Après neuf mois, le bénéfice du groupe Deutsche Bank avant impôt s'élève déjà à 5 milliards d'euros

Extrait du message de Christian Sewing à tous les employés sur les résultats du troisième trimestre 2023.

Ces derniers mois nous ont une fois de plus fait prendre conscience de l'environnement incertain dans lequel nous opérons au niveau mondial. Ils ont été marqués par des catastrophes naturelles telles que le tremblement de terre au Maroc et les inondations en Libye, ainsi que par des conflits géopolitiques. Nous sommes tous encore en train de nous remettre des terribles attaques perpétrées contre Israël il y a deux semaines et demie, que nous condamnons fermement. Nos pensées vont à nos collègues en Israël et notre sympathie va à toutes les victimes innocentes dans la région. Nous sommes également préoccupés par le sort des civils de Gaza qui n'ont aucun lien avec les terroristes.

Dans une situation aussi volatile, notre premier devoir est d'être là pour nos clients - et la condition préalable la plus importante pour cela est d'être forts nous-mêmes. Nos résultats du troisième trimestre, publiés ce matin, témoignent de cette force. Nous avons augmenté notre bénéfice avant impôt de 7% par rapport à l'année précédente à 1,7 milliard d'euros. Après neuf mois, nous avons donc déjà réalisé un bénéfice avant impôt de 5 milliards d'euros. La dernière fois que nous avons fait mieux, c'était il y a 12 ans. Et ce, bien que nous ayons enregistré près de 950 millions d'euros de coûts non opérationnels depuis le début de l'année.

La base de ce trimestre fructueux est la forte demande de nos clients pour nos services. Au troisième trimestre, nous avons enregistré des entrées nettes de 11 milliards d'euros dans les produits d'investissement et de 18 milliards d'euros dans les nouveaux dépôts. Nos revenus ont encore augmenté de 3% sur base annuelle pour atteindre 7,1 milliards d'euros entre juillet et septembre. Dans les quatre divisions, les tendances positives déjà observées au cours des derniers trimestres se sont poursuivies.

- La Corporate Bank a augmenté ses revenus de 21% par rapport à l'année précédente. Outre la large base de revenus, qui a connu une croissance à deux chiffres dans toutes les activités, nous constatons également une évolution très positive des nouvelles affaires : le nombre de transactions avec des multinationales a augmenté d'environ 40% par rapport à l'année précédente au cours des neuf premiers mois.

- En ce qui concerne l’Investment Bank , nous avons à nouveau pu bénéficier de notre force dans les activités FIC (obligations et devises) et dans le financement. En outre, des signes de reprise prudente ont été observés dans les activités O&A (origination et conseil). Malgré un environnement de marché plus difficile, les revenus n'ont connu qu'une légère baisse de 4% par rapport au trimestre exceptionnellement bon de l'année dernière. Si l'on exclut les effets négatifs des ajustements de la valeur de la dette, ils sont restés pratiquement au niveau de l'année dernière.

- L'évolution de la Private Bank a été particulièrement encourageante, avec des revenus globaux en hausse de 3% et une augmentation de 9% après ajustement de certains éléments spécifiques. En Allemagne, les revenus ont augmenté de 16%. Je tiens à le souligner, même si nos activités en Allemagne ont été très critiquées ces derniers temps. Vous connaissez les problèmes que nous avons rencontrés dans le service à la clientèle depuis l'été. Cela a suscité de nombreuses réactions négatives de la part des clients et de la presse. Le fait que nous ayons malgré tout enregistré de nouveaux afflux de milliards d'euros dans les produits de la Private Bank montre que nos clients continuent à nous faire confiance. C'est pourquoi il est d'autant plus important que nous fassions tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre les contraintes de service qui subsistent. Nous sommes sur la bonne voie et avons résorbé les deux tiers du retard accumulé. Cela nous permet d’être très confiants que d'ici la fin de l'année, comme prévu, nous serons à nouveau en mesure de fournir à nos clients le niveau de service qu'ils sont en droit d'attendre de nous. Je tiens à remercier tous ceux qui ont travaillé sur ce dossier et qui se sont engagés auprès de nos clients pendant cette période difficile.

- En ce qui concerne l’Asset Management, l'environnement de marché difficile continue de peser sur nos activités. Les commissions de gestion ayant légèrement baissé et les commissions de performance et de transaction ayant fortement diminué, les revenus globaux ont baissé de 10% par rapport à l'année précédente. DWS a pris des contre-mesures pour remédier à cette situation, qui ont déjà eu un impact au troisième trimestre ; les coûts non opérationnels ont diminué de 9% par rapport à l'année précédente. Combinées à des entrées nettes de 2 milliards d'euros, ces mesures créent une bonne base pour des résultats plus élevés au cours des prochains trimestres.

