En résumé
"Deux mégatendances caractérisent l’économie mondiale depuis plusieurs décennies. La première est l'essor de la Chine. La seconde est la mondialisation qui, au lieu d'une plus grande intégration, a conduit à une plus grande fragmentation", déclare Nader Mousavizadeh. "C’est dans ce contexte que Donald Trump est devenu président. Et ce sont également les deux thèmes avec lesquels il a coloré son premier mandat".
"Que vous applaudissiez ou rejetiez son approche et sa réflexion, nous ne pouvons pas ignorer le fait qu'il a fait à bien des égards ce qu'il a annoncé pendant sa campagne. Il a radicalement opté pour une approche à somme nulle : les États-Unis ne peuvent gagner que si les autres perdent. Que nous apporte cet accord? Pas assez? Débarrassez-vous-en! Dans cette vision, les institutions internationales traditionnelles ne sont plus un forum permettant aux États-Unis de faire leur marque dans le monde, mais juste un handicap".
"Les États-Unis sous l'égide de Trump ne se contentent plus de tenir le parapluie au-dessus de leurs alliés. En Asie et surtout au Moyen-Orient, les États-Unis se sont beaucoup moins affirmés", poursuit Nader Mousavizadeh. "L'événement le plus significatif a été l'attaque d’installations pétrolières en Arabie Saoudite, qui a paralysé 10% de l'approvisionnement énergétique mondial. Au lieu d'une armée, Trump a envoyé des tweets menaçants à l'Iran. Aujourd'hui, les États-Unis sont une puissance de choix au Moyen-Orient et non plus une puissance de nécessité. En d'autres termes : nous pouvons certes aider, mais il faut d'abord payer la facture. Cela explique également le récent accord entre les Émirats arabes unis et Israël, et c'est la raison pour laquelle de nombreux États du Golfe ont adopté une attitude différente à l'égard de l'Iran. Sous Trump, nous avons évolué vers une situation où le Moyen-Orient lui-même commence à répartir les équilibres".
"Ces élections sont donc extrêmement importantes pour l'avenir des États-Unis et du monde. S’il obtient un second mandat, Trump poursuivra sur cette voie et creusera le fossé entre nous (les USA, ndlr) et le reste du monde. Si Biden gagne, l'accent sera à nouveau mis sur le rôle de leader des États-Unis dans le monde et sur la reprise des responsabilités que les États-Unis ont "perdues" ces dernières années".
"La politique climatique de Trump peut se résumer en ces mots : il n'y en a pas" explique Frank Kelly. "Il poursuit le retrait de l'accord sur le climat, il continue la fracturation hydraulique (une méthode de forage dans le sol pour extraire du gaz de schiste), il poursuit le plan de pompage du pétrole dans l'Arctique, etc. D'autre part, il est probable que son plan d'infrastructures comporte quelques touches de vert pâle, comme la construction de stations de recharge électrique le long des routes".
"Le contraste avec Biden ne pourrait guère être plus grand", poursuit Frank Kelly. "S'il devient président, l'une de ses premières tâches pourrait être de rejoindre l'accord sur le climat. Biden souhaite que les États-Unis soient neutres sur le plan climatique d'ici 2050. D'ici 2035, il veut que l'électricité soit 100% neutre sur le plan climatique aux États-Unis. Les transports publics et les nouveaux bâtiments devront également être beaucoup plus respectueux du climat à partir de 2030."
"Le cours que les États-Unis suivent actuellement est complètement déconnecté de tout effort en matière de climat. Avec Biden comme président, vous pouvez vous attendre à un revirement. Dans ses plans d'infrastructures, il met beaucoup l'accent sur les investissements verts", poursuit Nader Mousavizadeh. "Toutefois, le résultat des élections ne doit pas être un argument décisif. Quel que soit le futur président, le climat (ainsi que la technologie) reste un thème d'investissement pertinent. Il y a plusieurs raisons à cela :
"Les marchés boursiers sont actuellement en bonne forme grâce aux nombreuses mesures de relance fiscales et aux politiques de soutien des banques centrales. Pour certains indices boursiers, la forte présence des entreprises technologiques a également contribué aux performances robustes", poursuit Frank Kelly. "Trump voudra maintenir les taxes à un niveau bas, déréglementer davantage les marchés et fournir des incitations pour stimuler l'économie américaine".
"Biden s'efforcera quant à lui de créer un environnement économique stable et prévisible, et une politique internationale plus harmonieuse. Dans le camp de Biden, vous pouvez certainement vous attendre à des augmentations d'impôts sur les gros revenus et les entreprises. Mais cela ne se fera pas du jour au lendemain. Comme le pays se trouve dans une situation économique précaire suite à la crise sanitaire, il adoptera une position attentiste. De plus, il aura besoin d'une majorité au Sénat, actuellement à majorité républicaine. En raison de la complexité du système électoral américain, ce n'est pas une certitude".
"Enfin, si les républicains lancent des plans de relance gigantesques et contractent de nouvelles dettes, pourquoi les démocrates devraient-ils fermer le robinet ? Biden prévoit d'importants investissements dans le climat, les infrastructures et les soins de santé qui pourraient tout aussi bien soutenir l'économie et la bourse".
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