Fin d’été difficile pour les marchés financiers

Marchés & Investissements - 5 avril 2024

Des performances cinq étoiles pour les marchés boursiers

Rédigé par David Ghezal - Senior Investment Strategist

En résumé :
  • Portés par des vents arrière, les marchés boursiers ont profité de l’optimisme ambiant pour atteindre de nouveaux sommets historiques.
  • Bien qu’une saine consolidation ne soit pas à écarter, les perspectives restent favorables pour les marchés d’actions, où nous mettons l’accent sur les marchés développés.
  • Nous réitérons notre préférence pour les obligations d’entreprises Investment Grade1, notamment celles libellées en euros.

Des records à la pelle pour les marchés boursiers

Les espoirs croissants d’assister à un atterrissage économique en douceur, alimentés par des données meilleures que prévu de part et d’autre de l’Atlantique, l’enthousiasme continu pour l’intelligence artificielle (IA) et la perspective de voir les banques centrales pivoter vers une politique monétaire moins restrictive mi-2024 ont donné des ailes aux marchés d’actions lors du trimestre écoulé.

De New York à Tokyo, en passant par Francfort et Paris, les principales places financières ont profité de cette conjonction d’éléments favorables pour poursuivre leur chasse aux records et atteindre des sommets historiques. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 - bien aidé par la bonne tenue de son imposant secteur technologique - a bondi de 10,2% et signé au passage son meilleur 1er trimestre depuis 2019.

En Europe, l’Euro Stoxx 50 (+12,4%) et le Stoxx Europe 600 (+7%) ont également adopté une tendance résolument haussière et clôturé eux aussi à des niveaux inédits. La meilleure performance est cependant à mettre à l’actif du marché boursier japonais, qui a bien digéré la décision historique de la Banque du Japon de tourner la page des taux d’intérêt négatifs. De fait, l’indice Nikkei (+20,6%) a engrangé sa plus forte hausse depuis le 2e trimestre 2009, et s’est ainsi hissé au-dessus de son précédent record de 19892.

Trimestre moins porteur pour les marchés obligataires

Comparé aux performances exceptionnelles des bourses, les marchés obligataires ont connu un trimestre nettement moins porteur. L’inflation persistante et la solidité de l’économie, surtout aux Etats-Unis, ont conduit les investisseurs à reporter à juin leurs attentes concernant la première baisse de taux et à anticiper un cycle de baisse des taux plus modéré. Dans ce contexte, les rendements obligataires ont repris de la hauteur un peu partout et tant les bons du Trésor US (-1%) que les emprunts d’Etat de la zone euro (-0,6%) ont logiquement cédé du terrain. Le regain d’appétit pour le risque des investisseurs a cependant soutenu les segments obligataires plus dynamiques. Les obligations d’entreprises Investment Grade (+0,4%) et les obligations High Yield3 (+1,5%) en ont profité pour surperformer les emprunts d’Etat.

Tendance haussière pour les matières premières

Du côté des matières premières, on notera aussi le bond de plus de 13% du pétrole Brent, soutenu par la fermeté de la conjoncture et l’instabilité géopolitique, ainsi que la hausse de 8,1% de l’or, qui a dépassé pour la première fois le cap de 2.200 dollars l’once.

Perspectives favorables pour les marchés boursiers

Les perspectives restent globalement favorables pour les marchés d’actions. D’une part, la croissance mondiale est résiliente malgré les ratés du moteur chinois et les marchés de l’emploi restent robustes. D’autre part, la diminution lente mais régulière de l’inflation devrait permettre à la Réserve fédérale (Fed) et à la Banque centrale européenne (BCE) d’initier leur cycle de baisse des taux mi-2024. En outre, contrairement à la situation qui prévalait en début d’année, les vues des marchés et des banques centrales sur la trajectoire probable des taux d’intérêt sont désormais relativement bien alignées. Enfin, nous pensons que la croissance des bénéfices devrait être au rendez-vous cette année (8% aux Etats-Unis, un peu moins en Europe et même plus de 10% en Asie).

Préférence pour les marchés d’actions développés

Une consolidation saine ne peut cependant pas être exclue après plusieurs mois sans recul notable et avec certains signes d'exubérance des marchés. Néanmoins, cela ne devrait pas remettre en cause la tendance positive. Selon nous, les fondamentaux restent bons et une baisse de cours significative offrirait une opportunité pour augmenter son exposition aux actions. A ce titre, nous continuons à mettre l’accent sur les marchés développés. Le marché boursier américain est fortement valorisé mais une prime semble justifiée tant que le secteur technologique affiche une croissance structurelle élevée et confirme sa forte rentabilité. L’Europe boursière offre également de nombreuses possibilités, par exemple du côté des secteurs de la consommation et de l’industrie, ainsi que des valeurs financières. De plus, les valorisations y apparaissent toujours bon marché. Du côté des marchés émergents, l’Asie reste notre région favorite même si la Chine reste à la traîne.

Les marchés obligataires ne manquent pas d’opportunités, focus sur la qualité

Les tensions sur les taux obligataires depuis le début de l’année ont augmenté l’attrait relatif des obligations pour les investisseurs. Bien que le cycle d’assouplissement monétaire ait été différé en raison d’une inflation tenace, il n’est pas pour autant annulé et les baisses de taux attendues de la Fed et de la BCE devraient avoir un impact positif sur les cours des obligations. Par conséquent, le moment reste opportun pour renforcer la partie obligataire des portefeuilles.

Nous réitérons notre préférence pour les obligations d’entreprises Investment Grade

Nous réitérons notre préférence pour les obligations d’entreprises Investment Grade, notamment celles libellées en euros. Elles offrent des coupons attrayants et le profil de crédit des entreprises reste en règle générale sain, avec des bilans solides et un bon ratio de couverture de la dette. Ces obligations devraient continuer à faire l’objet d’une forte demande de la part des investisseurs compte tenu de leur rapport rendement/risque attractif. Une exposition diversifiée aux obligations High Yield peut aussi s’envisager pour capter des rendements plus élevés. Les risques liés à ce segment ont un peu diminué étant donné que l’éloignement du spectre d’une récession permet aux entreprises confrontées à des échéances de se refinancer à des conditions de marché favorables. Cependant, l’environnement reste plus compliqué pour les émetteurs les moins bien notés pour lesquels le risque de défaut est plus important. Une approche prudente et sélective du segment High Yield reste dès lors cruciale pour éviter ces pièges potentiels.

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Les produits d’investissement sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et l’investisseur peut ne pas récupérer le montant de son investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID (profil d’investissement). À cet égard, d’avantage d’informations sur deutschebank.be/financialid.

Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler erronés. Fourni exclusivement à titre d’illustration. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent pas un conseil en investissement. Les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.

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2. Rendements exprimés dans la devise de l’indice, le rendement en EUR peut être différent. Source : Deutsche Bank AG. Période : du 1er janvier 2024 au 31 mars 2024.

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