Les bourses peuvent-elles continuer sur leur élan positif ?

Marchés & Investissements - 7 décembre 2022

Les bourses peuvent-elles continuer sur leur élan positif ?

Rédigé par David Ghezal - Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés boursiers ont enregistré des performances mensuelles robustes dans toutes les régions.
  • Malgré un contexte de marché qui promet de rester volatil, nous maintenons globalement un avis positif sur les actions à moyen terme.
  • Le marché obligataire continue de receler certaines opportunités intéressantes. C’est en particulier le cas pour les obligations d’entreprises de qualité qui restent notre segment de prédilection.

Poursuite de l’embellie sur les marchés financiers

L’embellie qui s’est dessinée sur les marchés financiers au début du 4e trimestre s’est poursuivie lors du mois écoulé. Cette dynamique de marché positive a été stimulée par les signes de modération de l'inflation dans les principales économies, et notamment aux États-Unis où tant l’inflation générale que l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) ont surpris à la baisse en octobre. Ces chiffres ont incité les investisseurs à anticiper un ralentissement de l’ampleur des hausses de taux d’intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) après plusieurs hausses de taux inédites de 75 points de base.

Ces attentes ont été confortées par Jerome Powell, le président de la Fed, qui a déclaré que le moment de réduire le rythme des hausses de taux pourrait intervenir dès la réunion de décembre. L’autre principal facteur de soutien pour les marchés est venu de la Chine où l’assouplissement de certaines restrictions liées au Covid-19 a nourri les espoirs d’une réouverture de l’économie.

Palme de la meilleure performance pour les marchés émergents

Dans ce contexte, les marchés boursiers ont enregistré des performances mensuelles robustes dans toutes les régions. L’indice S&P 500 a engrangé un gain de 5,4% et l’indice STOXX Europe 600 a gagné 6,8%. Ce sont cependant les marchés émergents qui ont enregistré la meilleure performance avec une progression de 14,6% (l’indice Hang Seng de la bourse de Hong Kong a même signé sa plus forte hausse en un mois depuis fin 1998 avec un bond spectaculaire de 26,8%). Soutenus par la décrue de l’inflation, les marchés obligataires ont également repris du poil de la bête. Les bons du Trésor US ont avancé de 2,7% tandis que les emprunts d’Etat de la zone euro ont gagné 2,4%. Leur regain de forme s’est diffusé à l’ensemble des segments obligataires, avec par exemple des hausses respectives de 2,8% et 4,8% pour les obligations d’entreprises Investment Grade en euros et en dollars. Enfin, du côté des matières premières, l’or (+8,3%) a mis fin à une série de 7 mois de baisse consécutifs alors que le pétrole Brent (-9,9%) a chuté pour la 5e fois lors des 6 derniers mois.

L’orientation des marchés dictée par l’inflation US et les banques centrales

Les marchés d'actions ont fortement rebondi ces deux derniers mois, portés par le sentiment grandissant que le pic de l’inflation est sans doute passé aux Etats-Unis et par l’optimisme d'une fin imminente de la politique du zéro-Covid en Chine. La tendance a été également soutenue par les bons résultats des entreprises au 3e trimestre, par le déroulement sans heurts des élections de mi-mandat US (un Congrès divisé est historiquement positif pour Wall Street) et par l’accalmie des craintes sur le front de l’énergie en Europe. La combinaison d'un effet saisonnier positif, avec un mois de décembre le plus souvent favorable aux actions, et la sous-exposition en actions des investisseurs institutionnels pourrait aussi favoriser une poursuite du rallye boursier. Les données relatives à l'inflation US et les prochaines réunions des banques centrales (Fed, BCE) sont toutefois les événements majeurs qui dicteront l’orientation des marchés à court terme.

Avis positif sur les actions, surperformance possible pour l’Europe

Malgré un contexte de marché qui promet de rester volatil, nous maintenons globalement un avis positif sur les actions. Nous tablons sur un potentiel de rendement total (c’est-à-dire dividendes inclus) à un chiffre pour les principaux indices l’an prochain. Nous sommes également d’avis que les actions européennes pourraient continuer à surperformer en 2023. La décote de valorisation de l’Europe par rapport aux Etats-Unis apparaît excessive en termes de ratio cours/bénéfices, la récession en zone euro devrait rester d’ampleur modérée (cf. taux d’épargne élevé, stimulus budgétaire conséquent) et les bénéfices des entreprises, bien qu’appelés à ralentir au cours des prochains trimestres, pourraient selon nous s’avérer plus résilients que craint. De quoi également attirer à nouveau les investisseurs internationaux qui ont largement délaissé l’Europe cette année. Enfin, la réaccélération attendue de la croissance économique en Chine, la modération de la vigueur du dollar et le rebond du cycle des semi-conducteurs devraient jouer en faveur des marchés émergents d’Asie sur notre horizon de prévision.

Le marché obligataire recèle encore des opportunités intéressantes

Le moins que l’on puisse dire est que les marchés obligataires ont été particulièrement malmenés cette année avec, pour rappel, le premier marché baissier (bear market = baisse de 20% ou plus par rapport au précédent point haut) global pour les obligations depuis 70 ans. La lutte engagée par les grandes banques centrales pour ramener l’inflation sous contrôle à moyen terme s’est traduite par un resserrement agressif des politiques monétaires et une remontée rapide et prononcée des taux obligataires. Avec la perspective de voir la Fed appuyer un peu moins fort sur la pédale de freins ces prochains mois au vu de l’atténuation des pressions inflationnistes, les rendements ont reflué par rapport à leurs sommets pluriannuels ces dernières semaines.

Rendements plus élevés pour les émetteurs financiers

Néanmoins, le marché continue à receler certaines opportunités intéressantes. C’est en particulier le cas pour les obligations d’entreprises de qualité (Investment Grade) qui restent notre segment de prédilection. Les rendements moyens d’un peu moins de 4% en euros et d’environ 5,3% en dollars restent attractifs, et les spreads de crédit (=primes de risque) offrent selon nous une compensation adéquate des risques encourus. Nous observons que les émetteurs financiers offrent toujours un beau surcroît de rendement par rapport aux émetteurs non financiers, alors que leurs fondamentaux se sont sensiblement améliorés depuis la crise de 2008 et qu’ils sont idéalement placés pour bénéficier du contexte de taux d’intérêt plus élevés. En revanche, nous recommandons de limiter son exposition aux obligations spéculatives. Les rendements actuels autour de 8% peuvent de prime abord sembler alléchants. Mais, avec l’augmentation sensible des taux de défaut attendue dans un environnement de récession, nous pensons que les primes de risque pourraient augmenter davantage à l’avenir.

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