USA : un pas en arrière, deux en avant ?
Avec une croissance de 3% sur base annuelle durant le second trimestre, l’économie américaine continue à se développer à un rythme soutenu. Cette bonne santé est surtout à mettre à l’actif des consommateurs, qui n’hésitent pas à délier les cordons de la bourse. Nous nous attendons à ce que cette croissance marque une pause pendant un certain temps, avant de reprendre progressivement. Pour soutenir ce nouvel élan de croissance, nous tablons sur une forte consommation des ménages, la poursuite des investissements des entreprises, ainsi qu’une augmentation des dépenses publiques. Pour l’ensemble de l’année 2024, nous anticipons une croissance du PIB de 2,4%. Pour 2025, nous pensons que l’économie US pourrait croître de 1,7%.
Après une résurgence au premier trimestre, l’inflation a commencé à ralentir, et est même passée sous la barre des 3% en juillet. Depuis quelques mois, l’inflation est en net recul. Pour l’ensemble de l’année 2025, nous anticipons un taux d’inflation moyen de 2,3%. Dans l’intervalle, la banque centrale américaine (Fed) a baissé une première fois son taux directeur de 50 points de base. Pour la fin septembre 2025, nous pensons que quatre baisses supplémentaires de 25 points de base auront lieu. Parmi les facteurs qui pourraient ralentir ce processus, citons le déficit public et la reprise de l’économie en 2025, qui sont susceptibles de contribuer au maintien des taux directeurs à un niveau élevé.
Zone euro : le chaud et le froid
Dans la zone euro, le PIB réel a progressé de 0,2% au deuxième trimestre (contre 0,3% au premier trimestre – en glissement trimestriel). Si l’on en croit les indicateurs, l’économie européenne n’a pas encore réellement amorcé sa reprise. Par ailleurs, le chômage a reculé à 6,4% en juillet, soit son niveau le plus bas depuis le début de cette statistique (au milieu des années 1990). Compte tenu de cette évolution, nous nous attendons à ce que la consommation des ménages soutienne la croissance économique dans cette région du monde. Nous pensons que le PIB de la zone euro progressera de 0,7% en 2024 et de 1% en 2025, ce qui reste relativement modeste.
En août, l’inflation a marqué le pas à 2,2%, son niveau le plus bas des trois dernières années. Les salaires ont augmenté moins vite, de sorte que la pression inflationniste potentielle résultant de l’augmentation des loyers réels a diminué. Nous nous attendons à ce que l’inflation oscille autour de 2,3% l’année prochaine. En conséquence, nous pensons que la Banque centrale européenne (BCE) continuera à réduire graduellement son taux directeur, pour le stabiliser à 2,5%.
Japon : la reprise
Au Japon, l’évolution du PIB est passée de -0,6% au premier trimestre à +0,8% au second (en glissement trimestriel). La consommation des ménages – qui représente plus de la moitié de l’économie – a progressé pour la première fois depuis cinq trimestres, et ce après que les négociations salariales aient accouché de la plus forte hausse des salaires depuis plus de 30 ans.
L’inflation s’est montée à 2,8% en juillet, et ce pour le troisième mois d’affilée. Pour 2025, nous anticipons une inflation et une croissance du PIB modérées, respectivement de 2% et 1,2%. Quant aux taux directeurs de la Bank of Japan, ils pourraient remonter prudemment au cours des douze prochains mois, de leur niveau actuel de 0,25% à 0,75%.
Chine : des fissures dans les fondations
En Chine, l’économie a progressé de 4,7% au cours du deuxième trimestre (en glissement annuel), soit moins que les 5,3% du premier trimestre. L’économie reste solide en général, mais présente çà et là quelques fissures. La progression des ventes au détail s’est fixée en juillet à 2,7% (en glissement annuel), un faible niveau par rapport à la croissance à deux chiffres durant les 15 années qui ont précédé la pandémie. Nous anticipons une croissance de 4,8% du PIB en 2024 et de 4,4% en 2025, ainsi qu’une inflation moyenne de 1,7% en 2025.