Rédigé par
Wim D'Haese
Head Investment Strategist
En résumé :
Après un premier semestre solide, les bourses européennes et américaines ont poursuivi sur leur lancée en juillet. La propagation du variant delta a fait frémir les investisseurs, tout comme les rapports en provenance de la Chine, où les autorités ont mis la pression sur certains secteurs et entreprises technologiques. Mais grâce aux résultats des sociétés incontestablement dans le vert et aux propos rassurants des banques centrales, le sentiment est resté positif en Europe et aux États-Unis (voir ci-après).
Tous les marchés d'actions n’ont pas enregistré de bonnes performances. L’Asie en particulier a passé un mois de juillet mitigé, en partie à la suite de l’augmentation des chiffres du coronavirus, mais aussi et surtout en raison de l’arsenal réglementaire déployé par la Chine contre quelques secteurs technologiques. Cela a entraîné une liquidation massive d’actions chinoises. Pour autant, « l’ingérence » de Pékin ne doit pas nécessairement être interprétée comme une lutte ouverte contre « les progrès technologiques » ou « le capitalisme ». Par exemple, l’intervention des autorités dans le secteur de l’edtech (education technology) commerciale vise surtout à réduire les inégalités dans le pays : nul ne peut exploiter l’enseignement aux enfants pour s’enrichir. Des inquiétudes persistent toutefois, car depuis quelques mois, le gouvernement est particulièrement enclin à se mêler de la cuisine interne des géants de la technologie.
En juillet, dans un contexte de baisse des taux d’intérêt aux États-Unis et en Europe, les obligations ont enregistré d’excellentes performances dans toutes les catégories. Même si l’inflation a fortement augmenté, les investisseurs ont encore reporté la perspective d’éventuelles modifications des taux. Cela s’explique par les inquiétudes dues au variant delta et aux propos rassurants des banques centrales (voir ci-après).
Sur les 294 entreprises du S&P 500 qui ont jusqu’à présent publié leurs résultats pour le deuxième trimestre, pas moins de 87% ont dépassé les attentes des analystes. Ces solides bénéfices des sociétés reflètent l’optimisme du consommateur américain. Les bénéfices des sociétés devraient augmenter de 40,7% sur toute l’année 2021 et le chiffre d’affaires devrait augmenter de 13,9% (par rapport à 2020).
En Europe, près de la moitié des entreprises du STOXX Europe 600 ont déjà communiqué leurs résultats. 64% d’entre elles ont dépassé les attentes. Les bénéfices des sociétés devraient augmenter de 49,4% en moyenne sur toute l’année 2021 et le chiffre d’affaires devrait augmenter de 10,9% (par rapport à 2020).
Il est frappant de constater que dernièrement, les bénéfices plus importants des secteurs cycliques par rapport aux secteurs défensifs ne se sont pas traduits dans leurs performances boursières relatives, que ce soit aux États-Unis ou en Europe.
En juillet, la Banque centrale européenne a revu son objectif d’inflation et l’a relevé à 2% à moyen terme. Auparavant, elle visait une inflation « inférieure à, mais proche de 2% ». Après 18 ans, cet objectif a désormais été révisé. Pour l’avenir, la BCE prédit que les principaux taux d’intérêt resteront « bas pendant encore longtemps ».
À 6.450 kilomètres de là, à Washington D.C., le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a confirmé que la banque centrale américaine s’est penchée pour la première fois sur la question de la réduction des mesures de soutien. La Fed a cependant souligné qu’aucune décision n’avait encore été prise. En outre, la Fed a répété que le pic d’inflation actuel était un phénomène temporaire, que les progrès économiques allaient bon train, mais qu’il restait des inquiétudes concernant le marché du travail, qui n’est pas encore entièrement rétabli.
Les investisseurs resteront encore certainement otages des taux faibles pour plusieurs années. À plus court terme, nous partons du principe que l’inflation n’a pas fini de faire des siennes (parmi les facteurs contributeurs : une faible base de comparaison, les difficultés des chaînes d’approvisionnement, la hausse de la demande, les incitants fiscaux…), mais qu’elle finira par se normaliser. Quoi qu’il en soit, nous nous attendons à ce que les taux réels (les intérêts moins l’inflation) restent négatifs pour les années à venir.
Qui dit taux réels négatifs dit perte de pouvoir d’achat. La meilleure façon d’y remédier consiste à investir et à rester investi. À long terme, nous restons positifs à l’égard des actions, tout en tenant compte de (fortes) fluctuations possibles à court terme.
Bien que la volatilité soit actuellement faible, elle revient toujours de manière inattendue et par pics. Ne la laissez donc pas vous surprendre et gardez votre calme. Fiez-vous aux vertus d’un portefeuille de coeur et de satellites bien diversifiés et profitez des creux pour acheter.
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