Les marchés boursiers portés par les espoirs de reprise, l’obligataire à la peine

Marchés

Les marchés boursiers portés par les espoirs de reprise, l’obligataire à la peine

06 avril 2021 - Lu en 1 min 40

Rédigé par

David Ghezal
Investment Strategist

En résumé
  • La remontée spectaculaire des taux obligataires outre-Atlantique a été le principal fait marquant de ce trimestre.
  • Le nouveau plan de relance de 1.900 milliards de dollars de l’administration Biden devrait doper la croissance aux Etats-Unis, et avoir des répercussions positives dans le monde.
  • Nous privilégions une stratégie hybride pour les actions et croyons dans la pertinence d’une approche core-satellite.

Un premier trimestre plein de rebondissements

Entre l’envolée des cours du pétrole, la fronde des petits investisseurs contre les fonds spéculatifs US, l’arrivée des variants du coronavirus, les fortunes diverses des Etats-Unis et de la zone euro en termes de déploiement des vaccins ou encore le blocage du Canal de Suez, le trimestre écoulé aura été fertile en rebondissements pour les investisseurs. La remontée spectaculaire des taux obligataires outre-Atlantique aura cependant été le principal fait marquant, la reconquête du Sénat US par les Démocrates ayant laissé le champ libre à la mise en œuvre de mesures de relance budgétaires hors normes et aiguisé les craintes d’inflation.

Au terme d’un trimestre volatil, les actifs risqués ont largement surperformé les valeurs refuges. Du côté des bourses, la zone euro a signé la plus forte hausse avec un gain de 10,3% pour l’indice Euro Stoxx 50. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a avancé de 5,8%, ajoutant au passage de nouveaux records historiques à un tableau de chasse déjà bien garni. Les marchés émergents ont en revanche dû se contenter d’un gain plus modéré (indice MSCI EM + 1,9%). Du côté obligataire, la hausse des taux d’intérêt US - plus forte hausse sur un trimestre depuis fin 2016 - a mis tous les segments obligataires sous pression à des degrés divers. Les bons du Trésor américains ont ainsi chuté de 4,3% alors que les emprunts d’Etat de la zone euro ont reculé de 2,3%.

Les obligations d’entreprises de qualité ont pour leur part cédé entre 0,8% et 4% suivant les régions, et seules les obligations spéculatives ont réussi à se maintenir à flots. Enfin, on notera aussi la forme retrouvée du billet vert sur le marché des changes depuis le début de l’année, avec entre autres une hausse de plus de 4% contre l’euro.

Privilégiez une stratégie hybride pour les actions

Nous maintenons un avis positif sur les actions. Les perspectives pour l’économie mondiale devraient continuer à s’améliorer grâce aux progrès continus attendus sur le front vaccinal, y compris en Europe après un démarrage poussif. La croissance devrait également bénéficier de la hausse du taux d’épargne, de la demande refoulée pendant la crise et des mesures de soutien substantielles des autorités. A ce titre, le nouveau plan de relance de 1.900 milliards de dollars de l’administration Biden devrait doper la croissance aux Etats-Unis, et aussi avoir des répercussions positives ailleurs dans le monde.

Sur le plan monétaire, la Fed a confirmé son intention de maintenir une politique monétaire très souple même si l’inflation dépasse 2% tandis que le BCE devrait mettre les bouchées doubles pendant encore plus longtemps que la Fed. L’évolution des taux obligataires pourrait apporter son lot de volatilité mais ne nous ne pensons pas qu’ils augmenteront indéfiniment et ils devraient rester éloignés de niveaux susceptibles de nuire à l’attrait des actions.

Dans ce contexte de hausse des taux, une expansion des multiples de valorisation (=rapports cours/bénéfices) est cependant improbable et c’est la croissance des bénéfices qui sera le principal vecteur de performance des marchés boursiers. Nous continuons à privilégier une stratégie hybride (« stratégie barbell » dans le jargon financier) pour les actions. D’une part, nous misons sur les valeurs cycliques, comme par exemple les financières, qui bénéficient le plus d’une reprise de l’activité économique. D’autre part, nous apprécions toujours la croissance de qualité présente notamment dans le secteur technologique, même si ce dernier a davantage souffert de la hausse des taux d’intérêt.

Bâtir son portefeuille sur des bases solides est primordial pour résister aux éventuelles turbulences

Si les actions restent le principal moteur de la performance d’un portefeuille d’investissement, un portefeuille bien construit et correctement diversifié ne se compose pas uniquement d'actions. C’est pourquoi nous croyons dans la pertinence d’une approche core-satellite.

Le cœur du portefeuille doit reposer sur un socle solide et être capable de garder les risques sous contrôle et de résister aux turbulences de marché dans un environnement post-Covid. La partie satellite du portefeuille est quant à elle essentiellement composée d’actions. Elle vise à mettre des accents spécifiques sur des thèmes d’investissement clés (par exemple la sécurité, l’intelligence artificielle, l’infrastructure, les Millennials etc.) afin de capitaliser sur des tendances à long terme, ainsi que sur des convictions fortes (par exemple les petites et moyennes capitalisations boursières en Europe).

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