Fed : Nouvelle forte hausse des taux pour contrer l’inflation

Marchés - 28 juillet 2022

Fed : Nouvelle forte hausse des taux pour contrer l’inflation

Deepak Puri - CFA®Chief Investment Officer Americas & Sam Matthews - Head of Chief Investment Office Americas

En résumé :
  • La Fed a continué à resserrer sa politique et a relevé le taux directeur de 75 points de base supplémentaires. Il s'agit du cycle de hausse des taux le plus rapide depuis le début des années 1980.
  • Cette décision intervient à un moment crucial pour l'économie américaine, puisque les résultats du deuxième trimestre des sociétés sont en cours de publication, tout comme les derniers chiffres du PIB et de l'inflation. Les craintes croissantes d'une récession ont conduit les investisseurs à s'attendre à ce que la Fed réduise les taux d'intérêt dès l'année prochaine.
  • Les marchés boursiers et obligataires ont réagi positivement après la conférence de presse de Jerome Powell, le président de la Fed.

Que s’est-il passé ?

Comme prévu par les marchés, la Fed a annoncé une nouvelle hausse de 75 points de base du taux directeur, ce qui signifie qu'il se situe désormais dans la fourchette 2,25-2,50%. La persistance des pressions inflationnistes, comme en témoigne la nouvelle hausse de 9,1% de l’indice des prix à la consommation (CPI) en juin, a incité la banque centrale à relever les taux d'intérêt dans l'attente de preuves "claires et convaincantes" que les prix commencent à baisser.

Dans son communiqué, le ton de la Fed est resté ferme, réitérant que les forces motrices de l'inflation se font toujours sentir à l'échelle mondiale tout en soulignant que l'étroitesse du marché du travail avait toujours un impact sur la stabilité des prix. Dans un léger changement par rapport à la déclaration précédente, la banque centrale a reconnu que les indicateurs économiques récents concernant les dépenses et la production ont effectivement "faibli".

Chaque décision dépendra des données économiques

En ce qui concerne les perspectives futures de relèvement des taux et les préoccupations de la Fed concernant le ralentissement de la croissance, le président Powell a déclaré qu'une autre augmentation de 75 points de base pourrait être appropriée, mais que cela serait finalement décidé réunion par réunion et dépendrait des dernières données économiques. Toutefois, M. Powell a reconnu qu'après la hausse rapide des taux d'intérêt au cours des derniers mois, un ralentissement du rythme du resserrement serait effectivement approprié.

En clair, la Fed estime que la croissance doit ralentir pour normaliser la dynamique de l'offre et de la demande. M. Powell a déclaré que le plein impact du resserrement de la politique de la Fed "n'a pas encore été ressenti" par l'économie, mais n'a pas dit explicitement qu'une récession serait nécessaire. Toutefois, compte tenu de l'affaiblissement des données économiques, M. Powell a admis que la voie vers un atterrissage en douceur était clairement devenue plus difficile.

À la lumière de la publication prochaine du PIB, il a été demandé à M. Powell s'il pensait que l'économie américaine était actuellement en récession. Les différentes dynamiques du marché du travail (salaires élevés, taux de chômage plus bas que jamais) font pensé au président de la Fed que les États-Unis ne sont "actuellement" pas en récession.

Comment les marchés financiers ont-ils réagi ?

Les marchés ont connu une journée positive à l'approche de la décision de la Fed. Les résultats trimestriels des "Big Tech" ont également été au centre de l'attention cette semaine, avec un certain nombre de publications rassurantes pour les investisseurs.

Après l'annonce de la hausse des taux, le S&P 500 et le NASDAQ 100 ont réagi positivement aux commentaires de Powell, clôturant à +2,62% et +4,06% respectivement. Sur le segment des obligations, les rendements à 2 ans sont restés supérieurs à ceux à 10 ans (courbe des rendements inversée), mais l'écart s'est légèrement réduit.

Qu’est-ce que cela signifie pour les investisseurs ?

Le paysage changeant de l'économie mondiale a déstabilisé les marchés au cours de l'année. Les problèmes des chaînes d'approvisionnement post-Corona et le conflit en Ukraine ont intensifié les pressions inflationnistes et contraint les banques centrales à modifier de manière agressive leurs décisions de politique monétaire pour faire face à la hausse des prix.

L'argument du "pic d'inflation" a gagné du terrain ces dernières semaines, car les prix des produits de base (en particulier l'essence) ont baissé par rapport à leurs récents sommets et les délais de livraison dans la chaîne d'approvisionnement mondiale se sont améliorés. Les marchés commencent également à faire confiance à la détermination de la Fed à maîtriser l'inflation. Cela se reflète dans la baisse des prévisions d'inflation à cinq ans.

Mais cette évolution des anticipations d'inflation s'accompagne également d'une évolution des craintes de récession. La saison des résultats du deuxième trimestre a jusqu'à présent montré l'incertitude à laquelle les entreprises sont confrontées. Les prévisions sont revues à la baisse et les nouvelles économiques moins favorables deviennent plus fréquentes. Les attentes d'un affaiblissement du PIB américain, qui pourrait même confirmer une récession "technique" à la fin de la semaine, ont également contribué à faire baisser les attentes du marché concernant le pic des taux directeurs.

Cet affaiblissement de la situation macroéconomique n'empêchera cependant pas la Fed de poursuivre ses hausses de taux pour le reste de l'année. Une croissance plus faible atténuerait certainement les pressions inflationnistes dans une certaine mesure, et l'on pourrait également faire valoir que la Fed est encline à utiliser un ralentissement économique pour atteindre son objectif de freiner l'inflation en concentrant les hausses de taux pendant les mois d'été. La question plus immédiate pour les marchés est de savoir dans quelle mesure la banque centrale va limiter le niveau des hausses de taux d'intérêt pour le reste de l'année 2022.

La hausse actuelle du taux de 75 points de base était largement attendue, mais l'affaiblissement de l'économie permettra-t-il à la Fed de faire marche arrière de 75 à 50 ? Comme Powell l'a répété aujourd'hui, le diable se cachera dans les données.

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