Les bourses peuvent-elles poursuivre leur ascension ?

Marchés et investissements - 7 mars 2024

Les bourses peuvent-elles poursuivre leur ascension ?

Rédigé par David Ghezal - Senior Investment Strategist

En résumé

  • Défiant certains pronostics, les marchés d’actions ont poursuivi sur leur élan positif et progressé pour le 4ème mois d’affilée.
  • Nous continuons à afficher une préférence pour les marchés d’actions développés par rapport aux marchés émergents.
  • Les obligations d’entreprises Investment Grade1 restent à notre sens une proposition très intéressante au sein de l’univers obligataire en proposant une combinaison de rendements attractifs et une qualité de crédit élevée.

Dynamique positive pour les marchés boursiers

Défiant certains pronostics, les marchés d’actions ont poursuivi sur leur élan positif et progressé pour le 4ème mois d’affilée. Ils ont notamment pu compter sur des données économiques robustes, à l’instar par exemple du marché de l’emploi et de l’industrie manufacturière outre-Atlantique. L’optimisme sur les perspectives de l’intelligence artificielle (IA) et les résultats convaincants des entreprises ont également soutenu la tendance haussière. Aux Etats-Unis, le secteur technologique a eu le vent en poupe, porté par la performance détonante des « Sept Magnifiques »2 tandis que l’Europe a également apporté son lot de surprises positives. Ces éléments ont permis aux bourses de bien digérer une inflation plus élevée que prévu ainsi que la forte réévaluation à la baisse des anticipations de réduction des taux directeurs pour cette année. Les remous persistants du côté des banques régionales US ont été eux aussi relégués au second plan.

Plus hauts historiques pour les bourses, recul pour les marchés obligataires

De nombreuses places financières ont ainsi inscrit de nouveaux records à leur tableau de chasse. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 (+5,2%) a franchi pour la première fois le cap des 5.000 points. En Europe, l’Euro Stoxx 50 (+4,9%) et le Stoxx Europe 600 (+1,8%) ont atteint des sommets inédits, au même titre que l’indice CAC 40 à Paris et que l’indice DAX à Francfort. Le Japon n’a pas été en reste puisque l’indice Nikkei (+8%) a finalement effacé des tablettes son précédent record datant de fin 1989. Enfin, la tendance a également été positive pour les marchés émergents (MSCI EM + 4,6%) qui ont profité du sursaut de la bourse chinoise pour accrocher le bon wagon.

Les marchés obligataires ont pour leur part cédé du terrain à la suite du report des attentes de baisses des taux directeurs des banques centrales. Parmi les emprunts d’Etat, les bons du Trésor US et les Bunds allemands ont reculé de respectivement 1,3% et 1,6%. Cette évolution a aussi affecté les obligations du secteur privé, même si les obligations spéculatives (High Yield3) ont mieux résisté à la hausse des taux obligataires que les obligations d’entreprises de qualité (Investment Grade). Enfin, sur le marché des changes, le billet vert s’est renforcé à des degrés divers contre la grande majorité des devises des pays du G10.

Préférence pour les marchés d’actions développés

Les marchés d’actions devraient continuer à bénéficier de la résilience de l’économie US et du retour escompté de la croissance des bénéfices à l’échelle globale. Maintenant que les résultats trimestriels sont derrière nous, l’attention des marchés devrait néanmoins se focaliser davantage sur le contexte macroéconomique et les prochaines annonces des banques centrales. A cet égard, le timing et l’ampleur des baisses de taux directeurs attendues par les marchés d’ici fin 2024 - par exemple 3 baisses de taux de 25 points de base de la Fed à compter de juin - nous semblent désormais bien plus raisonnables qu’en début d’année. Cela dit, une inflation coriace et les tensions géopolitiques pourraient générer de la volatilité4. Une consolidation potentielle des marchés boursiers après la progression insolente de ces derniers mois n’est donc pas à exclure et pourrait donner lieu à de nouvelles opportunités d’achats.

Nous confirmons notre préférence pour les marchés d’actions développés (Etats-Unis, Europe) par rapport aux marchés émergents. Nous privilégions les secteurs de croissance, c’est-à-dire ceux à même de délivrer une croissance bénéficiaire supérieure à la moyenne du marché, que l’on trouve surtout aux Etats-Unis et qui incluent la technologie, les services de communication et la consommation discrétionnaire. En Europe, où les valorisations boursières restent attractives, les secteurs industriel, financier et de la consommation discrétionnaire méritent également l’attention. Pour les marchés émergents, l’Asie reste notre région de prédilection. Un changement du sentiment des investisseurs, le retour de flux acheteurs et une amélioration des conditions macroéconomiques dans le sillage des mesures de soutien de Pékin sont néanmoins requis pour envisager un rebond durable du marché d’actions chinois, et qui serait de nature à donner un coup de fouet à l’Asie plus largement.

