- Les dirigeants de l’Union Européenne (UE) ont donné leur feu vert à des plans visant à renforcer les capacités de défense de l’UE.
- L’élément central est le plan « ReArmEurope », présenté par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit jusqu’à 800 milliards d’euros pour la défense européenne au cours des quatre prochaines années.
- Les actions d’entreprises européennes de défense ont progressé de plus de 30% depuis le début de l’année, mais ont souffert depuis l’annonce des droits de douane américains. Cependant, les plans de défense nationaux des États membres de l’UE pourraient offrir de nouvelles opportunités de hausse.
Que s’est-il passé ?
Lors de son sommet de printemps des 20 et 21 mars, le Conseil européen des 27 a approuvé le plan de la Commission visant à renforcer les capacités de défense de l’UE d’ici 2030. Le plan « ReArmEurope », présenté début mars par la présidente de la Commission, Ursula von de Leyen, vise à préparer l’UE aux évolutions potentielles de l’alliance transatlantique. Il a pour objectif de soutenir l’Ukraine par une aide financière et militaire, de renforcer les capacités stratégiques de défense de l’Europe en augmentant la production d’armements européens et de préparer l’UE aux futures crises de sécurité en investissant dans des capacités critiques telles que la défense antimissile, la mobilité militaire et la cybersécurité.
Afin de permettre aux États membres d’effectuer les investissements nécessaires et, en parallèle, d’encourager les investissements privés dans la défense, les mesures suivantes seront mises en place :
- Flexibilité financière : suspension temporaire des règles du Pacte de stabilité et de croissance afin de permettre aux pays de l’UE d’augmenter leurs dépenses de défense sans risquer une procédure pour déficit excessif. En supposant une hausse des dépenses de défense d’environ 1% du PIB des États membres de l’UE-27, cela représenterait un volume d’investissement d’environ 650 milliards d’euros sur la période de quatre ans prévue.
- Prêts à la défense : la Commission européenne mettra à disposition des États membres un total de 150 milliards d’euros pour des projets communs de défense. L’acquisition d’équipements militaires (ex. artillerie, missiles, munitions, drone et système anti-drone, système de défense aérienne et antimissile) issus de la production européenne – y compris auprès de fabricants européens du Royaume-Uni, de la Norvège et de la Suisse – sera éligible au financement.
- Réaffectation des fonds existants de l’UE pour les investissements dans la défense, tels que le Fonds de cohésion.
- Levée des restrictions actuelles sur les prêts de la Banque européenne d’investissement (BEI) et renforcement de son rôle dans le soutien aux entreprises de défense européennes.
- Mise en place d’un mécanisme visant à encourager l’investissement privé dans le secteur de la défense afin de mobiliser des capitaux privés à cette fin.
Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?
L’annonce de ces plans d’investissement substantiels a entraîné une forte hausse des cours des actions des entreprises européennes de défense. L’indice Stoxx Europe Aerospace and Defence a progressé de plus de 30% au premier trimestre de cette année. L’annonce des droits de douane « réciproques » par l’administration américaine le 2 avril 2025 a cependant mis les marchés boursiers mondiaux sous une pression considérable.
Malgré la récente correction, la surperformance du secteur aérospatiale et de la défense est basée sur la perspective de bénéfices plus élevés dans les années à venir. Les prévisions actuelles indiquent une croissance des bénéfices des entreprises d’environ 20% pour 2025 et 2026 et de plus de 15% pour 2027, ce qui signifie que les entreprises européennes du secteur de l’aéronautique et de la défense devraient voir leurs bénéfices croître le plus rapidement parmi les secteurs européens.
Les financements ne viendront pas uniquement de l’Europe : les États européens préparent également individuellement des budgets nationaux pour renforcer leur défense. Néanmoins, une grande partie des attentes positives est déjà intégrée dans les cours des actions. Les investisseurs doivent donc faire preuve de prudence et analyser l’ensemble de la chaîne de valeur des dépenses militaires, y compris les matières premières et les entreprises développant des technologies de défense.
Des défis bureaucratiques qui pourraient ralentir l’impact économique
Un autre enjeu clé est la réalisation effective des dépenses annoncées. Bien que l’UE prévoit d’investir jusqu’à 800 milliards d’euros dans la défense à moyen terme, des obstacles bureaucratiques, des procédures d’appels d’offres complexes et la nécessité d’une coordination européenne pourraient retarder l’allocation et l’utilisation rapide des fonds. Cela pourrait entrainer un décalage dans l’impact positif attendu sur les bénéfices des entreprises de défense, ce qui risque de contrarier les attentes des investisseurs.
Pour les investisseurs, ces profonds changements dans le secteur de la défense européen offrent à la fois des opportunités et des risques. Bien que les engagement politiques en faveur d’une augmentation des dépenses de défenses envoient des signaux constructifs, la mise en œuvre effective de ces mesures reste un défi majeur. De plus, l’industrie européenne de la défense est très fragmentée, ce qui complexifie les stratégies d’investissement. Une analyse approfondie et une approche équilibrée seront donc essentielles pour tirer parti de ce marché en pleine évolution.
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