Marchés

La volatilité est de retour sur les marchés financiers

06 octobre 2020 - Lu en 3 min 30

Rédigé par

David Ghezal

Investment Strategist

En résumé

  • Malgré un mois de septembre difficile, les actifs risqués ont globalement connu un bon 3e trimestre.
  • L’augmentation des contaminations au coronavirus et les élections américaines devraient continuer à donner du fil à retordre aux investisseurs.
  • Il faut s’attendre à des taux d’intérêt ultra-bas et des liquidités très abondantes pendant une période prolongée.

Un mois de septembre agité

Le mois de septembre fait souvent figure d’épouvantail et cette année n’a pas dérogé à la tradition. Le rebond de la courbe épidémique, les prises de bénéfices sur les valeurs technologiques, le blocage dans les discussions budgétaires outre-Atlantique et les remous dans le secteur bancaire ont formé les ingrédients d’un cocktail indigeste pour les investisseurs.

Si les marchés boursiers ont repris quelques couleurs suite à certains indicateurs économiques encourageants et à l’espoir d’avancées sur un nouveau plan de relance fiscale US, ils ont néanmoins fini sur un bilan mensuel négatif. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a par exemple lâché 3,9% et, dans la zone euro, les bourses ont affiché des baisses comprises entre -0,3% pour l’indice AEX d’Amsterdam et -3,6% pour l’indice IBEX 35 de Madrid. Dans ce contexte de marché plus agité, les emprunts d’Etat ont à nouveau été plébiscités par les investisseurs alors que les catégories obligataires plus dynamiques ont été davantage à la peine.

Ce revers pour les actifs risqués ne doit cependant pas faire oublier que le trimestre écoulé leur aura été globalement favorable. Les marchés d’actions ont engrangé des gains parfois conséquents (Etats-Unis, marchés émergents) tandis que les obligations d’entreprises et la dette émergente ont en général fait mieux que les emprunts d’Etat de référence. Du côté des matières premières, l’or a perdu un peu de son éclat depuis l’été mais il conserve également un gain trimestriel appréciable.

Elections américaines = incertitudes sur les marchés

Les marchés boursiers ont pris de l’avance sur l’économie réelle et, après leur progression étincelante depuis le printemps, ils ont logiquement cédé du terrain face aux nouvelles négatives sur les fronts épidémique et politique. L’augmentation des cas de contamination entraîne des mesures sanitaires et reste un frein à une reprise plus vigoureuse tandis que le Congrès US teste la patience des investisseurs.

En toile de fond, les marchés doivent aussi composer avec les tensions commerciales persistantes et la saga du Brexit. Enfin et surtout, la dernière ligne droite menant vers les élections américaines devrait encore apporter son lot de rebondissements et de volatilité, et une contestation du résultat du scrutin prolongerait l’incertitude. Ceci étant, la course contre la montre dans la mise au point d’un vaccin devrait aboutir d’ici quelques mois et notre scénario central reste que l’économie mondiale sortira par le haut de la crise du coronavirus. Nous savons aussi que, dans une perspective historique, le marché boursier US connaît un rallye de soulagement une fois que l’incertitude liée aux élections est levée. Last but not least, les grandes banques centrales ont confirmé leur engagement à rester au chevet de la conjoncture aussi longtemps que nécessaire, ce qui est synonyme de taux d’intérêt ultra-bas et de liquidités très abondantes pendant une période prolongée.

Nous considérons par conséquent que des baisses de cours offriraient des opportunités pour renforcer l’exposition en actions. A ce titre, nous réitérons notre préférence pour les secteurs des soins de santé et de la technologie, ainsi que pour les investissements thématiques. Ces accents mis dans les portefeuilles ne signifient cependant pas pour autant qu’il faut négliger totalement les secteurs cycliques dans la perspective d’une dissipation graduelle de l’épais brouillard actuel.

Prendre certains risques pour espérer un rendement convenable

L’imposant dispositif de soutien mis en place par les banques centrales et le caractère modéré des anticipations d’inflation risquent bien de maintenir les taux obligataires à des niveaux apathiques pendant très longtemps. Dans ces conditions, les emprunts d’Etat jouent certes un rôle d’amortisseur en cas de volatilité accrue mais il faut nécessairement prendre certains risques pour espérer obtenir un rendement convenable sur ses investissements obligataires.

Les obligations d’entreprises de qualité offrent toujours des possibilités mais leurs rendements restent maigres dans l’absolu, surtout en euros. Parmi les catégories plus dynamiques, les obligations spéculatives et les obligations des pays émergents en devises fortes offrent une rémunération adéquate par rapport aux risques encourus, avec des spreads de crédit (=primes de risque) qui n’ont pas encore retrouvé leurs niveaux d’avant crise. Deux mises en garde s’imposent cependant. D’une part, il faut garder à l’esprit que ces obligations peuvent être mises davantage sous pression en période d’aversion au risque plus importante. D’autre part, il reste primordial de faire systématiquement ses devoirs avant d’investir et de veiller à une diversification très large pour limiter au maximum le risque de déconvenues potentielles.

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