% durant le premier semestre 2021. Dans un premier temps, la poursuite de la hausse des prix au second semestre de cette même année a été qualifiée de provisoire. L’inflation s’est cependant révélée être plus coriace que prévu. Lorsqu’elle a menacé d’atteindre les 8%, la Banque centrale européenne (BCE) s’est trouvée dans l’obligation de tirer le frein à main. L’inflation a été trop faible pendant de longues années et là, tout à coup, elle dépasse les bornes. Pour faire rentrer ce mauvais esprit dans sa lampe à huile, la BCE a resserré sa politique monétaire, à l’instar des autres banques centrales. Le programme de rachat d’obligations a été réduit et/ou stoppé, et la grande dame de Francfort a haussé son taux directeur à un rythme accéléré.
Les mesures prises par les banques centrales ont fait bouger les plaques tectoniques d’un paysage obligataire jusqu’alors très paisible. Pendant 10 ans (jusqu’en 2021), les investisseurs ont vu le cours de leurs obligations progresser systématiquement, en réaction à des taux directeurs de 0%, voire négatifs. Pour (ré)investir dans les obligations, ce moment était cependant loin d’être idéal, car les titres nouvellement émis ne rapportaient presque rien. Certains d’entre eux affichaient même un rendement négatif.
Cette situation aberrante a pris fin en 2022. Des opportunités nouvelles se sont présentées aux investisseurs en obligations. Ainsi, le rendement du IHS Markit iBoxx EUR Corporates Index (un indice composé d’obligations d’entreprises Investment Grade1) n’était que de 0,7%2 au début 2022, mais a progressé à 4,3% à la fin de cette année (ces chiffres sont communiqués exclusivement à titre d’illustration).
En raison de la hausse des taux, les États et les entreprises ont été contraints d’assortir leurs nouvelles obligations d’un coupon plus élevé. À l’inverse, les investisseurs qui possédaient des obligations en portefeuille ont vu leur prix piquer du nez, car les acheteurs ne sont disposés à acquérir des obligations existantes à faible coupon que moyennant une réduction de prix. Voilà pourquoi, aujourd’hui, le prix des obligations du marché secondaire est souvent inférieur à leur prix d’émission.
Bonne nouvelle donc pour les investisseurs qui souhaitent garnir leur portefeuille d’obligations de qualité. Seul hic, les belles histoires ont toujours une fin. Dans l’intervalle, le moteur de l’inflation semble manifester de premiers signes d’essoufflement. L’inflation reste (très) élevée, mais elle semble avoir amorcé sa courbe rentrante.
Une fois que l’inflation sera maîtrisée, il n’y aura plus de raison de maintenir les taux directeurs à un niveau qui freine structurellement la croissance économique. Pour éviter les dégâts, il y a toutes les chances que la BCE décide, à un moment donné, de cesser les hausses des taux directeurs, de les maintenir pendant un certain temps à leur niveau plafond, avant de les baisser progressivement.
La BCE interviendra tôt au tard, avec à la clé des conséquences sur le marché obligataire. Lorsque les taux directeurs auront baissé, les obligations nouvelles proposeront normalement un coupon moins élevé, ce qui augmentera la valeur des obligations existantes à coupon élevé. Résultat des courses, le contexte obligataire actuel permet d’acheter des obligations de qualité, offrant un rendement attrayant, qui seront en mesure de battre l’inflation pendant toute leur durée (en partant du principe que l’inflation évolue effectivement vers un niveau acceptable). Une de ces ‘opportunités’ de profiter du contexte favorable actuel consiste à investir dans un fonds d’obligations3 d’une durée prédéfinie.
Les prévisions sont fondées sur des suppositions, estimations, mesures et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler erronés.
Les produits d’investissements sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et vous pouvez ne pas récupérer le montant de votre investissement.
Toute décision d’investissement doit être basée sur le prospectus et sur les informations essentielles de l’investisseur, et être conforme à votre Financial ID4.
1 Obligations dont le rating est égal ou supérieur à BBB- selon l’échelle de notation de Standard & Poors (ou rating équivalent chez Moody’s ou Fitch), contrairement aux obligations ‘Speculative Grade’.
2 Source : Le IHS Markit iBoxx € Corporates Index est l’indice de référence de Deutsche Bank pour les obligations d’entreprises Investment Grade libellées en euros. Pour de plus amples informations, voir markit.com/TradeableiBoxxIndices.
3 Un ‘fonds’ est l’appellation commune pour désigner un organisme de placement collectif (OPC), qui peut exister sous la forme d’une société d’investissement (SICAV, SICAFI, PRICAF) ou d’un fonds d’investissement collectif. Les fonds sont soumis à des risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.
4 Davantage d’informations sur deutschebank.be/financialid