Semestre faste pour Wall Street et l’Europe boursière

Marchés

Semestre faste pour Wall Street et l’Europe boursière

05 juillet 2021 - Lu en 2 min 30

Rédigé par

David Ghezal
Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés boursiers ont mis à profit le trimestre écoulé pour accentuer leurs gains depuis le début de l’année.
  • Au vu de la situation pandémique et du parcours remarquable des bourses depuis plus d’un an, la probabilité d’assister à une baisse des cours a augmenté et les gains futurs s’annoncent plus modérés.
  • Alors que les yeux des opérateurs de marché sont rivés sur la Fed, le contexte macroéconomique actuel reste peu propice pour les marchés obligataires.

Les marchés boursiers ont mis à profit le trimestre écoulé pour accentuer leurs gains depuis le début de l’année. Ils ont notamment été encouragés par les progrès continus dans le déploiement des vaccins, la diminution des nouveaux cas de coronavirus malgré certains «hotspots» et des indicateurs confirmant une reprise économique solide. Ces éléments ont largement contribué à l’optimisme ambiant, même si la menace constituée par le variant delta et le ton plus ferme de la Réserve fédérale (Fed) en juin ont provoqué des remous sur des secteurs sensibles à la réouverture des économies en fin de trimestre.

Un bilan boursier robuste

Les bourses des marchés développés peuvent se targuer d’afficher un bilan robuste.

  • Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a bondi de 8,2% entre avril et juin et affiche un gain de plus de 14% depuis le 1er janvier.
  • En Europe, l’indice Stoxx Europe 600 a pour sa part pris 5,4%, et porté sa progression annuelle à 13,5%.
  • Malgré un printemps porteur, les marchés émergents restent quant à eux à la traîne avec une hausse de 6,5% à mi-2021.
  • Sur les marchés obligataires, les bons du Trésor US (+1,8%) ont bien mieux tenu la distance que les emprunts d’Etat de la zone euro (-0,7%) au 2e trimestre mais tous deux s’inscrivent cependant en recul depuis le début de l’année.
  • De leur côté, toutes les catégories dynamiques - en ce compris la dette émergente - ont profité de l’appétit pour le risque pour gagner du terrain au 2e trimestre. Néanmoins, seules les obligations spéculatives enregistrent un gain annuel (+3,6% en USD).
  • Enfin, parmi les matières premières, on retiendra surtout la performance détonante du pétrole (+24,2% sur les 3 derniers mois, + 51,4% sur le semestre écoulé pour le WTI). A contrario, malgré un gain trimestriel décent de 3,7%, l’or reste toujours franchement dans le rouge cette année (-6,8%).

Les yeux rivés sur la Fed

Les marchés garderont les yeux rivés sur les moindres faits et gestes de la Réserve fédérale (Fed) afin d’y voir plus clair concernant le calendrier de réduction des achats d’actifs (‘tapering’). Les prochaines données relatives à l’inflation et à l’emploi US revêtiront à ce titre une importance cruciale.

Le contexte de taux d’intérêt réels négatifs devrait continuer à soutenir les marchés boursiers. Cela dit, nous ne voyons pas de marge pour une augmentation des multiples de valorisation (= rapports cours/bénéfices) aux niveaux actuels et ce sont les bénéfices qui devraient être le principal de moteur de performance. Par conséquent, il faudra impérativement que les résultats trimestriels à venir soient convaincants et rassurent les investisseurs quant à la marche des affaires des entreprises.

Enfin, malgré l’amélioration de la situation sanitaire, la crise du coronavirus n’est pas finie. Il convient notamment de rester attentif à l’évolution des variants et à leur impact sur le processus de réouverture des économies.

Les gains boursiers futurs s’annoncent plus modérés

Au vu de ces éléments et du parcours remarquable des bourses depuis le printemps de l’année passée, la probabilité d’assister à une baisse des cours a augmenté. Les gains futurs s’annoncent aussi plus modérés. Nous restons cependant d’avis que les périodes de turbulences seraient des opportunités de renforcer son exposition en actions.

A ce stade, une stratégie hybride nous semble appropriée et permet aussi de gérer en partie les risques liés à la rotation sectorielle sur les marchés. Elle repose d’une part sur la croissance de qualité offerte par la technologie, qui continue à profiter de l’essor de l’économie digitale, et par les soins de santé, dont les valorisations et le caractère défensif sont attrayants. D’autre part, elle inclut également des segments plus cycliques pour profiter de la reflation en cours, via par exemple les petites et moyennes capitalisations boursières en Europe et le secteur financier.

Contexte peu porteur pour les obligations…

Le contexte macroéconomique actuel reste peu propice pour les marchés obligataires. Bien que nous anticipions seulement une remontée limitée des taux obligataires à moyen terme, cette évolution devrait néanmoins peser sur l’évolution des cours des emprunts d’Etat (Bons du Trésor US, Bunds allemands et satellites). Si des opportunités existent ailleurs dans l’univers obligataire, l’obtention de rendements obligataires positifs convenables n’est cependant pas une sinécure et implique toujours d’accepter de prendre certains risques.

Privilégier les obligations spéculatives et émergentes, en étant sélectif

Cela dit, la recherche de rendements plus élevés doit rester disciplinée et nécessite de faire son devoir, en veillant notamment à une diversification judicieuse et en restant sélectif en termes de qualité de crédit et de duration. Les obligations spéculatives et la dette émergente restent à ce titre des pistes intéressantes. Les obligations spéculatives devraient notamment continuer à bénéficier du redressement de la conjoncture et de la diminution des taux de défaut de paiement de part et d’autre de l’Atlantique.

Certains fondamentaux positifs suggèrent également une diminution supplémentaire des primes de risque (spreads) sur les obligations des marchés émergents, à la fois pour les obligations d’entreprises et les obligations souveraines. Des épisodes de volatilité, liés par exemple à la perspective d’un ‘tapering’ de la Fed ou à une résurgence du coronavirus, ne sont certes pas à exclure. Mais ils devraient être gérables et ces deux segments obligataires de prédilection devraient demeurer des sources de portage attrayantes dans un contexte de taux toujours bas.

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