Les obligations d’entreprises Investment Grade restent notre segment favori

Le recalibrage des attentes des marchés concernant les baisses de taux des banques centrales a pesé sur l’évolution des marchés obligataires depuis le début de l’année. Cependant, la remontée des rendements obligataires qui en a découlé a contribué à renforcer l’attrait relatif des obligations en tant que classe d’actifs. Cette situation offre aussi et surtout une extension bienvenue de la fenêtre d’opportunités pour investir en titres à revenu fixe avant l’amorce probable d’un cycle d’assouplissement monétaire d’ici mi-2024 et pour cadenasser des rendements attractifs sur des maturités plus longues.

Les obligations d’entreprises Investment Grade restent à notre sens une proposition très intéressante au sein de l’univers obligataire en offrant une combinaison de rendements attractifs et une qualité de crédit élevée. Elles devraient rester soutenues par les bons fondamentaux de la plupart des entreprises et un fort appétit de la part des investisseurs. Nous avons également un avis relativement constructif sur les obligations High Yield dans le contexte actuel. Cela dit, la quête de rendement doit rester disciplinée et il est préférable d’éviter les émetteurs les plus fragiles dans ce segment (rating S&P inférieur à BB-) compte tenu des difficultés potentielles de refinancement de la dette auxquelles ils risquent de se trouver confrontés.

Vous souhaitez investir dans le segment obligataire ?

Les produits d'investissements sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et vous pouvez ne pas récupérer le montant de votre investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID (profil d’investissement). Plus d’informations sur deutschebank.be/financialid.

Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler faux. Fourni exclusivement à titre d’illustration. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent en aucune manière un conseil en investissement.

Les résultats du passé ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.

Recevez par e-mail l’essentiel de l’actualité financière

Pas encore client(e) ? Restez néanmoins informé(e) de nos opportunités d’investissement ainsi que des nouveautés au sein de nos services pour vos placements.
Vous pourrez vous désinscrire à tout moment.

Partagez cet article


Ceci pourrait également vous intéresser

Économie mondiale : vers un ralentissement contrôlé

27 décembre 2023

Économie mondiale : vers un ralentissement contrôlé

Est-ce le bon moment pour cadenasser des rendements plus élevés sur une période plus longue ?

24 octobre 2023

Est-ce le bon moment pour cadenasser des rendements plus élevés sur une période plus longue ?

1 Les obligations 'Investment Grade' sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme robuste. Elles ont une notation allant de AAA à BBB- chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Plus la notation est élevée, plus la probabilité que l'investisseur soit remboursé par l’émetteur à l'échéance finale (sauf en cas de faillite) est grande.

2 « Sept Magnifiques » est un terme désignant les entreprises technologiques les plus dominantes.

3 Les obligations 'Non-Investment Grade' (High Yield) sont des obligations provenant d’émetteurs dont la situation financière est considérée comme beaucoup plus risquée. Elles ont une notation comprise entre BB+ et D chez Standard & Poor’s, ou une notation équivalente chez Moody’s ou Fitch. Comme le risque de défaut de paiement des émetteurs High Yield est sensiblement plus élevé, elles offrent un rendement potentiel plus élevé que les obligations 'Investment Grade'.

4 La volatilité d’un actif est l’écart-type de son rendement. En tant que mesure de la dispersion, elle évalue l’incertitude des prix des actifs, qui est souvent assimilée à leur risque. La volatilité peut être calculée ex post (rétrospectivement) ou estimée ex ante (anticipativement). Le concept de volatilité indique l’instabilité du cours d’un titre. Une volatilité élevée signifie que le cours d’un fonds monte et descend fort durant une période relativement courte. La volatilité est également un indicateur du risque qu’un investisseur court. La volatilité est également un indicateur du risque auquel un investisseur est confronté lorsqu'il souscrit à un fonds particulier.

Le terme « fonds » est l'appellation commune pour les Organismes de Placements Collectifs (OPC). Les OPC sont soit des OPCVM soit des OPCA; ils existent sous la forme d'une société d'investissement (SICAV) ou d'un fonds commun de placement (FCP). Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.

×