Lueurs d’espoir pour les marchés au terme d’un parcours baissier ?

Marchés - 3 juin 2022

Lueurs d’espoir pour les marchés au terme d’un parcours baissier ?

Rédigé par David Ghezal - Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés boursiers ont pu compter sur une combinaison de facteurs favorables pour se ressaisir et récupérer une grande partie des pertes accumulées plus tôt en mai.
  • La volatilité devrait rester au rendez-vous mais les marchés d’actions recèlent un potentiel de hausse attractif sur un horizon de 12 mois si notre lecture de la situation macroéconomique s’avère correcte.
  • Les actions offrent la meilleure couverture contre l’inflation et restent le principal moteur de rendement des portefeuilles à long terme.

Nouvelles turbulences sur les marchés financiers

Les investisseurs ont encore dû avoir le cœur bien accroché lors d’un mois de mai à nouveau caractérisé par de fortes turbulences. Si les marchés boursiers n’en ont pas mené large, ils ont cependant pu compter sur une combinaison de facteurs favorables pour se ressaisir et récupérer une grande partie des pertes accumulées plus tôt dans le mois. A ce titre, la perspective d’un resserrement monétaire moins agressif de la Réserve fédérale (Fed) alimentée par la modération de l’inflation (indice core PCE), des données rassurantes sur la consommation US et l’assouplissement des restrictions anti-Covid en Chine ont constitué les principaux facteurs de soutien.

L’indice S&P 500 évite une 8e semaine de baisse consécutive

Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a fini le mois écoulé proche de l’équilibre après avoir mis fin à une série inédite de 7 semaines de baisse d’affilée et avoir frôlé le "marché baissier" (baisse de plus de 20% depuis son dernier point haut). En Europe, les reculs ont été limités : l’indice Stoxx Europe 600 a cédé 1,6% et l’indice Euro Stoxx 50 -0,4%. De leur côté, les marchés émergents (indice MSCI EM + 0,1%) ont clôturé de justesse dans le vert pour la première fois cette année.

Le marché obligataire US mieux orienté que le marché européen

Sur le front obligataire, nous avons observé des évolutions divergentes de part et d’autre de l’Atlantique. Les bons du Trésor US (+0,2%) ont profité de la baisse des anticipations de hausses de taux de la Fed en 2022 pour stopper l’hémorragie en cours depuis la fin de l’année passée. Cette stabilité relative a également soutenu les obligations d’entreprises Investment Grade et spéculatives US qui ont toutes deux repris du poil de la bête. En revanche, les emprunts d’Etat de la zone euro (-1,8%) ont largement sous-performé en raison de l’inflation record, entraînant la dette corporate libellée en euros dans leur sillage.

Enfin, du côté des matières premières, le principal fait marquant a été le renchérissement du prix du pétrole brut pour le 6e mois consécutif à la faveur notamment de l’annonce par l’Europe d’un embargo sur la majorité des importations de pétrole russe.

Potentiel de hausse sur les marchés d’actions sur 12 mois

Depuis le début de l’année, les marchés boursiers mondiaux sont en net repli dans un contexte marqué par le resserrement de la politique monétaire, la remontée sensible et rapide des taux obligataires, le ralentissement de la dynamique de croissance et la guerre en Ukraine. Bien que nous anticipions une volatilité de marché élevée à court terme au vu des nombreux motifs d’inquiétude actuels, nous pensons que les marchés d’actions recèlent un potentiel de hausse attractif sur un horizon de 12 mois si notre lecture de la situation macroéconomique s’avère correcte. Nous restons également d’avis que les actions offrent la meilleure couverture contre l’inflation et restent le principal moteur de rendement des portefeuilles à long terme.

Les investisseurs en quête d’indices pour apaiser leurs craintes

Aux niveaux actuels, les valorisations boursières sont revenues à des niveaux raisonnables et l’écart de performance entre les actions cycliques et les actions défensives reflète déjà très largement le risque d’une récession imminente. De plus, la correction boursière en cours est aussi l’une des plus sévères jamais enregistrées si, comme nous le pensons, une récession peut être évitée (des parallèles intéressants sont les années 2018 et 1998 où des corrections d’ampleur similaire n’avaient pas débouché sur une récession). En outre, le sentiment des investisseurs n’a plus été aussi déprimé depuis 2008 et leur positionnement en actions est faible. Ces indicateurs montrent que les marchés boursiers pourraient continuer à rebondir si les craintes aiguës de récession des investisseurs ne se matérialisent pas et si le stress relatif à l’attitude restrictive des banques centrales (Fed, BCE) atteint un pic, ce qui est aussi conditionnel au fait que le plus gros de la hausse de l’inflation soit bientôt derrière nous. Quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que la Fed et la BCE seront attendues au tournant par les marchés lors de leurs prochaines réunions.

Pas de préférence marquée entre les Etats-Unis et l’Europe

Nous maintenons un avis neutre sur les actions des pays développés. Le marché boursier US a fortement souffert de sa concentration en actions de croissance dans un contexte marqué par la forte hausse des taux réels. La correction sur le secteur IT a cependant été sévère et les perspectives de croissance à long terme restent solides. En outre, le bon pouvoir de fixation des prix de nombreuses entreprises US devrait favoriser la poursuite d’une croissance bénéficiaire convenable et le maintien des marges à des niveaux élevés, bien qu’en retrait par rapport à l’an dernier. De son côté, le marché européen devrait bénéficier du contexte de hausse des taux et de la poursuite attendue de la croissance économique compte tenu du poids important des actions de valeur, à dividende et liées aux matières premières. L’Europe devrait néanmoins continuer à afficher une prime de risque géopolitique élevée tant que les risques de nouvelle escalade dans le conflit militaire russo-ukrainien et d’une interruption potentielle des livraisons de gaz russe subsistent.

Le marché chinois pourrait surperformer au second semestre

Enfin, les marchés émergents n’ont pas échappé à la morosité ambiante cette année, surtout en Asie malgré des valorisations attractives et une inflation globalement moins problématique que dans les pays développés. En Chine, l’aversion au risque des investisseurs a été encore amplifiée par la chute de la demande intérieure induite par des confinements stricts, ainsi que par les craintes d'un retrait de la cote des actions chinoises cotées aux États-Unis (ADR). Cela dit, le marché boursier chinois apparaît bon marché. Il pourrait surperformer les autres régions au second semestre, une réouverture durable de l’économie et des initiatives supplémentaires des autorités pour stimuler la croissance étant susceptibles de participer à un regain de confiance des investisseurs internationaux.

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