7 leçons à tirer en période de turbulences sur les marchés

Un jour en forte baisse, le lendemain en forte hausse. L’évolution des marchés a été chaotique cette année. Ces haut et ces bas peuvent même rendre nerveux les investisseurs les plus aguerris. Voici sept enseignements pour garder la tête froide.

En période de turbulences, de nombreux investisseurs ont le réflexe instinctif de chercher refuge dans le comportement de groupe. Mais les cris de la foule peuvent être trompeurs : c’est précisément quand il est le plus tentant de suivre le mouvement qu’il faut savoir rester calme et rationnel. Se laisser guider aveuglement par la panique, c’est risquer de prendre de mauvaises décisions.

Les marchés évoluent en cycles. Bien que les bourses aient historiquement affiché une tendance haussière à long terme, les périodes de hausse sont inévitablement entrecoupées de phases de correction. Les données historiques montrent que des replis marqués en cours de route ne sont pas l’exception, mais plutôt la règle. C’est pourquoi, il est plus prudent de n’investir en bourse que la part de son capital que l’on peut se permettre de risquer, et dont on n'a pas besoin à court terme. Depuis 1980, l’indice S&P 500 (principal baromètre du plus grand marché boursier au monde) a connu pas moins de 26 corrections d’au moins 10%, même en l’absence de récession imminente. Ces baisses ont parfois duré des mois (comme en 2020), ou même des années (en 2008), mais les marchés ont toujours fini par se redresser.

Au cours des 185 dernières années, le S&P 500 et ses prédécesseurs sont entrés plus de 25 fois en « bear market » (une baisse de 20% ou plus par rapport à un sommet)¹. Et pourtant, les marchés ont chaque fois retrouvé le chemin de la hausse. Il est donc crucial de garder cette perspective de long terme en tête, surtout lorsque les marchés deviennent volatiles.

Graphique - Raisons de rester optimiste à moyen et long terme

Des reculs de 10% ne sont pas rares, même sans récession

Graphique - Performance moyenne du S&P 500 après 19 corrections de 10% depuis 1980

L’histoire montre que de telles baisses sont souvent suivies de périodes de bonnes performances. La leçon semble donc claire : ne soyez pas excessivement alarmé par la volatilité² elle-même, quelle qu’en soit la cause. Les fluctuations de marché font partie du jeu, et représentent le prix à payer à court ou moyen terme pour espérer obtenir de meilleurs rendements sur le long terme. Si vous investissez avec un horizon de 10 ou 20 ans, vous pouvez considérer cette volatilité comme du bruit de fond : désagréable, peut-être, mais rarement d’un impact durable.

Les fortes variations (et surtout les baisses brutales) peuvent donner des sueurs froides. Pourtant, la panique est rarement bonne conseillère. La meilleure défense reste une préparation en amont : construire un portefeuille aligné à votre profil de risque et votre horizon d’investissement. Avec une allocation diversifiée correspondant à votre appétence au risque, vous serez moins tenté de prendre des décisions précipitées lors du prochain épisode de turbulence. Chez Deutsche Bank, nous conseillons de structurer le portefeuille selon une approche cœur-satellites.

Le coeur constitue la base stable de votre portefeuille : une assise large, bien diversifiée, qui vise une croissance régulière à long terme, et qui peut absorber les chocs en cas de turbulences.

Les satellites offrent plus de flexibilité et permettent de saisir des opportunités ou d’investir dans des thématiques spécifiques auxquelles vous croyez particulièrement.

Les investisseurs qui se sentent mal à l’aise en période de turbulences sont souvent ceux dont le portefeuille n’est pas en phase avec leur tolérance au risque. Si votre allocation est trop agressive à votre goût, la tentation de vendre dans la panique à chaque baisse devient presque irrésistible. En revanche, dans un portefeuille bien diversifié et adapté, il est beaucoup plus facile de traverser des pertes temporaires sans céder à l’émotion. Comme l’a dit Warren Buffett (94 ans) : « La bourse est un mécanisme qui transfère l’argent des impatients vers les patients. » Autrement dit, les investisseurs patients et bien préparés finissent souvent par être récompensés, là où ceux qui cèdent à la panique vendent au mauvais moment.

Lors de périodes agitées, il peut être tentant de sortir (temporairement) du marché : vendre ses positions pour éviter d’éventuelles pertes supplémentaires, puis revenir quand « le pire sera passé ». Malheureusement, ce scénario de timing est très difficile à mettre en œuvre avec succès. Il faut en effet viser juste deux fois : une fois à la sortie, une autre à l’entrée. Et même les professionnels s’y trompent souvent. Celui qui vend dans la panique lors d’une baisse manque souvent le début du rebond, ce qui peut faire toute la différence. Plus encore, les pires journées en bourse surviennent historiquement à proximité des meilleures. Rester à l’écart après une baisse, c’est risquer de manquer les rallyes les plus explosifs, et de ne jamais pouvoir rattraper ce retard.

Sept des dix meilleures journées boursières des 20 dernières années sont survenues dans les deux semaines qui ont suivi l’une des dix pires. En d’autres termes, les jours où les marchés rebondissent le plus fortement viennent souvent juste après les chutes les plus brutales, c’est pourtant à ce moment-là que de nombreux investisseurs restent en retrait, paralysés par la peur.

