Les marchés dans le vert au terme d’un trimestre très agité

Marchés & Investissements - 5 avril 2023

Les marchés dans le vert au terme d’un trimestre très agité

Rédigé par David Ghezal - Senior Investment Strategist

En résumé :
  • Les très fortes turbulences dans le secteur bancaire en mars ont été le principal fait marquant du trimestre écoulé.
  • L’inflation est certes repartie à la baisse mais elle est toujours très éloignée de l’objectif de 2% des banques centrales et la ramener vers ce niveau ne se fera pas sans peine.
  • Dans un contexte de marché exigeant, les obligations d’entreprises Investment Grade constituent selon nous le compromis idéal au sein de l’univers obligataire et restent notre segment de prédilection.

Bilan positif pour les marchés après un 1er trimestre tumultueux

Les marchés financiers ont vécu un 1er trimestre particulièrement tumultueux. Après leur excellente entame d’année, soutenue par la chute des prix du gaz naturel en Europe et la réouverture de la Chine, les marchés ont marqué le pas en raison avant tout d’une inflation plus forte que prévu. Mais ce sont bien entendu les très fortes turbulences dans le secteur bancaire en mars, avec notamment la faillite de la banque californienne Silicon Valley Bank et le mariage forcé entre UBS et Crédit Suisse, qui ont sans conteste été le principal fait marquant du trimestre écoulé.

Les craintes d’une contagion plus large au système financier ont donné lieu à certains mouvements quotidiens d’une ampleur inédite et la volatilité sur les marchés obligataires a largement surpassé celle observée sur les marchés boursiers. Les interventions rapides des banques centrales et des régulateurs et les commentaires des analystes sur la bonne santé du secteur bancaire européen ont cependant contribué à calmer le jeu en fin de période. Malgré la nervosité ambiante, les marchés boursiers ont engrangé des gains trimestriels solides dans toutes les régions. En Europe, l’indice Euro Stoxx 50 a progressé de 13,8% tandis qu’aux Etats-Unis, alors que l’indice S&P 500 a gagné 7%, c’est surtout le bond de 16,8% de l’indice Nasdaq des valeurs technologiques qui a marqué les esprits. De leur côté, les marchés émergents ont affiché une hausse moyenne de 3,5%.

Les marchés obligataires ont également fini dans le vert, la détente des rendements depuis le début de l’année soutenant l’ensemble des segments à des degrés divers. Les bons du Trésor US (+3%) et les emprunts d’Etat de la zone euro (+2,5%) ont enregistré leur meilleur trimestre depuis respectivement le 1er trimestre 2020 et le 3e trimestre 2019. Les obligations d’entreprises ont également fini en hausse au terme d’un parcours chaotique, avec par exemple des gains de 1,7% pour les obligations Investment Grade en euros, et de 3,6% pour celles en USD. Enfin, du côté des matières premières, on retiendra avant tout la belle performance de l’or qui a profité de son statut de valeur refuge pour se bonifier de 8%.

Focus sur l’inflation et les taux directeurs

Nous maintenons un avis constructif sur les marchés d'actions à moyen terme. Cela dit, le contexte d'investissement exigeant continuera à mettre leur résilience à l'épreuve et invite à rester vigilant. Les investisseurs continueront à scruter de près les développements dans le secteur financier, mais leur attention devrait aussi et surtout se focaliser sur la trajectoire de l’inflation et des taux directeurs. L’inflation est certes repartie à la baisse mais elle est toujours très éloignée de l’objectif de 2% des banques centrales et la ramener vers ce niveau ne se fera pas sans peine. Bien que le resserrement monétaire massif opéré depuis l’an dernier et le durcissement récent des conditions de financement devraient contribuer à refroidir la croissance et l’inflation, il reste prématuré à ce stade d’anticiper des baisses de taux d’ici la fin de l’année. De fait, comme l’ont montré les données récentes, l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste très tenace de part et d’autre de l’Atlantique et, quand bien même le cycle de hausse des taux pourrait bientôt toucher à sa fin, les banques centrales maintiendront selon nous une politique monétaire restrictive tant que les pressions inflationnistes ne sont pas maîtrisées.

L’Europe reste notre région favorite

Concernant les actions, nous avons toujours une préférence pour l’Europe par rapport aux Etats-Unis. Les craintes de récession se sont dissipées grâce à l’absence de la pénurie d’énergie tant redoutée cet hiver et la région, emmenée par l’Allemagne, compte aussi de nombreux secteurs bien positionnés pour profiter de la reprise économique en Chine. Par ailleurs, les valorisations (= ratios cours/bénéfices) en Europe se situent à des niveaux relativement bon marché et les actions cycliques et de valeur sont fortement représentées dans les indices. Enfin, les bénéfices des entreprises européennes restent mieux orientés qu’outre-Atlantique en termes relatifs.

Les obligations d’entreprises Investment Grade constituent le compromis idéal

De leur côté, les obligations offrent une alternative valable aux actions et l’adage TINA (« There Is No Alternative ») semble définitivement révolu avec la forte remontée des taux d’intérêt intervenue depuis l’an dernier. Cette fenêtre d’opportunités reste pour l’instant en place et offre la possibilité de capter des rendements attractifs. Dans un contexte de marché volatil, les obligations d’entreprises Investment Grade constituent selon nous le compromis idéal au sein de l’univers obligataire et restent notre segment de prédilection. Les rendements actuels en Europe et aux Etats-Unis restent proches de leur plus haut niveau depuis 2008 et ils devraient continuer à susciter une forte demande des investisseurs institutionnels et privés en quête de rendement élevés.

De plus, nous pensons que la forte augmentation des spreads de crédit (=primes de risque) sur les obligations senior des émetteurs financiers en raison des remous qui ont agité le secteur bancaire offre aussi certaines opportunités. En effet, cette évolution ne nous semble pas justifiée au vu de la régulation très stricte imposée aux banques, surtout en Europe, et de l’important désendettement réalisé par le secteur ces dernières années. En revanche, nous restons plus prudents vis-à-vis des obligations spéculatives, qui offrent certes des rendements plus élevés mais qui sont aussi intrinsèquement plus risquées. Ces obligations apparaissent plus vulnérables au resserrement des conditions de financement et en cas de ralentissement marqué de la conjoncture, et nous anticipons une augmentation des taux de défaut de paiement par rapport aux faibles niveaux actuels. Parmi les segments les plus dynamiques, les obligations des marchés émergents proposent un meilleur rapport rendement-risque et devraient bénéficier d’une amélioration du sentiment des investisseurs par rapport à l’an dernier.

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