Grâce à notre solidité dans nos quatre métiers, à notre large gamme de produits et à notre réseau global unique, nous sommes bien placés pour continuer à croître avec nos clients au cours des prochains trimestres. Nous sommes donc convaincus que nous atteindrons, voire dépasserons, les objectifs stratégiques que nous nous sommes fixés pour 2025.

En termes de revenus, nous sommes bien placés pour dépasser les attentes cette année encore. Nous prévoyons d'atteindre un niveau de revenus d'environ 29 milliards d'euros. Cela représenterait un taux de croissance nettement plus élevé que les 3,5 à 4,5% que nous nous sommes fixés comme moyenne annuelle composée entre 2021 et 2025.
Nous sommes également sur la bonne voie en termes de coûts ; les coûts ajustés n'ont que légèrement augmenté au troisième trimestre, ce qui est un bon résultat dans le contexte d'une inflation toujours très élevée. Dans le même temps, nous avons déjà réalisé une part importante des gains d’efficience opérationnelle prévus pour 2025 et nous savons exactement quelles mesures tactiques et structurelles sont nécessaires pour réaliser le reste et réduire notre ratio coûts/revenus de 72% actuellement à moins de 62,5%. Les données et la technologie jouent un rôle de plus en plus important à cet égard.

Le facteur qui nous rend particulièrement confiants est la solidité de notre capital. À la fin du troisième trimestre, notre ratio de fonds propres Common Equity Tier 1 était de 13,9%, ce qui dépasse largement nos propres attentes. Cela s'explique principalement par le fait que nous utilisons notre capital de manière beaucoup plus efficace. Au cours de l'année, nous avons réduit les actifs pondérés par le risque d'environ 10 milliards d'euros grâce à des mesures d'optimisation, sans impact négatif sur les bénéfices. Cela signifie que nous avons déjà atteint une grande partie des 15 à 20 milliards d'euros que nous avions promis pour la fin de 2025, et nous relevons notre objectif de 10 milliards d'euros supplémentaires sur la base du travail accompli au cours des six derniers mois.

En outre, nous avons identifié d'autres opportunités de capital et nous voyons maintenant la possibilité de libérer 3 milliards d'euros de capital additionnel. D'une part, cela nous donne des possibilités supplémentaires d'augmenter les distributions de capital aux actionnaires au-delà des 8 milliards d'euros que nous avons précédemment annoncé de distribuer d'ici 2025. D'autre part, nous pouvons désormais investir davantage dans la technologie, les contrôles et surtout dans nos activités, ce qui nous permettra d'accélérer notre stratégie Global Hausbank.

Il est essentiel que nous fassions des investissements ciblés dans les domaines où nous sommes les plus forts et où nous apportons la plus grande valeur ajoutée à nos clients. Cependant, il est tout aussi important que nous investissions dans les domaines où nous pouvons obtenir des rendements à deux chiffres avec relativement peu d'investissements en capital. Avec la poursuite de la discipline en matière de coûts, c'est la clé pour amener notre rentabilité au niveau que les investisseurs attendent de nous. Au troisième trimestre, notre rendement des fonds propres tangibles (RoTE) était de 7,3%. Corrigé des dépenses hors exploitation et avec une répartition égale des frais bancaires sur l'année, il aurait été de près de 9%. Notre objectif d'atteindre un rendement supérieur à 10% d'ici à 2025 est donc tout à fait réalisable.

Comme nous l'avons toujours dit, il ne s'agit là aussi que d'une étape intermédiaire. Nos ambitions et notre potentiel sont bien plus grands. Je suis convaincu que Deutsche Bank a toutes les chances de dépasser les leaders du marché en Europe. Nous disposons d'une base solide et d'une voie claire pour atteindre le sommet. Et le plus beau, c'est que nous avons le contrôle de la réalisation de notre potentiel.

Tous les membres du Comité de Direction du Groupe (GMC) sont déterminés à tirer parti de l'opportunité exceptionnelle qui se présente à nous. C'est pour cela que nous travaillons chaque jour et nous sommes heureux que vous soyez tous derrière nous. Au nom de tous mes collègues du GMC, je tiens à vous remercier pour cet excellent trimestre, au cours duquel vous ne vous êtes pas laissé décourager par des défis particuliers.