Les bourses européennes et américaines continuent à battre des records

Marchés

Les bourses européennes et américaines continuent à battre des records

6 août 2021 - Lu en 4 min.

Rédigé par

Wim D'Haese

Head Investment Strategist

En résumé :

  • Les marchés des actions américains et européens ont connu un excellent début de troisième trimestre. Les actions chinoises ont pris un coup dans l’aile.
  • Grâce à la baisse des taux d’intérêt, les obligations ont également suivi une trajectoire ascendante.
  • Nous restons particulièrement positifs à l’égard des actions européennes et des actions des pays émergents.

Après un premier semestre solide, les bourses européennes et américaines ont poursuivi sur leur lancée en juillet. La propagation du variant delta a fait frémir les investisseurs, tout comme les rapports en provenance de la Chine, où les autorités ont mis la pression sur certains secteurs et entreprises technologiques. Mais grâce aux résultats des sociétés incontestablement dans le vert et aux propos rassurants des banques centrales, le sentiment est resté positif en Europe et aux États-Unis (voir ci-après).

Le Wild East ?

Tous les marchés d'actions n’ont pas enregistré de bonnes performances. L’Asie en particulier a passé un mois de juillet mitigé, en partie à la suite de l’augmentation des chiffres du coronavirus, mais aussi et surtout en raison de l’arsenal réglementaire déployé par la Chine contre quelques secteurs technologiques. Cela a entraîné une liquidation massive d’actions chinoises. Pour autant, « l’ingérence » de Pékin ne doit pas nécessairement être interprétée comme une lutte ouverte contre « les progrès technologiques » ou « le capitalisme ». Par exemple, l’intervention des autorités dans le secteur de l’edtech (education technology) commerciale vise surtout à réduire les inégalités dans le pays : nul ne peut exploiter l’enseignement aux enfants pour s’enrichir. Des inquiétudes persistent toutefois, car depuis quelques mois, le gouvernement est particulièrement enclin à se mêler de la cuisine interne des géants de la technologie.

  • Les indices S&P 500 et STOXX Europe 600 ont progressé pour le sixième mois consécutif.
  • L’indice S&P 500 américain a gagné 2,3% en juillet (+17% depuis début 2021).
  • L’indice STOXX Europe 600 a pris 2% (+15,7% depuis début 2021).
  • L’indice Bel20 a progressé de 1,81% (+16% depuis début 2021).
  • L’indice MSCI Emerging Markets a baissé de 7% (-1% depuis début 2021).
  • Les indices S&P 500, Nasdaq, STOXX Europe 600, DAX (Allemagne) et NIFTY 50 (Inde), entre autres, ont enregistré de nouveaux records en juillet.
  • La forte performance des actions technologiques, tant aux États-Unis qu’en Europe, a été soutenue par la baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’État américaines et européennes en juillet.

Un bon mois pour les obligations

En juillet, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt aux États-Unis et en Europe, les obligations ont enregistré d’excellentes performances dans toutes les catégories. Même si l’inflation a fortement augmenté, les investisseurs ont encore reporté la perspective d’éventuelles modifications des taux. Cela s’explique par les inquiétudes dues au variant delta et aux propos rassurants des banques centrales (voir ci-après).

  • Tant les Bunds allemands (+1,8%) que les bons du Trésor américains (+1,4%) ont progressé.
  • Les obligations d’entreprises européennes investment grade ont également suivi la tendance à la hausse (+1,2%), de sorte qu’elles sont dans le vert depuis le début de l’année (+0,7%).
  • Depuis début 2021, les obligations High Yield libellées en EUR et en USD ont affiché un rendement positif pour chaque mois.

Une saison des résultats qui ne déçoit pas

Sur les 294 entreprises du S&P 500 qui ont jusqu’à présent publié leurs résultats pour le deuxième trimestre, pas moins de 87% ont dépassé les attentes des analystes. Ces solides bénéfices des sociétés reflètent l’optimisme du consommateur américain. Les bénéfices des sociétés devraient augmenter de 40,7% sur toute l’année 2021 et le chiffre d’affaires devrait augmenter de 13,9% (par rapport à 2020).

En Europe, près de la moitié des entreprises du STOXX Europe 600 ont déjà communiqué leurs résultats. 64% d’entre elles ont dépassé les attentes. Les bénéfices des sociétés devraient augmenter de 49,4% en moyenne sur toute l’année 2021 et le chiffre d’affaires devrait augmenter de 10,9% (par rapport à 2020).

Il est frappant de constater que dernièrement, les bénéfices plus importants des secteurs cycliques par rapport aux secteurs défensifs ne se sont pas traduits dans leurs performances boursières relatives, que ce soit aux États-Unis ou en Europe.

Pendant ce temps, à Francfort et à Washington D.C.

En juillet, la Banque centrale européenne a revu son objectif d’inflation et l’a relevé à 2% à moyen terme. Auparavant, elle visait une inflation « inférieure à, mais proche de 2% ». Après 18 ans, cet objectif a désormais été révisé. Pour l’avenir, la BCE prédit que les principaux taux d’intérêt resteront « bas pendant encore longtemps ».

À 6.450 kilomètres de là, à Washington D.C., le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a confirmé que la banque centrale américaine s’est penchée pour la première fois sur la question de la réduction des mesures de soutien. La Fed a cependant souligné qu’aucune décision n’avait encore été prise. En outre, la Fed a répété que le pic d’inflation actuel était un phénomène temporaire, que les progrès économiques allaient bon train, mais qu’il restait des inquiétudes concernant le marché du travail, qui n’est pas encore entièrement rétabli.

Notre avis : que peuvent faire les investisseurs ?

Les investisseurs resteront encore certainement otages des taux faibles pour plusieurs années. À plus court terme, nous partons du principe que l’inflation n’a pas fini de faire des siennes (parmi les facteurs contributeurs : une faible base de comparaison, les difficultés des chaînes d’approvisionnement, la hausse de la demande, les incitants fiscaux…), mais qu’elle finira par se normaliser. Quoi qu’il en soit, nous nous attendons à ce que les taux réels (les intérêts moins l’inflation) restent négatifs pour les années à venir.

Qui dit taux réels négatifs dit perte de pouvoir d’achat. La meilleure façon d’y remédier consiste à investir et à rester investi. À long terme, nous restons positifs à l’égard des actions, tout en tenant compte de (fortes) fluctuations possibles à court terme.

  • Nous voyons un potentiel haussier limité pour les actions américaines.
  • Nous voyons un potentiel haussier plus élevé pour les actions européennes, stimulées par une forte reprise cyclique et des perspectives de bénéfice constructives.
  • Nous demeurons positifs à l’égard des actions des pays émergents. Après des débuts décevants, les efforts de vaccination devraient s’accélérer dans la région, ce qui devrait entraîner une nouvelle dynamique positive et une hausse de la consommation. Cependant, les marchés doivent d’abord digérer le cadre réglementaire imposé par le gouvernement chinois.

Bien que la volatilité soit actuellement faible, elle revient toujours de manière inattendue et par pics. Ne la laissez donc pas vous surprendre et gardez votre calme. Fiez-vous aux vertus d’un portefeuille de coeur et de satellites bien diversifiés et profitez des creux pour acheter.

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