Le rallye boursier peut-il se poursuivre ?

Marchés & Investissements - 5 mai 2023

Le rallye boursier peut-il se poursuivre ?

Rédigé par David Ghezal - Senior Investment Strategist

En résumé :
  • Le mois d’avril a été relativement calme sur les marchés financiers, avec des variations d’ampleur modérée pour les principales classes d’actifs hors matières premières.
  • Le vert a été la couleur dominante sur les marchés boursiers mais les gains mensuels n’ont pas été spectaculaires.
  • Nous recommandons un bon équilibre entre les actions de valeur et les actions de croissance, et confirmons notre préférence pour les obligations d’entreprises de bonne qualité.

Un mois d’avril relativement calme

Le mois d’avril a été relativement calme sur les marchés financiers, avec des variations d’ampleur modérée pour les principales classes d’actifs hors matières premières. De fait, la volatilité est retombée de plusieurs crans, et ce tant sur les marchés obligataires que sur les marchés boursiers, où l’indice VIX (indice mesurant la volatilité implicite du S&P 500) a par exemple atteint son plus bas niveau depuis près d’un an et demi.

Plusieurs faits marquants sont à relever

Les attentes d’une nouvelle hausse de taux de la Réserve fédérale (Fed) et de la Banque centrale européenne (BCE) se sont progressivement renforcées en cours de mois en raison de la persistance des pressions inflationnistes. Par ailleurs, nous avons pu observer les premiers signes d’inquiétude du marché concernant le plafond de la dette US et la capacité des Républicains et des Démocrates à trouver un accord à temps pour éviter une cessation de paiement. De même, bien qu’elle n'ait fait que temporairement grimper les cours du pétrole, la décision surprise de l’OPEP+ de réduire sa production de brut de plus de 1 million de barils par jour a envoyé un signal fort sur les intentions du cartel. Du côté des nouvelles plus encourageantes, on citera le net rebond de l’économie chinoise au 1er trimestre (+4,5%) et des résultats trimestriels meilleurs que prévu, notamment pour les géants du secteur technologique.

Sauf exception, le vert a été la couleur dominante sur les marchés boursiers mais les gains mensuels n’ont pas été spectaculaires. L’indice Stoxx Europe 600 a avancé de 1,9% tandis que l’indice S&P 500 a progressé de 1,5%. Les marchés émergents n’ont pour leur part pas pu accrocher le bon wagon et ont fini en baisse de 1,3%. Du côté obligataire, les emprunts d’Etat ont fini en ordre dispersé, les bons du Trésor US (+0,5%) surperformant les emprunts d’Etat de la zone euro (-0,1%). Les obligations d’entreprises ont généralement engrangé des performances positives, comprises entre 0,7% pour les obligations Investment Grade et 1% pour les obligations spéculatives.

En quête des signaux de la Fed

Les marchés d’actions développés ont enregistré de belles progressions depuis le début de l’année et beaucoup de bonnes nouvelles semblent déjà reflétées dans les cours. En l’absence de nouveaux catalyseurs positifs, leur potentiel de hausse apparaît limité et plusieurs éléments sont susceptibles d’engendrer un regain de turbulences ces prochaines semaines. A ce titre, les marchés continueront à guetter le moindre signal de la Fed pointant vers une pause dans le cycle de resserrement monétaire et confortant ou pas leur scénario de premières baisses de taux d’ici la fin de l’année (cf. écart important entre les attentes des marchés et la posture restrictive de la Fed face à l’inflation élevée).

Le dossier du plafond de la dette US devrait également rester une source de préoccupation majeure tant qu’une solution n’est pas trouvée pour sortir de l’impasse. Par ailleurs, la faillite récente de First Republic Bank, la 2e plus importante faillite bancaire de l’histoire des Etats-Unis, risque de maintenir en particulier les banques régionales US sous pression et d’apporter son lot de volatilité, même si les craintes d’une crise systémique sont selon nous non fondées.

Les résultats trimestriels sous la loupe

Enfin, la saison des résultats trimestriels, qui a jusqu’à présent vu une majorité d’entreprises battre les attentes des analystes, continuera également à retenir l’attention des investisseurs. Elle permettra de savoir dans quelle mesure les marges bénéficiaires sont érodées par la modération de la demande et la hausse des coûts de production et de voir si la croissance des bénéfices relativement stable anticipée pour l’ensemble de l’année 2023 est réaliste.

Une stratégie hybride pour un bon équilibre

Dans cet environnement de marché exigeant, nous n’affichons pas de préférence marquée pour un style d’investissement en particulier. Nous privilégions une stratégie hybride qui combine des actions de valeur, telles que les banques en Europe dont la décote de valorisation par rapport à l’ensemble du marché s’est encore accentuée, et des actions de croissance de qualité, que l’on retrouve notamment dans les secteurs de la technologie et des soins de santé. L’Europe reste notre région favorite pour des raisons liées entre autres aux bons fondamentaux (résilience de l’économie domestique et exposition à la Chine) et aux valorisations intéressantes.

Les obligations d’entreprises Investment Grade offrent le meilleur rapport rendement-risque

Les hausses historiques des taux d’intérêt opérées par les grandes banques centrales pour contrer l’envolée de l’inflation ont contribué à la normalisation des taux obligataires depuis l’an dernier. Cette évolution a considérablement élargi le champ des opportunités disponibles et offre toujours la possibilité de verrouiller des rendements attractifs sans pour autant prendre des risques excessifs. A cet égard, nos convictions n’ont pas fondamentalement changé et nous pensons que les obligations d’entreprises Investment Grade - en ce compris les obligations Senior d’émetteurs financiers bien capitalisés et bien réglementés - offrent le meilleur rapport rendement-risque au sein de l’univers obligataire.

D’une part, il faut remonter plus de 10 ans en arrière pour retrouver une trace de rendements équivalents aux rendements actuels dans ce segment. D’autre part, les spreads de crédit (=primes de risques) intègrent un scénario de taux de défaut très largement supérieur au pire taux de défaut observé dans une perspective historique. Ils rémunèrent par conséquent largement les risques encourus alors que le profil de crédit de la plupart des émetteurs reste solide. Cela dit, il reste impératif de faire son devoir et de rester sélectif dans ses choix.

Nous recommandons de limiter son exposition aux obligations spéculatives qui sont plus susceptibles de connaître des difficultés dans un contexte de récession potentielle et d’augmentation sensible des coûts de financement. Nous continuons à privilégier les obligations des marchés émergents parmi les segments obligataires plus risqués.

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