Rédigé par
Nicolas Dôme
Product Manager – Structured Products
Pour les investisseurs, les marchés asiatiques semblent constituer une belle opportunité. Ils devraient en effet enregistrer une forte croissance dans les prochains mois.
D’après les dernières prévisions du Fonds monétaire international1 (FMI), la région Asie-Pacifique devrait en effet voir son produit intérieur brut (PIB) augmenter de près de 7% en 2021, après une contraction de 2,2% l’an dernier.
L’Asie-Pacifique devrait donc faire mieux que la moyenne mondiale puisqu’à l’échelle planétaire, la hausse attendue du PIB cette année est de 5,5% après une chute de 3,5% en 20202.
Cela laisse entrevoir la levée des restrictions qui ont affecté les entreprises et les consommateurs. Par exemple, la Thaïlande vient de débuter une vaste campagne de vaccination3, ce qui devrait lui permettre, à terme, de relancer son industrie touristique, un secteur crucial pour la croissance du pays. Les Philippines viennent aussi de recevoir leurs premières doses de vaccins4.
Les pays d’Asie devraient donc sortir progressivement de la crise. Ils ont été parmi les premiers à être touchés par le coronavirus mais ils pourraient aussi être les premiers à se débarrasser de la pandémie. Ainsi, la Chine a réussi à pratiquement éradiquer la maladie sur son territoire. Elle est d’ailleurs le seul grand pays au monde à avoir maintenu une croissance économique – de plus de 2% – l’année dernière.
Autre élément en faveur de la relance économique en Asie, l’engouement pour les nouvelles technologies devrait bénéficier aux nombreuses entreprises de la région actives dans ce secteur. La récente pénurie de semi-conducteurs a mis en évidence l’importance stratégique des marchés asiatiques dans ce domaine.
La plupart des sociétés technologiques occidentales sous-traitent leurs activités en Asie. Cette région du monde est devenue l’usine électronique de la planète. Durant la pandémie, le boom du commerce en ligne et des paiements électroniques a largement bénéficié à ces entreprises.
De plus, la région Asie-Pacifique a l’avantage de réunir des pays développés, tels que le Japon, la Corée du Sud, l’Australie ou encore la Nouvelle-Zélande, et des pays émergents comme la Chine et l’Inde. Alors que les premiers confèrent une certaine stabilité à l’ensemble, les seconds constituent d’importants vecteurs de croissance.
Des économies émergentes telles que la Chine ont entamé une mutation vers un modèle économique basé davantage sur les services. Cette transformation s’accompagne de l’essor d’une classe moyenne désireuse d’accéder à davantage de produits de consommation. Par exemple, on a observé récemment une forte reprise du marché automobile chinois. La hausse de la demande intérieure devrait contribuer à entretenir une croissance soutenue dans les pays asiatiques émergents.
La conclusion, à la fin de l’année dernière, d’un vaste accord commercial entre plusieurs pays d’Asie-Pacifique devrait aussi contribuer au dynamisme économique de la région. Le Partenariat régional économique global (PREG, lire notre article à ce sujet) devrait intensifier les échanges entre ses quinze nations signataires, dont la Chine, qui représentent ensemble environ 30 % de la population et du PIB de la planète.
La baisse des tarifs douaniers prévue dans le cadre de ce pacte international devrait inciter les entreprises de la région à commercer davantage entre elles. En créant ainsi la plus vaste zone de libre-échange au monde, les pays partenaires vont également créer de nouvelles opportunités commerciales pour les autres économies de la planète5. L’Union européenne a déjà signalé qu’elle souhaitait entretenir des relations économiques plus étroites avec les pays de la région.
Autre facteur de soutien à la croissance des économies d’Asie-Pacifique, l’anticipation d’une forte reprise économique mondiale après la crise sanitaire a dopé le marché des matières premières. La montée des prix des métaux bénéficie à l’Australie, pays où le secteur minier est fortement développé.
La montée des cours des denrées agricoles profite quant à elle à la Nouvelle-Zélande, dont plus de la moitié des exportations sont constituées de produits de l’agriculture. La Chine, premier pays consommateur de matières premières au monde, fait donc profiter les pays de la région Asie-Pacifique de sa forte croissance, une dynamique qui est appelée à s’accentuer grâce au PREG.
Pour les investisseurs européens qui souhaiteraient tirer profit de l’expansion économique asiatique, une variable importante doit être tenue à l’œil : le dollar.
Beaucoup d’entreprises et de pays de la région se sont en effet endettés en émettant des obligations libellées dans la devise américaine. En cas de hausse du billet vert, tous ces acteurs économiques se retrouvent donc confrontés à des charges financières plus lourdes. Mais au cours de l’année à venir, la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale des États-Unis, devrait maintenir une politique monétaire très accommodante, ce qui devrait contenir tout risque de flambée du cours de change du billet vert par rapport à ces devises.
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