En résumé
- Le quatrième trimestre s’annonce encourageant pour les investisseurs, la Réserve fédérale (Fed) réduisant les taux d’intérêt alors que l’économie n’est pas en récession.
- Ce contexte favorable, nous conduit à relever nos objectifs de croissance des bénéfices des entreprises et des indices boursiers.
- Les petites et moyennes capitalisations pourraient en bénéficier de manière disproportionnée et devraient être ajoutées au portefeuille.
Pas d’effet saisonnier en septembre cette fois-ci
Le mois de septembre à la mauvaise réputation d’être le pire mois de l’année pour les marchés depuis 1990. Cette fois encore, la situation semblait compromise jusqu’à ce que les marchés se redressent, grâce à la conviction croissante d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine. Cette conviction couplée à la baisse de 50 points de base (pb) des taux d’intérêt de la Fed a propulsé certains indices tels que le DAX allemand et le S&P 500 vers de nouveaux sommets. Les petites capitalisations ont également suscité un regain d’intérêt et le Russell 2000 (indice des 2000 plus petites valeurs au sein de l’indice Russell) a surperformé plus que le S&P 500 le mois dernier.
Dans le segment obligataire, la courbe des taux 2s10 s’est pentifiée, atteignant son niveau le plus pentu depuis juin 2022. Cette évolution est en ligne avec les précédents cycles de réduction des taux d’intérêt par la Fed, qui se sont caractérisés par des courbes de rendement plus pentues.
En Europe, l’incertitude politique et les craintes d’un ralentissement économique n’ont pas entravé le STOXX Europe 600, les actions et les marchés exposés à la Chine ayant bien performé après la dernière annonce de mesures de relance monétaire par la Banque centrale de Chine.
Le cycle de réduction du taux a été amorcé par la Fed
Nous n’en sommes qu’au début du cycle de réduction des taux d’intérêt, mais jusqu’à présent, les investisseurs bénéficient d’un scénario relativement favorable, la Fed ayant procédé à un assouplissement de sa politique sans qu’il y ait de récession aux Etats-Unis, ce qui a généralement été un contexte positif pour les actions dans le passé.
Historiquement, la réaction initiale du S&P 500 au début des réductions de taux d’intérêt a été plutôt modérée. Cependant, en examinant les performances de l’année précédant et de l’année suivant la première réduction des taux d’intérêt, nous constatons que les résultats sont plus significatifs. Au cours des 12 mois précédant la première baisse des taux, le S&P 500 a progressé en moyenne de 8% lors des 10 derniers cycles. Cette fois-ci, la performance a été de +26%, soit la plus forte progression du S&P 500 au cours de l’année précédant le début des baisses de taux. La performance du S&P 500 après le début des baisses de taux était fortement liée à la croissance économique. Il n’est donc pas surprenant que la combinaison des baisses de taux d’intérêt et d’une récession ait entraîné une performance négative du S&P 500 au cours des 12 mois suivant les baisses de taux. En revanche, en l’absence de récession, le S&P 500 a enregistré une hausse régulière de plus de 10%. (Voir le Graphique ci-dessous)
Performance du S&P 500 sur 12 mois après la première baisse des taux d’intérêt

Source : Bloomberg Finance L.P., Deutsche Bank AG. Données à 25 septembre 2024.
Le contexte actuel de baisse des taux directeurs, de la faible probabilité de récession et d’un quatrième trimestre traditionnellement fort constituent un point de départ encourageant pour les investisseurs en actions. Cependant, si les données économiques viennent à décevoir au cours des prochains mois et que le marché du travail devait ralentir de manière significative, la question se poserait alors de savoir si la Fed n’a pas tardivement changé son fusil d’épaule. Dans ce cas, les réductions ultérieures des taux d’intérêt seront considérées comme une confirmation de la faiblesse économique plutôt que comme un moteur de la hausse des prix des actions. Le fait que les services publics soient, malgré l’enthousiasme suscité par l’intelligence artificielle (IA), le deuxième secteur le plus performant aux Etats-Unis sur base du rendement total depuis le début de l’année reflète finalement une certaine nervosité sous-jacente du marché.
