En résumé
2022 a marqué la fin du plus long marché haussier obligataire de l'histoire, qui a duré quarante ans. Le relèvement des taux directeurs par la Réserve fédérale (Fed) en réponse à l’envolée de l'inflation fut le déclencheur de la baisse des cours des obligations. Ce mouvement s'est accompagné d'une réduction du bilan de la banque centrale, d'une augmentation du déficit budgétaire aux États-Unis et d'une hausse des coûts de couverture pour les investisseurs japonais. Plus important encore, tous ces facteurs se sont ajoutés à la croissance économique très solide aux États-Unis. Ainsi, les rendements des bons du Trésor US à 10 ans sont passés d'un plancher de 0,5% en 2020 à 4% l'année dernière. Au cours de ces dernières semaines, ces rendements de référence ont continué à augmenter pour atteindre environ 5%, le scénario de taux "plus élevés pendant plus longtemps" s'étant ancré dans les attentes du marché. Toutefois, nous anticipons que les rendements sont proches de leur pic, ce qui crée des opportunités d'investissement intéressantes sur le marché obligataire.
Selon nous, l'époque des faibles rendements est révolue et les taux d’intérêt sont susceptibles de rester élevés plus longtemps. Ce point de vue est étayé par le Fonds Monétaire International (FMI) qui a récemment présenté un document examinant 100 épisodes de chocs inflationnistes dans 56 pays depuis les années 1970. Ce document indique que l'inflation n'a été réduite endéans les 5 ans que dans 60% des cas et que, même dans ces cas "réussis", il a fallu en moyenne plus de 3 ans pour résoudre le problème de l'inflation. La plupart des épisodes non résolus impliquaient des "célébrations prématurées", où l'inflation diminuait dans un premier temps, pour ensuite se stabiliser à un niveau élevé ou s'accélérer à nouveau. Les pays qui ont réussi à maîtriser l'inflation ont mené une politique monétaire plus stricte qui a été maintenue de manière cohérente dans le temps, et ont aussi enregistré une croissance plus faible des salaires nominaux et une dépréciation moindre de leurs devises, par rapport aux pays qui n'ont pas résolu le problème de l'inflation.
Bien que nous nous attendions à ce que les banques centrales maintiennent les taux à un niveau élevé pendant un certain temps, nous ne prévoyons pas de nouvelles hausses des taux directeurs dans le cycle actuel. D'un autre côté, les facteurs susceptibles de faire baisser les rendements obligataires s'accumulent.
Ce que les investisseurs obligataires ont recherché en vain depuis des années est enfin à nouveau disponible : des obligations offrant un rendement nominal digne de ce nom. Parmi les différents segments obligataires, nous privilégions les obligations d'entreprises de qualité ("Investment Grade").
D'une part, la prime offerte pour compenser le risque émetteur est assez élevée dans une perspective historique car elle intègre un scénario économique trop négatif. D'autre part, le rendement actuel d'environ 4,65% dans la zone euro est au plus haut niveau depuis plus d’une décennie2 et devrait continuer à attirer des capitaux dans le segment Investment Grade. Ceci devrait contribuer à soutenir les cours et à faire baisser les rendements.
En ce qui concerne les obligations High Yield3, les taux de défaut ont déjà augmenté et sont susceptibles d'augmenter encore, les émetteurs les moins bien notés ayant des difficultés à se refinancer à des taux d'intérêt plus élevés. Cela nous incite à faire preuve de prudence dans cette catégorie, malgré les rendements très élevés.
Depuis l’an dernier, le niveau général des taux d'intérêt a déjà augmenté de manière spectaculaire en raison de la flambée de l’inflation ainsi que de la réaction de la Fed et de la BCE qui ont relevé leurs taux directeurs de façon agressive. En raison de la persistance de l'inflation, ce niveau élevé des taux d'intérêt devrait être maintenu plus longtemps, mais il devrait déjà être proche de son pic.
Si ces politiques monétaires restrictives portent leurs fruits et que l’inflation revient à des niveaux acceptables, les banques centrales pourraient à nouveau réduire les taux d'intérêt à partir du second semestre 2024 afin de stimuler la croissance économique. Cela devrait également engendrer une diminution des taux d'intérêt à long terme.
Par conséquent, la période actuelle semble constituer un excellent moment pour les investisseurs d’étoffer la partie obligataire de leur portefeuille et de cadenasser ces rendements pour une période plus longue. Nous privilégions en particulier les obligations d'entreprises "Investment Grade", qui combinent qualité de crédit élevée et rendements potentiels attractifs.
Les produits d'investissements sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et vous pouvez ne pas récupérer le montant de votre investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID. Plus d’informations sur deutschebank.be/financialid.
Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler faux. Fourni exclusivement à titre d’illustration. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent en aucune manière un conseil en investissement.
Pas encore client(e) ? Restez néanmoins informé(e) de nos opportunités d’investissement ainsi que des nouveautés au sein de nos services pour vos placements.
Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.
27 septembre 2023
6 octobre 2023
1. Les obligations 'Investment Grade' sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme robuste. Elles ont une notation allant de AAA à BBB- chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Plus la notation est élevée, plus la probabilité que l'investisseur soit remboursé par l’émetteur à l'échéance finale (sauf en cas de faillite) est grande.
2. Source : Bloomberg.
3. Les obligations 'Non-Investment Grade' (High Yield) sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme beaucoup plus risquée. Elles ont une notation comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Comme le risque de défaut de paiement des émetteurs High Yield est sensiblement plus élevé, elles offrent un rendement potentiel plus élevé que les obligations 'Investment Grade'.