En résumé
- Les marchés financiers ont connu un 3e trimestre empreint de nervosité, ponctué par un mois de septembre médiocre justifiant pleinement sa réputation de plus mauvais mois de l’année.
- Les obligations d’entreprises Investment Grade1, qui combinent bonne qualité de crédit et rendements potentiels attractifs, offrent de nombreuses possibilités de diversification de la poche obligataire et restent selon nous la catégorie la plus séduisante.
- Nous recommandons de rester investi en actions et voyons plutôt la correction boursière en cours comme une opportunité d’achat. A moyen terme, nous privilégions le marché d’actions européen en raison de ses valorisations plus attrayantes.
Les marchés financiers ont connu un 3e trimestre empreint de nervosité, ponctué par un mois de septembre médiocre et qui a pleinement justifié sa réputation de plus mauvais mois de l’année. Plus que les signes de ralentissement de l’économie en zone euro et en Chine, ainsi que les tensions géopolitiques persistantes, c’est surtout la prise de conscience croissante que les taux d’intérêt directeurs des banques centrales vont rester à des niveaux plus élevés plus longtemps que prévu (« higher for longer ») pour dompter l’inflation qui ont pesé sur le sentiment de marché. De même, la plus forte hausse trimestrielle des prix du pétrole (+27% pour le baril de Brent en 3 mois) depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en raison du déséquilibre entre l’offre et la demande de brut a refroidi les ardeurs de nombreux investisseurs.
Dans ce contexte, le principal fait marquant ont été les ventes massives (« sell-off ») sur les marchés des emprunts d’Etat, qui ont fait grimper les rendements à des sommets pluriannuels. Le taux américain à 10 ans s’est envolé de plus de 70 bps et a atteint un niveau inédit (4,57%) depuis 2007 tandis que le taux allemand à 10 ans (+45 bps) a retrouvé un plus haut niveau (2,84%) depuis 2011. Résultat : les bons du Trésor US et les emprunts d’Etat de la zone euro ont cédé respectivement 3% et 2,5% sur le trimestre écoulé. Cette évolution a logiquement mis les autres segments obligataires sous pression même si le sell-off moins marqué de ce côté de l’Atlantique a cependant permis aux obligations d’entreprises Investment Grade en euros de conserver quelques gains.
De leur côté, les marchés boursiers ont aussi affiché un bilan trimestriel largement négatif. A Wall Street, l’indice S&P 500 a lâché 3,7% et l’indice Nasdaq 4,1%. En Europe, l’indice Stoxx Europe 600 a reculé de 2,5%. Les bourses d’Amsterdam (AEX -5,8%) et de Francfort (DAX -4,7%) ont été les plus malmenées. L’indice MSCI Emerging Markets a pour sa part cédé 3,7%. Au terme de ce trimestre chahuté, les bourses des marchés développés et les obligations du secteur privé restent cependant dans le vert depuis le début de l’année, tandis que les emprunts d’Etat s’inscrivent à nouveau en repli sur base annuelle.
Focus sur les obligations d’entreprises Investment Grade
Les obligations restent notre classe d’actifs favorite dans l’environnement actuel. La très forte remontée récente des rendements obligataires dans le sillage des commentaires restrictifs de la Fed et de la BCE après leurs dernières réunions a encore renforcé leur attrait relatif. Nous pensons également que ce mouvement offre aux investisseurs des opportunités de verrouiller ces niveaux de rendements plus élevés sur des maturités plus longues.
Les obligations d’entreprises Investment Grade, qui combinent bonne qualité de crédit et rendements potentiels attractifs, offrent de nombreuses possibilités de diversification de la poche obligataire et restent selon nous la catégorie la plus séduisante. Les fondamentaux de la majorité des entreprises restent sains et, au-delà de la volatilité actuelle, ils devraient favoriser une diminution des spreads de crédit à moyen terme. De plus, les taux de défaut de paiement dans ce segment sont très faibles dans une perspective historique. De fait, le segment de solvabilité le plus bas, avec une notation BBB- chez Standard & Poor’s et Fitch, et Baa3 chez Moody’s, a affiché un taux de défaut annuel inférieur à 0,3% depuis 2000. Les obligations High Yield2 offrent des rendements qui ne passent pas inaperçus mais les risques sont à l’avenant. Les difficultés des émetteurs les plus vulnérables à se refinancer à des taux plus élevés et l’augmentation attendue des taux de défaut dans un avenir prévisible font néanmoins qu’il reste selon nous prématuré d’investir activement dans ce segment et nous incitent toujours à une certaine prudence.
Volatilité des marchés boursiers
Les marchés boursiers devraient rester volatils en l’absence d’une accalmie sur le front des taux obligataires, en particulier des taux réels (taux nominaux - inflation). Cela dit, après la forte révision à la hausse des attentes concernant la trajectoire des taux directeurs, la politique monétaire future des banques centrales semble désormais être intégrée de manière plus réaliste qu’au début du trimestre écoulé. Néanmoins, des données meilleures que prévu aux Etats-Unis, notamment concernant le marché de l’emploi, restent susceptibles d’alimenter la nervosité ambiante (« good news is bad news ») car elles renforceraient la probabilité de voir la Fed durcir encore davantage sa politique monétaire. Outre ces considérations, la saison des résultats trimestriels devrait également rythmer l’évolution des marchés dans les semaines à venir. A ce titre, les marchés seront surtout attentifs à l’orientation des marges bénéficiaires et aux guidances des entreprises pour l’activité future.
Conclusion
Bien qu’il convient d’avancer ses pions avec prudence sur l’échiquier boursier, nous restons positifs sur les perspectives des marchés d’actions qui, si nos prévisions sont vérifiées, recèlent un potentiel de hausse modéré sur un horizon de 12 mois. Nous recommandons par conséquent de rester investi sur les marchés et considérons plutôt la correction en cours comme une opportunité d’achat. Sur le plan régional, l’Europe conserve notre préférence par rapport aux Etats-Unis. Le marché boursier américain et son important secteur technologique pourraient se montrer plus résilients dans un contexte de ralentissement de la croissance mais les valorisations tendues reflètent déjà le rebond attendu des bénéfices l’an prochain. A moyen terme, nous privilégions le marché d’actions européen en raison de ses valorisations plus attrayantes et d’un rendement de dividende plus élevé. L’Asie reste notre région préférée parmi les marchés d’actions émergents.
Les produits d’investissement sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et l’investisseur peut ne pas récupérer le montant de son investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID. À cet égard, davantage d’informations sur deutschebank.be/financialid.
Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler faux. Fourni exclusivement à titre d’illustration. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent en aucune manière un conseil en investissement.
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27 septembre 2023
Pic des taux d'intérêt ? Un moment propice pour investir en obligations ?
1. Les obligations 'Investment Grade' sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme robuste. Elles ont une notation allant de AAA à BBB- chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Plus la notation est élevée, plus la probabilité que l'investisseur soit remboursé par l’émetteur à l'échéance finale (sauf en cas de faillite) est grande.
2. Les obligations 'Non-Investment Grade' (High Yield) sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme beaucoup plus risquée. Elles ont une notation comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Comme le risque de défaut de paiement des émetteurs High Yield est sensiblement plus élevé, elles offrent un rendement potentiel plus élevé que les obligations 'Investment Grade'.