Rédigé par
Stefan Köhling
Investment Strategist Europe
La réunion de décembre de la Banque centrale européenne (BCE) était très attendue. Bien qu'elle ait apporté peu de surprises, trois changements principaux ont été annoncés.
En outre, la BCE a souligné l'incertitude que représente la propagation du variant omicron du coronavirus.
Les marchés obligataires ont réagi négativement en raison de la perspective d'une baisse future des achats d'obligations et de l'anticipation d'une inflation plus élevée. Les rendements des emprunts d'État italiens à 10 ans ont augmenté d'environ 5 points de base à 0,97% à la fin de la conférence de presse, tandis que ceux des Bunds allemands sont remontés à -0,35% (+2 bps).
L'euro s'est également apprécié à l'issue de la conférence de presse. Le taux de change EUR/USD se situait à 1,135 (+0,5%). De son côté, l'indice Euro Stoxx 50 a été peu affecté par la décision de la BCE.
La BCE a annoncé comme prévu la fin prochaine du PEPP lors de sa réunion de décembre et a donc laissé entrevoir une réduction des achats d'obligations en 2022. Dans son message, la BCE reste toutefois très expansionniste par rapport aux autres banques centrales. Lors de la conférence de presse, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a souligné les différences entre la BCE et les autres zones monétaires, où les achats d'obligations ont déjà été réduits de façon beaucoup plus marquée, et où de premières hausses des taux d'intérêt ont été mises en œuvre. La zone euro se trouve à un stade différent du cycle économique et il y a moins de stimulus budgétaire. Au vu de ces différences, une politique monétaire différente est appropriée.
Christine Lagarde a également expliqué que les effets de base, la hausse des prix de l'énergie et la modification des habitudes de consommation, qui ont entraîné un déséquilibre entre l'offre et la demande, ainsi que les problèmes de chaînes d'approvisionnement, sont toujours considérés comme les principaux moteurs de la hausse de l'inflation. Selon la BCE, ces effets devraient toutefois s'estomper dans le courant de l'année prochaine. À moyen terme, la BCE continue d’anticiper une inflation inférieure à l'objectif de 2% qu'elle s'est fixée. Néanmoins, les prévisions d’inflation pour 2023 et 2024 ne sont que légèrement inférieures à cet objectif. Si, contrairement aux prévisions, des taux d'inflation plus élevés se matérialisent à l'avenir, la BCE pourrait être contrainte d'intervenir plus fortement.
En résumé, on peut donc dire que la BCE a également amorcé un revirement de sa politique monétaire. Toutefois, elle reste beaucoup plus prudente que les autres banques centrales dans le rythme auquel elle réduit le soutien monétaire. Pour les investisseurs, cette réunion a été une nouvelle confirmation que la BCE va probablement continuer à mener une politique monétaire accommodante et donc favorable aux marchés au cours de l'année à venir. Un véritable retournement des taux d'intérêt n'est pas en vue, contrairement aux États-Unis. Les taux obligataires dans la zone euro ne devraient donc augmenter que progressivement par rapport aux niveaux actuels.
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