Pas de récession et une accélération de la croissance des bénéfices des entreprises
Nous avons revu à la hausse nos prévisions de croissance des bénéfices des entreprises pour les 12 prochains mois, étant donné que nous n’anticipons pas de ralentissement économique significatif aux Etats-Unis et en Europe, ni de choc au niveau des taux d’intérêt. Les valorisations (ou ratios cours/bénéfice) devraient rester élevées, en l’absence de récession aux Etats-Unis, du moins tant que les taux longs n’augmentent pas de manière substantielle et que les bénéfices des entreprises continuent de croître. Non seulement aux Etats-Unis, mais aussi ailleurs, aucune contraction économique marquée n’est attendue, de sorte que nous tablons sur une croissance robuste des bénéfices mondiaux en 2024 et 2025. Jusqu’à présent, la solidité des bénéfices des entreprises semble protéger les marchés boursiers contre des risques de baisse importants. La perspective d’un assouplissement monétaire de la part des principales banques centrales et un marché du travail solide devraient continuer à soutenir les actions. Nous prévoyons de nouvelles réductions de taux par la Fed pour un total de 100 pb d’ici septembre 2025, ce qui devrait suffire à empêcher une grave détérioration du marché de l’emploi.
Il est frappant de constater que le S&P 500 (à l'exclusion des "7 Magnifiques1"), les small caps américaines et le marché européen ont tous enregistré en même temps, pour la première fois en douze mois, une croissance bénéficiaire positive au cours du deuxième trimestre 2024. Le consensus des prévisions des bénéfices suggère également que l’écart significatif de croissance des bénéfices entre les 7 Magnifiques et le reste du marché devrait progressivement se réduire à l’avenir. Cette tendance pourrait être renforcée par un intérêt moindre des investisseurs à l’égard des mégacapitalisations liées à l’IA, certaines de ces entreprises ayant encore du mal à convertir leurs importantes dépenses d’investissements en revenus et en bénéfices. Par conséquent, ces géants de l’IA pourraient ne pas atteindre immédiatement de nouveaux sommets en l’absence de signes clairs montrant que les investissements massifs génèrent également des rendements supplémentaires pour les actionnaires. Néanmoins, ce groupe devrait continuer à afficher une croissance des bénéfices très solide, même après un ralentissement de la croissance des bénéfices des 7 Magnifiques par rapport aux niveaux sans précédent du deuxième trimestre 2024, ce qui soutiendra le sentiment général du marché (voir Graphique ci-dessous).
Croissance bénéficiaire du S&P 493 et des 7 Magnifiques

Source: DWS CIO Day 5 septembre 2024
A l’échelle régionale, nous observons de meilleures opportunités de croissance aux Etats-Unis, mais nous conservons néanmoins une légère préférence pour l’Europe en raison de la forte décote en termes de ratios cours/bénéfice par rapport aux Etats-Unis. Nous pensons que les grandes capitalisations continueront à bien performer tant aux Etats-Unis qu’en Europe, grâce à leurs bénéfices solides et à leurs bilans sains. De plus, dans le cadre d’une approche de portefeuille, nous recommandons aux investisseurs d’ajouter des petites et moyennes capitalisations. Le pic de croissance économique attendu pour 2025, associé à la baisse continue des taux d’intérêt, stimulera de manière plus importante les bénéfices des petites entreprises sensibles à la croissance et aux taux d’intérêt. Les petites et moyennes entreprises ont tendance à contracter des dettes à taux variable, ce qui leur permet de bénéficier directement de la baisse des taux d’intérêt.
Dans le scénario économique que nous prévoyons, il y a encore de la place pour que les marchés boursiers dans la plupart des régions affichent une hausse de 5 à 10% au cours des 12 prochains mois. Bien entendu, il convient de rester vigilant face aux risques pouvant compromettre ce scénario : une éventuelle récession américaine, des valorisations élevées et des déceptions du côté de l’IA.
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1 The Magnificent Seven’ est le nom donné aux sept grandes entreprises technologiques américaines qui influencent considérablement les marchés d’actions. Il s’agit de Microsoft, Apple, Alphabet (Google), Amazon, Nvidia, Tesla et Meta (Facebook).
2 Le terme "fonds" est l’appellation commune pour un Organisme de Placement collectif (OPC), qui peut exister sous le statut d'OPCVM (UCITS) ou d'OPCA (non–UCITS), et prendre diverses formes juridiques (SICAV , FCP etc). Un OPC peut comporter des compartiments. Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.