Les résultats d’entreprises au 3e trimestre soutiennent toujours les marchés

Marchés

Les résultats d’entreprises au 3e trimestre soutiennent toujours les marchés

19 novembre 2021 - Lu en 4 min

Rédigé par

Wim D'Haese
Head Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés boursiers ont fortement rebondi après leur repli de septembre et ont atteint de nouveaux sommets historiques.
  • La croissance des bénéfices du 3e trimestre a été globalement solide aux États-Unis et en Europe, mais la marge bénéficiaire nette du S&P 500 a peut-être atteint un pic au 2e trimestre.
  • Les marchés d’actions devraient rester soutenus par une croissance bénéficiaire saine dans une perspective historique. 

D'un repli vers de nouveaux sommets historiques

Le mois d’octobre s’est avéré être un mois solide pour les marchés boursiers qui ont connu un rebond continu après leur accès de faiblesse en septembre. L’indice S&P 500 a affiché un rendement total de 7% en octobre, soit sa meilleure performance mensuelle en 2021 jusqu'à présent. 

Les bénéfices solides du 3e trimestre par rapport à des attentes plutôt modérées avant la saison des résultats semblent avoir renforcé le sentiment des investisseurs en actions. Et l'annonce par la Réserve fédérale (Fed) du début de son programme de réduction d’achats d'actifs (‘tapering’) a été également bien accueillie par les marchés. 

Réveil des pressions inflationnistes

Dans ce contexte, plusieurs indices des marchés développés ont atteint de nouveaux sommets historiques, notamment l'indice S&P 500 (+28,1% sur la base du rendement total depuis le début de l'année), le NASDAQ Composite (+25,8%), l'indice STOXX Europe 600 (+23,4%), le MSCI World (+22,9%), le Dow Jones (+22%) ou encore le DAX (+16,9 %). 

Cela a été un thème récurrent tout au long de l’année mais, au niveau sectoriel, l'énergie continue de bénéficier de la hausse des prix de l’énergie. Le pétrole WTI affiche maintenant un gain de +76,7% depuis le début de l'année, la dernière hausse étant en partie imputable à l’envolée des prix du gaz naturel ces derniers mois, qui a stimulé la demande de pétrole brut par effets de substitution. Néanmoins, il convient de souligner que les augmentations des prix des matières premières ont été généralisées. Elles ont alimenté les pressions et les craintes inflationnistes dans le monde entier, les anticipations d'inflation atteignant des sommets pluriannuels. 

Les actions des secteurs IT, financier et de croissance en profitent

Alors que le secteur financier - et les banques en particulier - a continué de profiter de la hausse des taux obligataires, la technologie et l'ensemble des valeurs de croissance de qualité ont récemment gagné du terrain en raison des préoccupations liées à la croissance économique. Par conséquent, les indices MSCI World Financials et IT ont gagné +6,1% / +7,5% en octobre et ont maintenant porté leurs gains à +28,3% / +27% sur l'ensemble de l'année (voir graphique 1). 

Par ailleurs, la disparité entre la performance relative des banques et les anticipations d’inflation reste importante. Ceci pourrait se traduire par une nouvelle hausse pour l'ensemble du secteur financier, les banques représentant de loin le plus gros poids du secteur. En outre, la valorisation relative des banques reste également attractive étant donné que l’indice MSCI World Banks se négocie actuellement avec une décote de 47% par rapport au marché dans son ensemble, contre une décote moyenne de 31% sur 10 ans. 

Les résultats du 3e trimestre aux États-Unis aidés par la diminution des provisions des banques

Les bénéfices ont continué à surpasser les attentes du marché des deux côtés de l'Atlantique au 3e trimestre 2021. De fait, 81% des entreprises du S&P 500 et 59% des entreprises du STOXX Europe 600 ont publié des bénéfices meilleurs que prévu, des pourcentages supérieurs aux moyennes à long terme respectives de 76% et 52%. Il convient de noter que les résultats meilleurs que prévu aux USA sont en bonne partie dus à la baisse des provisions pour mauvaises créances des banques. Si l'on exclut ces éléments extraordinaires, les surprises positives pour le S&P 500 auraient été beaucoup plus proches de la moyenne historique.

Bénéfices des entreprises en hausse

La croissance des bénéfices combinée (réalisée et attendue) indique une progression de +39,1% des bénéfices du S&P 500 au 3e trimestre, avec des revenus en hausse de 17,3%. Tous les secteurs devraient en outre afficher une croissance positive de leurs bénéfices en glissement annuel (par rapport au 3e trimestre 2020). En Europe, les bénéfices du 3e trimestre du STOXX Europe 600 devrait pour leur part progresser de +60,7% en glissement annuel - pour des revenus en hausse de +12,3%. 

Pour l'ensemble de l'année, les estimations du consensus indiquent à présent que le bénéfice par action (bpa) 2021 augmentera de +44,6 % (S&P 500) / +60,0 % (STOXX Europe 600) par rapport à 2020. Il est encourageant de constater que la part des entreprises du S&P 500 qui révisent à la hausse leurs prévisions pour l’ensemble de l'année est proche des niveaux les plus élevés de la décennie. La croissance des bénéfices en 2022 devrait s'établir à respectivement +8,6% / +8,0%. 

Les actions restent bien soutenues par les fondamentaux

Alors que nous commençons à voir de plus en plus d'entreprises confrontées à des retards de livraison, des pénuries de main-d'œuvre et une augmentation des coûts, les résultats du 3e trimestre ont montré des marges généralement saines mais avec des disparités sectorielles et régionales. Ceci reflète dans une certaine mesure les stades différents du cycle économique aux États-Unis et en Europe. Contrairement à l'indice STOXX Europe 600, pour lequel les prévisions indiquent encore des marges croissantes, la marge bénéficiaire nette du S&P 500 a probablement atteint un sommet au 2e trimestre 2021.

Les entreprises parviennent à répercuter la hausse de leurs coûts


Néanmoins, la marge dégagée au 3e trimestre reste bien supérieure à sa moyenne sur 5 ans, une situation qui est également observée pour les onze secteurs de l’indice S&P 500. Cette situation suggère que les entreprises de nombreux secteurs sont en mesure de répercuter les hausses des coûts d'approvisionnement et d’autres perturbations sur le consommateur. Certes, une résolution rapide des problèmes de pénurie semble peu probable mais les commentaires assez optimistes en termes de demande des utilisateurs finaux suggèrent que les entreprises pourraient rester dans une bonne position de fixation du prix pendant un certain temps.


Ce constat se reflète également dans les attentes du marché au sens large qui laissent entrevoir des marges plus élevées pour le MSCI World, avec des prévisions de marges à moyen terme toujours en hausse. Cette hausse des attentes en matière de rentabilité n'a toutefois pas permis d'éviter l'inversion de la tendance estivale de révision des bénéfices, le ratio de révision net des bénéfices ayant baissé par rapport à ses sommets pluriannuels. Nonobstant, les actions devraient rester soutenues par une croissance saine des bénéfices dans une perspective historique (voir graphique 2). En outre, les taux d’intérêt réels ont également baissé récemment, ce qui constitue un autre facteur de soutien pour les marchés d'actions. 

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1 Le terme "fonds" est l'appellation commune pour les Organismes de Placements Collectifs (OPC). Les OPC sont soit des OPCVM soit des OPCA; ils existent sous la forme d'une société d'investissement (SICAV) ou d'un fonds commun de placement (FCP). Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.