Rédigé par
Knut Huys
Senior Fund of Funds Manager
En résumé :
Pour nous, c’est un geste banal : on ouvre le robinet et il en sort un jet d’eau apparemment inépuisable. Été ou hiver, fortes pluies ou sécheresse : l’eau coule toujours en abondance. Quelques milliers de kilomètres plus au sud, le tableau est très différent. En raison des évolutions démographiques et climatologiques, le thème de l’eau occupe, depuis quelques décennies, une place de plus en plus importante dans l’agenda économique et politique mondial.
Comme la population mais aussi le niveau de vie augmentent, la demande mondiale d’eau est en hausse. Cela saute aux yeux dans des pays émergents tels que la Chine et l’Inde. “Cette évolution s’explique non seulement par le fait que les ménages sont de plus en plus nombreux à posséder une machine à laver, des toilettes et une douche, mais aussi par la consommation des familles qui ne cesse d’augmenter. Même pour fabriquer des T-shirts, un smartphone ou une voiture, des milliers de litres d’eau sont nécessaires. Tout cela pèse sur les stocks d’eau, dont à peine 1 à 2% sont potables”, explique Justin Winter, expert en investissements sur la thématique de l’eau.
En parallèle à la hausse de la demande, la rareté de l’eau, la mauvaise qualité de celle-ci et l’insuffisance des systèmes d’assainissement ont des effets négatifs notamment sur la sécurité alimentaire et les possibilités de formation. Selon les Nations Unies1, plus de 2,3 milliards de personnes vivent encore dans des régions où les pénuries et la pollution de l’eau sont une menace pour la qualité de la vie. En 2017, 4,2 milliards d’habitants n’avaient toujours pas accès à un système élémentaire d’assainissement.
Ce n’est pas par hasard que les Nations Unies ont fait de l’accès à l’eau propre et à l’assainissement l’un de leurs objectifs de développement. Si l’on tient à atteindre cet objectif à l’horizon 2030, il faudra encore beaucoup investir dans des infrastructures et des systèmes d’assainissement. Ajoutons à cela la nécessité d’assurer la protection et la restauration des écosystèmes aquatiques. Ces investissements massifs offrent donc des possibilités aux investisseurs qui souhaitent soutenir la transition vers un monde donnant accès à de l’eau propre pour chacun.
L’eau est bien plus qu’une boisson désaltérante. Au niveau mondial, 70% de la consommation d’eau est destinée à l’agriculture et à l’élevage. Et 20% à l’industrie. Seulement 10% de l’eau a pour destination finale le robinet de la cuisine, de la salle de bain ou de la buanderie.
“Eau de refroidissement, eau de boisson, eau d’irrigation, eau sanitaire, eau industrielle, etc. : l’eau se retrouve sous des formes et des applications bien plus nombreuses que ce que l’on pense généralement. L’univers d’investissement de l’eau est donc bien plus diversifié qu’on ne le croit”, commente Justin Winter.
On distingue 3 grands thèmes d’investissement liés à l’eau :
Ce thème recouvre la construction et l’entretien des réseaux (des conduites jusqu’aux pompes), les installations d’eau des bâtiments et de l’industrie, l’irrigation intelligente, etc. “Le potentiel de croissance de ce domaine réside, entre autres, dans l’extension des infrastructures et la lutte contre la sécheresse ou les inondations”, souligne Justin Winter.
Ce thème comprend la filtration et la purification de l’eau (tant au niveau des industries que des particuliers), les tests et la surveillance de la qualité de l’eau, ainsi que la consommation et la réutilisation plus efficaces de l’eau (détection des fuites, dessalement, toilettes et pommeaux économiques, etc.). “Ce potentiel de croissance est stimulé notamment par le resserrement des prescriptions et normes et par la limitation et l’élimination de la pollution.”
Il s’agit de la livraison d’eau à proprement parler par les distributeurs d’eau. “Ici, le potentiel de croissance réside dans la demande d’investissements à meilleure efficacité énergétique (relevés automatiques de compteurs, logiciels de détection d'inefficacités, etc.) pour les infrastructures et les systèmes de dessalement d’eau.”
L’eau est un produit de base à cycle prévisible. La choisir comme thème d’investissement semble donc, à première vue, une décision sûre et conservatrice. Mais est-ce bien le cas ? “En fait, non. Le secteur des infrastructures pour l'eau est très cyclique. Quand l’économie tourne bien, on construit plus de maisons, on installe des infrastructures publiques supplémentaires, les entreprises investissent plus dans l’entretien et les extensions, et ainsi de suite. Dans une telle situation, les infrastructures pour l'eau doivent aussi se développer. Mais, bien sûr, l’inverse est tout aussi vrai”, nuance Justin Winter. “Contrairement aux infrastructures pour l'eau, les services d’utilité publique (‘Utilities’) et le domaine du “traitement de l’eau” sont moins sensibles aux fluctuations de l’économie”.
Le rythme de progression de la demande en solutions de sécurité est 2 à 3 fois supérieur à la croissance économique mondiale. Comment profiter en une fois de toutes les évolutions ?
Aujourd’hui, moins de 0,7 % du parc automobile mondial est électrique. Le grand changement est encore à venir.
L'intelligence artificielle (IA) est appelée à régenter nos vies. En tant qu'investisseur, comment en tirer parti?
La reprise économique offre l’opportunité d’évaluer les besoins en infrastructure sur le long terme.
1 Source : Nations Unies (UN Water) - 'Summary Progress Update 2021 SDG 6 - water and sanitation for all', mars 2021.
2 Le terme "fonds" est l'appellation commune pour lesOrganismes de Placements Collectifs (OPC). Les OPC sont soit des OPCVM soit des OPCA; ils existent sous la forme d'une société d'investissement (SICAV) ou d'un fonds commun de placement (FCP). Les fonds sont sujets à risques. Ils peuvent évoluer à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant de leur investissement.
