Marchés

Retour des taux obligataires sur les écrans radars des investisseurs

03 mars 2021 - Lu en 3 min 30

Rédigé par

David Ghezal
Investment Strategist

En résumé

  • Les marchés boursiers restent en territoire positif malgré les secousses provoquées par la remontée sensible des taux obligataires en février. 
  • 2021 risque d’être une année volatile. Nous restons globalement positifs sur les actions mais un portefeuille robuste et bien diversifié est la clé du succès. 
  • Le contexte de marché ne plaide pas en faveur des emprunts d’Etats, la dette émergente en dollars est privilégiée.

Les marchés boursiers dans le vert malgré la remontée des taux obligataires

Reléguant pratiquement tout le reste de l’actualité au second plan, ce sont surtout la remontée sensible des taux obligataires et les craintes d’une hausse rapide de l’inflation qui ont dicté la tendance sur les marchés en février.

Cette évolution a pesé sur le sentiment des investisseurs et fait redescendre les marchés boursiers de leur nuage en fin de mois. Ils ont néanmoins fini en hausse, soutenus entre autres par la très belle prestation du secteur financier des deux côtés de l’Atlantique. Aux Etats-Unis, l’indice S&P 500 a engrangé un gain de 2,6% et surperformé l’indice Nasdaq (+0,9%) dont les actions technologiques ont été plus chahutées. En Europe, où l’indice Stoxx Europe 600 a pris 2,3%, ce sont surtout les bourses de Madrid (+6%) et de Milan (+5,9%) qui se sont mises en exergue. Les marchés émergents ont pour leur part gagné moins de 1% mais font la course en tête avec le Japon depuis le début de l’année.

Les obligations d’Etats cèdent du terrain

Mis sous pression par l’envolée des taux obligataires, les emprunts d’Etats ont cédé du terrain sur un large front. Les bons du Trésor US ont lâché 2,3%, entraînant les autres emprunts d’Etats dans leur sillage, notamment en zone euro (-1,9%). Les BTPs italiens (-0,8%) ont néanmoins limité les dégâts suite à l’arrivée de M. Draghi au poste de Premier ministre, le spread entre l’Italie et l’Allemagne baissant à un niveau inédit depuis 2016. Du côté des catégories plus risquées, seules les obligations spéculatives ont tiré leur épingle du jeu face à la hausse des taux obligataires (obligations High Yield US + 0,4%).

On soulignera enfin les performances exceptionnelles des matières premières sensibles à la conjoncture, comme par exemple la hausse de 18% du pétrole, une fête à laquelle l’or (-6,1%) n’a cependant pas été convié.

Un portefeuille robuste et diversifié pour bien négocier une année 2021 volatile

Les développements récents confirment si besoin était que 2021 risque d’être une année volatile sur les marchés financiers et que la détention d’un portefeuille robuste et bien diversifié reste la clé pour ramener le navire à bon port dans un monde post-Covid.

Nous estimons cependant que le scénario le plus probable est que les marchés boursiers sortiront par le haut de ces épisodes de turbulences et nous restons globalement positifs sur les actions. Emmenée par l’Asie, la croissance économique devrait finir par se diffuser à l’ensemble des régions grâce au déploiement continu des vaccins, à la libération de la consommation refrénée par la crise sanitaire et aux mesures de soutien budgétaires et monétaires sans précédent mises en place.

Maintien de politiques monétaires généreuses

A ce titre, les grandes banques centrales ont confirmé leur engagement à maintenir des politiques monétaires généreuses pour stimuler la reprise économique. A priori, on ne peut exclure qu’elles ajustent leur politique monétaire si cela devait s’avérer nécessaire pour stabiliser la courbe des taux obligataires et préserver des conditions de financement favorables.

Sur le plan régional, notre préférence va à l’Asie et aux Etats-Unis au vu de meilleures perspectives économiques et du retour plus rapide attendu des bénéfices des entreprises à leurs niveaux d’avant-crise. En comparaison, le contexte est moins favorable en Europe mais les petites et moyennes capitalisations offrent des valorisations et un profil de croissance attractifs et sont une façon intéressante de jouer la reprise attendue dans la région courant 2021.

Enfin, nous estimons qu’un style d’investissement équilibré reste la stratégie appropriée dans l’environnement de marché actuel. Les actions de valeur et cycliques, comme les financières, sont les mieux placées pour profiter de la reflation de l’économie, mais les actions de croissance de qualité comme les technologiques restent également intéressantes : les valorisations sont certes élevées mais elles devraient continuer à bénéficier des perspectives de croissance structurelles offertes par la tendance à la digitalisation de l’économie.

Les obligations émergentes en dollars, notre segment obligataire de prédilection

La reprise de la croissance mondiale devrait continuer à exercer une pression à la hausse sur l’inflation et sur les taux obligataires, surtout outre-Atlantique. Bien que les banques centrales continueront à faire le maximum pour limiter les velléités haussières des taux obligataires, les emprunts d’Etat ne nous semblent pas une piste d’investissement intéressante pour les investisseurs.

Notre préférence continue à aller aux catégories offrant un spread de crédit (= prime de risque) par rapport aux emprunts d’Etat. Parmi celles-ci, les obligations d’entreprises ‘Investment Grade’ devraient bénéficier de l’amélioration attendue du cycle économique et d’un contexte technique favorable. Il convient cependant d’éviter les maturités trop longues. Les obligations émergentes en dollars, en ce compris celles émises par les entreprises des pays émergents, offrent cependant le meilleur rapport rendement-risque et restent notre segment obligataire de prédilection.

Votre portefeuille est-il toujours adapté à la situation économique ?


Appelez nos experts de Talk & Invest au 078 156 157.

Prenez rendez-vous dans votre Financial Center au 078 155 150.

×