Les marchés confirmeront-ils leur très bon 1er semestre ?

Marchés & Investissements - 6 juillet 2023

Les marchés confirmeront-ils leur très bon 1er semestre ?

Rédigé par David Ghezal - Senior Investment Strategist

En résumé :
  • Les marchés boursiers développés ont largement profité de deux catalyseurs positifs pour réaliser un carton plein lors du semestre écoulé.
  • Sur le plan régional, nous maintenons une préférence pour les actions européennes par rapport aux actions américaines. Sur le plan sectoriel, nous voyons des opportunités à la fois du côté des actions de valeur et des actions de croissance.
  • Les obligations ne manquent pas d’attrait et offrent à nouveau de véritables alternatives d’investissement.

Entre la poursuite du cycle de resserrement monétaire, un contexte géopolitique tendu, le stress dans le secteur financier, les craintes autour du plafond de la dette US et la reprise cahoteuse en Chine, de nombreux écueils se sont dressés sur la route des investisseurs et auraient pu faire trébucher les marchés. C’était cependant sans compter sur la résilience de l’économie américaine et sur l'enthousiasme suscité par le potentiel de l'intelligence artificielle (IA) à améliorer la productivité et à stimuler la croissance.

Les actions et les obligations en hausse, les matières premières décevantes

A l’heure du bilan, malgré un bref accès de faiblesse en mai, les marchés boursiers développés ont largement profité de ces deux catalyseurs positifs pour réaliser un carton plein lors du semestre écoulé. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a affiché une hausse remarquable de 16%, signant ainsi son meilleur 1er semestre depuis 2018. L’indice Nasdaq à dominante technologique a quant à lui bondi de plus de 30%, une progression inédite depuis 40 ans. En Europe, l’indice Euro Stoxx 50 et l’indice Stoxx Europe 600 ont engrangé des gains respectifs de 16% et 9%, les bourses de Paris (CAC 40) et de Francfort (DAX) atteignant même de nouveaux sommets. En revanche, les marchés émergents sont restés à la traîne avec un gain moyen de 3,5%.

La persistance des pressions inflationnistes et les nouvelles hausses de taux des banques centrales ont donné davantage de fil à retordre aux marchés obligataires ces derniers mois. Néanmoins, à l’exception notable du Royaume-Uni, tous les segments ont réussi à gagner du terrain entre janvier et juin. Les obligations High Yield1 ont profité de l’appétit pour le risque pour se bonifier de 4,9%. Ce faisant, elles ont surperformé tant les obligations d’entreprises Investment Grade2 (+2,2%) que les bons du Trésor US (+1,6%) et les emprunts d’Etat de la zone euro (+2,5%).

Enfin, les matières premières, comme le pétrole (en baisse de plus de 12 %), ont constitué l’une des principales déceptions. L’or a toutefois évolué à contre-courant de la tendance générale avec un gain de 5,2% depuis le début de l’année.

Être à l’affût des opportunités en cas de regain de volatilité

Après avoir atteint son plus faible niveau depuis début 2020, la volatilité pourrait à nouveau augmenter en raison de l'incertitude entourant le cycle économique et de la détermination des banques centrales à maintenir une politique monétaire restrictive le temps qu’il faudra pour remettre le génie de l’inflation dans sa bouteille. Cela dit, notre scénario central reste celui d’une légère récession aux Etats-Unis, suivie d’une reprise modérée, et nous anticipons également le retour de la croissance des bénéfices l’an prochain après la stagnation attendue cette année. Nous recommandons donc de rester investi sur les marchés et sommes d’avis qu’un éventuel passage à vide des marchés boursiers après les fortes progressions du premier semestre pourrait offrir de nouvelles opportunités d’achats.

Préférence pour l'Europe et l'Asie

Sur le plan régional, nous maintenons une préférence pour les actions européennes par rapport aux actions américaines. D’abord, la base de performance en Europe est beaucoup moins concentrée qu’aux Etats-Unis, où le rallye a surtout été tiré par une poignée de méga-capitalisations technologiques. Ensuite, les marges bénéficiaires devraient aussi rester relativement élevées en Europe, les entreprises continuant à augmenter leurs prix, quoi qu’à un rythme plus lent. Enfin, les valorisations sont bon marché, avec une décote record de plus de 30% du Stoxx Europe 600 par rapport au S&P 500 sur base du ratio cours/bénéfice estimé à 12 mois contre une décote historique de 15%. Malgré leur récente sous-performance, nous restons optimistes sur les actions des marchés émergents, où l’Asie reste notre région favorite. La fin prochaine du cycle de hausse de taux de la Réserve fédérale (Fed), un dollar moins fort et les initiatives pour relancer la croissance en Chine devraient soutenir la tendance à moyen terme.

Sur le plan sectoriel, nous voyons des opportunités à la fois du côté des actions de valeur et des actions de croissance. Nous privilégions notamment les banques européennes, les valeurs technologiques (mais pas exclusivement liées à l’IA) et le secteur des soins de santé.

Les obligations méritent le détour

En tant que classe d’actifs, les obligations ne manquent pas d’attrait et offrent à nouveau de véritables alternatives d’investissement. A cet égard, les obligations d’entreprises Investment Grade conservent notre préférence. Elles devraient continuer à faire l’objet d’une forte demande de la part des investisseurs grâce à la combinaison d’une qualité de crédit élevée et de rendements attrayants dans un contexte économique incertain. De fait, le profil de crédit de la plupart des émetteurs reste robuste et les rendements disponibles sur ce segment obligataire ont rarement été plus élevés qu’actuellement au cours des 15 dernières années.

Pour ces raisons, nous estimons que les obligations d’entreprises Investment Grade offrent toujours le meilleur rapport rendement-risque au sein de l’univers obligataire (ce que l’on appelle le « sweet spot »). Parmi les catégories plus dynamiques, les opportunités de portage élevé offertes par les obligations spéculatives ne passent pas inaperçues. Cela dit, elles restent intrinsèquement risquées et elles nous semblent être une option moins intéressante et moins sûre que les obligations d’entreprises de qualité au moment d’aborder une période potentiellement plus volatile sur les marchés. Par conséquent, bien que notre avis ne soit pas foncièrement négatif sur ce segment obligataire sur un horizon de 12 mois, nous sommes pour le moment enclins à y maintenir une exposition limitée.

Perspectives favorables pour le pétrole et l’or

Pour ce concerne les matières premières, la réduction de l’offre de l’OPEP et la fermeté de la demande chinoise devraient soutenir les prix du pétrole. L'or devrait quant à lui rester une proposition intéressante compte tenu de la volatilité attendue des marchés.

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1 Les obligations High Yield sont des obligations dont le rating est inférieur à BBB- chez Standard & Poor’s, ou équivalent chez Moody’s ou Fitch.
2 Les obligations d’entreprises qualifiées d’Investment Grade se caractérisent par un bilan solide et un rating favorable (entre AAA et BBB-). On considère que ces obligations sont émises par des sociétés solvables.

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