Graphique - Rester investi : quel est l'impact si vous manquez les meilleurs X jours

Ce graphique illustre ce qu’aurait donné un investissement hypothétique de 100.000 USD dans l’indice S&P 500 selon différents scénarios. Un investisseur qui serait resté investi en continu pendant ces 20 ans aurait vu son capital croître jusqu’à environ 717.000 USD. En revanche, celui qui aurait manqué les cinq meilleurs jours n’aurait atteint qu’environ 452.000 USD. Et en manquant les 20 meilleures journées, le capital final aurait chuté vers 197.000 USD.

Cela souligne à quel point il peut être risqué de sortir du marché pendant les périodes de forte volatilité. Les rebonds les plus puissants surviennent souvent de façon soudaine et concentrée sur une courte période, y compris dans des phases de turbulences, quand la panique n’est jamais bien loin.

Imaginez que vous ayez vendu toutes vos positions dans un moment de panique en mars 2020, lors du krach lié au Covid. Non seulement vous auriez cristallisé vos pertes au plus bas, mais vous auriez aussi manqué les années exceptionnelles qui ont suivi. L’ironie, c’est que vendre dans la panique au pire moment est probablement l’une des pires décisions qu’un investisseur puisse prendre. Même pour les investisseurs chevronnés, ne rien faire est souvent ce qu’il y a de plus difficile … mais aussi de plus sage.

Une autre méthode pour traverser les périodes de turbulences est de continuer à investir régulièrement, surtout quand les marchés corrigent fortement. La volatilité peut même offrir des opportunités d’achat. En investissant à intervalles réguliers, vous achetez automatiquement plus de parts lorsque les prix sont bas, et moins lorsqu’ils sont élevés. Cela vous permet de répartir vos points d’entrée et de réduire le risque d’investir tout votre capital au sommet du marché. Historiquement, les meilleures opportunités d’achat se présentent souvent quand la majorité jette l’éponge. En alimentant régulièrement votre portefeuille, quelle que soit la situation des marchés, vous construisez des positions même durant les périodes difficiles, et vous êtes prêt à en profiter lors du rebond. Cette discipline d’investissement régulier atténue aussi l’influence de l’émotion dans vos décisions : vous suivez un plan, plutôt que d’attendre (en vain) le moment parfait pour entrer sur le marché.

Les marchés volatils peuvent déséquilibrer la répartition de votre portefeuille. Prenons un exemple : votre allocation cible était de 70% en actions et 30% en obligations. Après une forte correction des actions, vous pourriez vous retrouver avec une répartition de 60/40, rendant votre portefeuille plus défensif que vous ne le souhaitiez au départ. C’est pourquoi il peut être judicieux de rééquilibrer votre portefeuille une fois par an, ou dès qu’un écart de plus de 5% apparaît par rapport à votre allocation cible. En période de turbulences, rééquilibrer revient souvent à acheter à bas prix ce qui a baissé, et à prendre des bénéfices sur ce qui a monté.

Rééquilibrer demande de la discipline, mais cela permet de maîtriser le risque et de potentiellement améliorer la performance à long terme. Un rééquilibrage régulier peut réduire la volatilité du portefeuille tout en augmentant les chances d’obtenir un rendement final plus élevé. Cela évite aussi qu’une envolée boursière ne concentre excessivement votre portefeuille sur une seule classe d’actifs.

Garder la tête froide en période de volatilité est plus facile à dire qu’à faire. Peut-être ressentez-vous, malgré toutes vos bonnes résolutions, l’envie d’agir à la moindre variation des marchés. Dans ce cas, il peut être utile de confier la gestion (totale ou partielle) de vos investissements à des professionnels. Un gestionnaire expérimenté applique une stratégie définie en amont, alignée sur votre profil, et ne réagit pas de manière impulsive aux émotions du moment. Cette approche crée une distance salutaire entre vos émotions et votre argent – une barrière précieuse dans les périodes de tempête.

Même si vous souhaitez rester un investisseur actif, vous n’avez pas à agir seul. Votre conseiller peut jouer le rôle de partenaire de réflexion : il connaît vos objectifs, et peut vous aider à évaluer objectivement si une action est fondée… ou dictée par la panique ou la cupidité. Cherchez du soutien à temps si vous sentez que la volatilité vous déstabilise. S’entourer d’expertise n’est pas un signe de faiblesse, mais bien la marque de sagesse d’un investisseur expérimenté.

Nos experts vous proposent une gestion de portefeuille experte et spécialisée basée sur une approche de base par satellite. Le noyau constitue la colonne vertébrale de votre portefeuille et reflète à la fois votre profil d’investisseur et votre plan d’investissement stratégique.

¹ Source : Goldman Sachs: Bear Market Anatomy – the path and shape of the bear market. 8 avril 2025.

² La volatilité fait référence à la mesure et à la rapidité avec lesquelles le prix d’une action, d’une obligation, d’un fonds ou d’un indice, par exemple, évolue au fil du temps.

Les produits d'investissements sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et vous pouvez ne pas récupérer le montant de votre investissement. Toute décision d’investissement doit être conforme à votre Financial ID (profil d’investisseur). Plus d’infos sur deutschebank.be/financialid.

Les prévisions sont fondées sur des suppositions, évaluations, avis subjectifs, analyses et modèles hypothétiques qui peuvent se révéler faux. Le présent article et les informations qu’il contient ne constituent en aucune manière un conseil en investissement.

Les performances passées ne constituent pas un indicateur fiable des performances futures.